Les Poupées

Il s’agit d’un psychotique extrêmement organisé : il parvient à capturer ses victimes sans attirer les soupçons. Et cela à six reprises. Il cible et chasse méticuleusement, avec une grande finesse. Il a développé un moyen de séduire si efficace qu’aucune disparition inquiétante n’a été signalée dans la région et que vous êtes toujours en train de chercher l’identité de ces six victimes. Je me trompe ?

 Il n’existe aucun cas de femme ayant commis des meurtres de ce niveau d’atrocité. Mais surtout, il n’y a qu’un seul type d’empreintes, à ce qu’on m’a dit. Donc, c’est une personne seule. Or, pour descendre un corps inerte de voiture, le traîner jusque dans cette petite église, il faut être sacrément costaud. Vous avez vu le gabarit de certaines des victimes ? Une femme seule, même sportive, n’y arriverait pas.

Il s’attendait à un homme, c’était exact, mais surtout, il voulait se reposer sur quelqu’un d’expérimenté, de blasé même. Un praticien ennuyeux qui avait déjà tout vu, tout entendu, qui connaissait par cœur la noirceur de l’âme humaine et qui saurait en cartographier les ignobles tréfonds.

C’était une jeune femme qui, sans être jolie, ne manquait pas de charme. Elle avait le sourire généreux malgré les circonstances, et des yeux malicieux. Il n’était pas interdit de penser qu’elle plaisait facilement. Elle devait mesurer deux têtes de moins que lui et son fin minois contrastait avec les traits durs du Cow-boy.

Il allait devoir affronter un monstre d’une nature différente de celle qu’il combattait habituellement. Un dément qui avait tué six personnes. Les avait énucléées. Avait effectué d’innommables modifications de leur morphologie. Et avait remplacé leurs yeux par des sortes de calots de verre.
Un cauchemar.

Comme j’étais petite, je ne me rendais pas compte de cette différence. Je pensais que c’était normal, que tout le monde voyait la même chose que moi. Il m’a fallu du temps pour comprendre que je n’étais pas comme les autres, que j’avais un don.

Elle était carriériste avec un penchant pour les coups bas. Elle aimait l’alcool, qu’elle consommait avec excès, ne refusait jamais un joint ou une ligne, avait une vie sentimentale dissolue et des pratiques sexuelles très imaginatives qui m’avaient toujours laissée perplexe.

Passé présent et futur s’entremêlent
Une existence chasse l’autre
Ce qui semble être n’est pas
Souvenez-vous de ça
Les circonvolutions du cerveau ne ressemblent-elles pas à un labyrinthe ? Joli symbole n’est-ce pas ?
Je suis un malade oui on ne tue pas des gens et on ne se comporte pas de cette manière avec leur cadavre sans de graves troubles psychologiques mes vagues de démence sont si intenses si persistantes qu’elles balayent toute forme de lucidité je suis déséquilibré donc enfin non pas vraiment mais je ne vous en voudrais pas de le penser il est vrai que je suis malade c’est comme ça qu’on dit pudiquement pourtant je vais bien parfois c’est compliqué tout ce qui se passe dans ma tête vous direz que je suis fou si ça vous rassure

Les braqueurs, les bandes organisées, les familles mafieuses, tout ça, ils ont une logique. Là, elle est où la logique ? Qui peut faire une chose pareille ? Alors qui mieux qu’un psy pour déchiffrer ce qui se passe dans la tête d’un tel détraqué ?

C’était l’œuvre d’un malade !
Les yeux toujours rivés sur les victimes, il recula lentement, sans même en avoir conscience. Il était confronté à une logique criminelle qui lui échappait.