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Christophe Lambert dénonce dans La Brèche la télé-réalité et ses dérives.
Des gens de la télé dans un futur éloigné (ça rassure) voient leur audimat qui chute et décident de faire revivre à leurs auditeurs le débarquement en direct live d'Omaha Beach. Tout y est, on envoie une équipe dans le passé qui installe les caméras à l'avance, histoire de ne rien rater. On trouve deux gus qui feront l'affaire pour être sur place et raconter : un photographe grand reporter et un historien féru de reconstitution grandeur nature, et c'est parti. Passage dans le trou de ver et hop, les acteurs sont en place, prêts à filmer et interviewer les soldats qui traversent la Manche et qui se retrouvent pour certains noyés avant même de toucher le sable normand. Mais au lieu d'arriver au bon endroit, celui où sont les caméras -erreur dans le script- les voilà débarqués plus loin et quasiment livrés à eux-mêmes, comme ces milliers de soldats, échoués sur ces plages ensanglantées. Il leur reste leur caméra portative et les oreillettes qui les relient au plateau, toujours en direct. On dit que le show must go on, mais parfois c'est bien difficile, hein ?
J'ai trouvé que ce roman était très plaisant, même si les personnages sont un peu caricaturaux, car il y a un souffle dynamique, un rythme qui ne se dément pas et tient tout du long, avec des rebondissements sympathiques. Un bon livre de SF.
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en 2060, un concept de téléréalité organise des voyages dans le temps pour filmer les événements marquants du passé, par exemple la mort de Marylin. L'équipe décide de filmer le débarquement de Normandie en envoyant sur place deux hommes: un reporter de guerre sans but dans la vie depuis que sa femme est morte dans un incendie, et un historien divorcé habitué des reconstitutions grandeur nature. A une époque où on fait la guerre à distance, la mort de tant de jeunes hommes filmée de près a de quoi faire un buzz! mais à condition de ne toucher à rien du passé..
si j'ai aimé le début, et la critique sous-jacente de la téléréalité et du voyeurisme, la suite m'a déçue: certes on se retrouve plongé au coeur du débarquement, mais l'idée du paradoxe temporel est très peu exploitée et la fin heureuse un peu plaquée. On perd au fur et à mesure la charge satirique, dommage
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2060, le voyage dans le temps dans les dernières 150 années est désormais possible. Une chaîne de télévision en profite pour faire des programmes particuliers. En envoyant des drones et des caméramans dans le passé, ils filment les évènements les plus percutants du dernier siècle.

Pour frapper un grand coup, ils décident de filmer le débarquement sur Omaha Beach.

Gary et Mitch sont alors recrutés pour être les envoyés spéciaux sur place. Gary est un reporter de guerre ayant perdu le goût de la vie tandis que Mitch est un historien spécialiste de la seconde guerre mondiale et de la reconstitution historique.

Malheureusement, une fois envoyés sur place, ils découvrent l'horreur de la guerre et les perturbations que peuvent engendrer les voyages dans le temps.

Christophe Lambert nous livre ici un récit superbement maîtrisé. Les personnages sont tous bien décrits, on sent une réelle personnalité en chacun d'eux, que cela soit Mitch le petit historien un peu trop passionné à Gary, le reporteur baroudeur fatigué de la vie. Même les personnages secondaires conservent une force certaine qui les rend tout à fait crédibles et attachants pendant les quelques instants qui leur sont accordés.

Le style narratif est fluide et donne envie de poursuivre la lecture. L'histoire est clairement passionnante. L'immersion dans le débarquement sur Omaha Beach associé aux magouilles de la télé-réalité provoque une alchimique étrange, mais qui fonctionne. On éprouve un plaisir à chaque moment de la lecture, à un tel point que je n'ai pas ressenti le besoin de savoir la fin. J'étais bien simplement en vivant le moment présent. Et c'est là une grande force de ce livre.

Bref, un très bon livre de science-fiction qui n'est d'ailleurs pas si présente que ça.
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Dans La Brèche, on trouve des Allemands mais aucune information sur la femme à Bertolt. Rien de scandaleux, l'ouvrage ne relève pas du genre biographique.
Alors il y a quoi là-dedans ?
Beaucoup de choses mais alors beaucoup.


