La race des orphelins est le journal de
Hildegard Müller, conçu dans un Lebensborn, programme nazi pour reproduire "la race supérieure". Hildegard, analphabète, confie ses impressions à un scribe.
Le texte se présente sous formes de courts textes, petit carré de pensée sur chaque page. D'une pensée à l'autre, les idées s'enchainent, se répondent. On a pas tant une histoire que des impressions, des réflexions. Chaos dans son esprit, chaos dans l'écrit, les réflexions se répondent néanmoins autour des mots, dans les jeux phonétiques et graphiques.
A travers ce témoignage fictif, l'auteur nous pousse à nous interroger sur ces autres victimes, les enfants fabriqués par les nazis.
Le style est un choix qui reflète bien l'état d'esprit de Hildegard mais qui ne m'a pas convenu. Chaque réflexion est lourde de sens, joue sur les mots et c'était un peu trop pour moi, surtout, j'ai eu rapidement l'impression d'avoir fait le tour du sujet. C'est bien écrit, bien ressenti mais je pense qu'il faut un certain état d'esprit pour plonger dans ces réflexions qui s'enchainent et qui demandent être méditées. A ne pas lire d'une traite, donc.
L'impression est forte, mais la redondance, comme si la même pensée se reformait toujours sous d'autres angles a fini par me lasser. J'ai néanmoins abordé un sujet intéressant, peu traité en littérature, peut-être encore tabou et suis allée plus loin voir des reportages, plus traditionnels. Je pense que ce style m'aurait mieux convenu si le témoignage n'était pas fictif.