AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782871322573
181 pages
Les Eperonniers (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
Anvers ou les Anges pervers est un livre-kaléidoscope. L’unique roman émietté d’un poète qui, pour l’occasion, s’arrache à la véracité de la forme poétique et qui entraîne le lecteur dans les méandres de la ville qui l’a vu naître. Un retour aux sources de l’écriture par l’arpentage de la cité portuaire et des sinuosités de la mémoire, entre mythes, mensonges et vérités.
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Du voisin hollandais, il faut bien reconnaître qu'il illustre surtout nos fractures.
Le XVI°siècle anversois vit partir les plus libres, les plus contestataires, les plus innovateurs de ses fils. Restèrent surtout les soumis, les conservateurs, les collabos de l'Eglise et du pouvoir. On en paya le prix pendant trois siècles. Depuis, malgré de nobles sursauts, on a pu avoir la pénible impression que l'histoire se répète. Un certain psittacisme politique semble encore ces jours-ci devoir singer les vilaines grimaces d'une extrême-droite nationaliste et hargneuse, intolérante et crispée sur ses positions les plus inavouables. Cela n'a jamais empêcher la résistance de s'organiser, la générosité de reprendre le dessus, ni l'ouverture d'esprit d'y travailler à l'invention d'un homme plus fraternel. D'un point à l'autre de la course du pendule, l'essentiel du chemin reste quand-mème largement au milieu. Du "fameux" bon sens flamand, de son réalisme mystique, de sa profonde laïcité marchande et intellectuelle, on peut attendre les valeurs d'hospitalité, de respect et d'ouverture.
Commenter  J’apprécie          10
Au-dessus d'Anvers, le vent des dunes et des vasières, empruntant le couloir du fleuve, n'a rien perdu ni de ses nerfs, ni de sa chair maritime; rien de ces hâles, ni embruns côtiers; rien de ces pâles couleurs de mauvais garçon, de rôdeur impénitent. Juste un peu (mais de plus en plus) de Pétrochimie, de menstrues industrielles mais ne sont-ce pas là les nouveaux parfums d'Arabie, l'encens des Nouvelles Amériques ? Ce ne sont pas les banquiers, courtiers et actionnaires anversois qui me contrediront; à peine revenus du pactole des denrées coloniales, des gisements miniers du Congo, ne se sont-ils pas rués sur les trésors puants de cette nouvelle Golconde ? L'argent a bel et bien son odeur. Et ce n'est pas le fleuve, transformé en égout, qui dira le contraire.
Commenter  J’apprécie          00
Allégories, dorures et stucs comme sur les coupons d'action en forme de faire-part. Ça pue le fric, le roi négrier qui nous en a mis plein les poches. Ça sent mauvais, le sang et la sueur, l'odeur mortifère des diamants de la de Beers, l'odeur de guerre de la F.N. et de Krupp, l'odeur nauséabonde des fourneaux de Cockerill et du grand capital. Ça flambe comme un punch à une soirée de bal pour gens riches. C'est grandiloquent, content de soi, avec des volées d'escaliers en marbre, où l'ouvrier, l'employé navetteur du matin ressemblent à des chiures de mouche sur le vieux cuir d'un bureau.
Commenter  J’apprécie          00
Je connaissais bien ces enfilades mornes de maisons "à la française". Trois étages, un balcon. Côté rue, le salon. Côté jardin, le séjour. Au milieu, la salle-à-manger obscure, reliée aux cuisines obscures par un monte-charge obscur et ombilical. Au-dessus, les chambres. Un art de vivre vertical. Le ventre sur les caves, le sexe sous les combles. Maisons de chambres closes, avec aux fenêtres des rideaux en aube de curé et juste au-dessus du lit, un homme nu et torturé au pagne d'Ivoire ou de bronze.
Commenter  J’apprécie          00
A vélo, une virginité nouvelle nous gagnait à rouler dans la campagne, cette tête de Flandre enfoncée dans les dernières dunes, sa chevelure de bouleaux au vent et le teint rouge fouetté d'embruns crépusculaires. Nous nous égarions dans les villages tout proches où nous buvions le coup de l'étrier, pour revenir, le long des rives, vers Anvers où la vergé puissante du fleuve pénétrait dans les terres et venait battre le fond de la matrice de la ville.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Werner Lambersy (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Werner Lambersy
Avec Arthur H, Rim Battal, Zéno Bianu, Kent, Abdellatif Laâbi, Mélanie Leblanc, Hervé le Tellier, Marie Modiano, Jean Rouaud, Mylène Tournier, Hélène Arntzen (saxophone) & Sébastien Volco (claviers)
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère. Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Le livre est dédié aux poètes disparus en 2021 : Philippe Jaccottet, Bernard Noël, Werner Lambersy, Joseph Ponthus et Matthieu Messagier.
À lire – Là où dansent les éphémères – 108 poètes d'aujourd'hui, Anthologie réunie par Jean-Yves Reuzeau, le Castor Astral, 2021.
+ Lire la suite
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (4) Voir plus




{* *}