Pour commencer, une critique de la télé-réalité. Satire classique du divertissement décérébré et putassier, qui n'en appelle qu'aux bas instincts des téléspectateurs pour faire toujours plus d'audimat. le panem et circenses de la télé-poubelle tel qu'on le connaît depuis un quart de siècle. Rien de nouveau sous le soleil mais ça passe bien, avec quelques passages drôles, cyniques et/ou trash (la phrase finale du roman, fallait oser).


Là-dessus vient se greffer une grosse couche de SF à base de voyage dans le temps, accompagné du cortège habituel quand la situation dérape (uchronie et paradoxe temporel). Lambert se montre malin en n'entrant pas dans le détail de la technologie utilisée (ce serait difficile vu qu'on ne sait pas voyager dans le temps). Plutôt que se perdre en exposé pseudo-scientifique imbitable ou capillotracté, il se contente d'une rapide présentation en mode time travel for dummies. Maligne aussi sa façon de gérer le paradoxe temporel… point que je ne développerai pas sous peine de spoiler le dernier tiers du roman. Pas d'apport révolutionnaire mais ses idées fonctionnent, ce qui est déjà beau vu le côté casse-gueule du sujet.


On continue avec une pincée de philosophie de l'Histoire et la place des personnages illustres. A ma droite, le rouleau-compresseur des tendances lourdes, l'école du “si tu remontes le temps pour buter Hitler, l'Histoire se raccommodera en sortant un autre illuminé de sa manche, parce que l'Allemagne était mûre de toute façon”. A ma gauche, l'amicale des joueurs de dominos qui pensent que si tu changes le moindre bitonio, toute la suite s'en trouve chamboulée, donc t'imagines le bazar si un gars important meurt à cause d'une boulette spatio-temporelle ? Deux conceptions opposées que tu trouveras développées dans Douze leçons sur l'histoire d'Antoine Prost. Ici, Lambert se sort du grand écart en surfant entre les deux, voire en les combinant, mais motus sinon spoil.


C'est pas fini ! En plus de ces ingrédients, la recette comporte aussi un versant de réflexion sur la science. Pas assez développé à mon sens et c'est dommage, parce que le thème s'y prêtait très bien. Entre les progrès technologiques qui finissent tôt ou tard par devenir des systèmes d'armement ou les chercheurs qui jouent aux savants fous avec des joujoux qu'ils maîtrisent à peine, il y avait pourtant de quoi développer. Quand tu sais qu'au premier test de bombe atomique, les gus n'étaient pas sûrs de leur coup et craignaient une réaction en chaîne qui cramerait la planète… et que ça ne les a pas empêchés de jouer à la roulette russe en essayant quand même… Leurs disciples se plaignent aujourd'hui des scientosceptiques… tout en continuant leurs expériences d'apprentis sorciers au CERN… Pas gonflés, les mecs…


Mais La Brèche, c'est aussi, surtout, un récit du guerre. Une mondiale, la Seconde, juste avant et pendant le Débarquement de Normandie. Fidèle à son habitude, Lambert a bossé son sujet, on sent que le gars s'est plongé dans les recherches. Pari de l'immersion réussi pour lui comme pour le lecteur. La précision documentaire rend les situations crédibles, on y croit et on s'y croit. Une excellente retranscription sur papier du Jour le plus long et Il faut sauver le soldat Ryan (mâtinés de Timecop et Terminator). A mes yeux, c'est la partie la plus réussie du roman, que je conseillerais donc d'aborder comme un récit de guerre avec de la SF par-dessus plutôt que l'inverse.


Comme je disais, beaucoup de choses, et c'est presque trop, parce que le roman n'est guère épais (fallait que je la case). Je veux dire, trois cents pages, ce n'est pas non plus un fascicule, mais pour caser tout les ingrédients de la recette, la marmite taille M est un peu juste. D'où quelques regrets de voir certains thèmes survolés et pas assez approfondis.
De fait, La Brèche se classerait plutôt dans la SF de divertissement que dans le SF réflexive (que d'aucuns qualifient de “vraie” science-fiction, sauf qu'il n'en existe ni de vraie ni de fausse, il y a juste des auteurs qui racontent des histoires, des lecteurs avec des attentes et entre les deux des oeuvres qui y correspondent ou pas).
A l'arrivée, c'est de la bonne science-fiction d'évasion, assortie de pistes de réflexion à creuser soi-même (de la SF Ikea en quelque sorte). J'ai passé un bon moment de lecture dans l'ensemble, c'est bien aussi, ça repose de la SF mindfuck.
Lien : https://unkapart.fr/la-brech..
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Vous pensiez que la télé réalité avait atteint le sommet du mauvais goût ? Attendez un peu de lire le roman de Christophe Lambert ! Nous sommes en 2060 et depuis quelques années le monde de la télévision connaît une véritable révolution suite à une découverte scientifique exceptionnelle : il est possible d'aller explorer le passé ! Oubliées, les bimbos décérébrées et les célébrités ringardes enfermées dans un loft, une ferme, ou je ne sais quel endroit exotique. Terminées, les heures passées à filmer des querelles puériles et des échanges insipides entre des candidats d'une stupidité confondante. Plus de sensationnel, plus de suspens, plus de voyeurisme : voilà le nouveau crédo des chaînes de télé. Pourtant même de cela les spectateurs finissent par se lasser. Assister à la mort de Maryline Monroe ou à l'assassinat de Kennedy c'était excitant au début mais ça ne suffit plus ! Pour la prochaine émission il faut quelque chose de plus audacieux, plus impressionnant... C'est là qu'un jeune ambitieux propose l'idée du siècle : envoyer deux reporters filmer le débarquement des forces Alliées à Omaha Beach en 1944. Tout le monde crie au génie, même les plus réfractaires à ce type de programmation. C'est qu'il s'agit maintenant d'une mission de service civique ! L'occasion de montrer à l'Amérique et à sa jeunesse désoeuvrée ce dont étaient capables leurs prédécesseurs par amour pour leur patrie ! Évidemment les choses ne vont pas se passer comme prévu...

Le roman est court (à peine trois cent pages) et extrêmement bien rythmé si bien qu'on se surprend à le dévorer en à peine quelques heures. Christophe Lambert ne s'embarrasse pas de superflus et réduit (comme souvent) son intrigue à l'essentiel. Il en résulte un condensé d'action nous entraînant d'abord dans les coulisses de la chaîne de télévision préparant l'émission puis sur les plages de Normandie aux côtés des soldats américains tentant de briser les défenses allemandes. La documentation de l'auteur est irréprochable et l'immersion convaincante, même si, compte tenue de la brièveté de l'ouvrage, tout n'a évidemment pas pu être abordé (le roman n'atteint pas le degré d'exactitude et de reconstitution de l'excellent diptyque de Connie Willis consacré au Blitz). Christophe Lambert nous dépeint néanmoins l'attaque avec suffisamment de détails pour que l'horreur de la situation vécue par tous ces hommes prenne le lecteur aux tripes : minutage de l'opération heure par heure, présentation de quelques uns des acteurs impliqués (mention spéciale pour le caméo de Robert Cappa), et surtout réactions hétéroclites des soldats sous la mitraille allemande... J'ai en revanche un peu moins accrochée à l'avalanche de robots et autres nouvelles technologies dans le dernier tiers du roman, ainsi qu'au happy end qui clôture le récit (qui parvient malgré tout à nous surprendre jusqu'au bout).

L'un des principaux attraits du roman réside aussi dans le regard acéré que pose l'auteur sur le cynisme régnant dans le monde de la télévision (un milieu qu'il connaît bien pour y avoir lui même travaillé). Les méthodes dépeintes ici vont (à peine) plus loin que celles qui ont cours actuellement et sont dévoilées avec une crudité qui tour à tour amusera ou révoltera le lecteur. Vulgarisation et simplification à l'extrême pour coller aux attentes du public, voyeurisme le plus abjecte pour tirer des larmes ou des rires aux spectateurs, paris réalisés concernant la survie de tel ou tel candidat : le cynisme dont font preuve la chaîne et ses actionnaires ne semble avoir que très peu de limites... « Vous savez tous vers quels périls se dirigent Mitchell et Gary : Omaha Beach, les mines, les mitrailleuses allemandes, une pluie d'obus mortels... La question de notre grand jeu concours sera donc la suivante : d'après vous qui va s'en sortir vivant ? Si vous pensez que Mitch va s'en tirer, tapez 1. Si vous pensez que Gary va s'en tirer, tapez 2. A la clé, après tirage au sort, la coquette somme d'un million de dollars et un voyage-pèlerinage sur les plages du débarquement ! » A noter que l'auteur est depuis revenu sur une thématique similaire dans un autre roman (« Dos au mur ») dans lequel il imagine un jeu télévisé filmant les tentatives de clandestins pour passer le mur séparant la frontière mexicaine et américaine (tiens, tiens !).

Pari réussi pour Christophe Lambert qui signe (comme à son habitude) un roman diablement efficace basé sur une idée pas si farfelue que ça... Un très bon divertissement qui ravira les amateurs de voyage temporel (mais sans doute pas ceux de télé réalité !)
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Je ne suis pas, a priori, très amateur des récits de voyage dans le temps. L'effort qui m'est demandé à ma suspension d'incrédulité (ah oui, désolé, je m'exprime en français. Une sale habitude. Je voulais dire : suspension of disbelief), cet effort, donc, est souvent très (trop ?) important. Parce que, autant vous le dire tout de suite, je ne crois absolument pas à la possibilité de voyager dans le temps. Et que dire des fameux paradoxes temporels qui titillent ma raison et sont souvent plus agaçants qu'un essaim de mouches tourbillonnant ? Mais bon, je dois aussi reconnaitre que ce thème peut être également l'occasion de nous raconter des histoires pas banales et très enthousiasmantes et que les paradoxes pré-cités sont susceptibles de donner naissance à des exercices intellectuels du plus grand intérêt. Dans le genre, j'ai littéralement adoré, récemment, Sans parler du chien de Connie Willis. Autrement dit, le talent de l'auteur doit être important pour me faire oublier, le temps de la lecture, que ce qu'il essaie de me vendre est proprement invraisemblable.
C'est dire si je l'attendais au tournant, Christophe Lambert.
Et bon, que dire, si ce n'est que le piège a parfaitement fonctionné et que je m'y suis engouffré la tête la première ? Et que j'y ai même pris du plaisir. L'histoire est plaisante, les personnages attachants, le style agréable. L'auteur s'est visiblement particulièrement bien documenté sur le débarquement dont il nous parle ici.
Reste que l'ensemble ne m'a pas semblé d'une originalité folle. Il y a bien quelques bonnes idées mais malheureusement trop rares. C'est l'un des autres inconvénients des histoires de voyages dans le temps : quand on en a lu un, on les a tous lus. Il faut faire preuve de beaucoup, beaucoup d'imagination pour faire du neuf avec ce vieux concept. Sans parler de ce happy end dans le happy end qui m'a singulièrement agacé. Cela m'a fait penser à un peintre qui aurait réalisé un tableau figuratif plutôt réussi mais qui aurait gribouillé dans un coin un personnage digne d'un enfant de six ans, avec une tête ronde et des membres en fil de fer. On finit par ne plus voir que ça et ça gâche tout. Dommage !
En conclusion, un roman sympathique et vraiment très agréable à lire mais, comme on dit pudiquement, pas le roman du siècle.
(Chronique écrite le 27 février 2011)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Un petit livre lu d'une traite!
Loin d'être parfait, j'ai été vite pris dans l'ambiance: on sait que l'histoire va changer, et on attend le moment avec impatience (peut-être trop au vu de la longueur totale de l'ouvrage).
La trame est très bien mise en place, le seul défaut à mon goût est cette asymétrie entre introduction au jour J et ce qui découle ensuite, ou tout s'accélère: j'aurai aimé que ce soit traité comme la première partie: un peu plus lentement sans s'enchaîner trop vite.
L'épilogue est lui aussi trop ouvert: des intrigues secondaires qui sont écartées d'un revers de main, des possibilités entrouvertes et seulement entrouvertes, de quoi faire bondir l'imagination, mais quelques pages de plus n'auraient pas étés un luxe.
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Amateur d'uchronie, j'avais été intrigué par la couverture du livre lors de mon passage chez mon libraire (un mécha avec une croix allemande, un panzer sur pattes, mais qu'est-ce donc ?)
La quatrième de couverture avait fini de me convaincre, hop dans mon panier.
L'idée du voyage temporel et de la télé réalité qui filme les évènements passés lors de leur déroulement est excellente, et faire un show retransmis en direct du débarquement de Normandie est emballante.
Malheureusement, malgré quelques bons moments (comme la déscription du débarquement, ou encore lorsqu'un évènement fortuit fait basculer l'histoire sur une uchronie possible...) le livre contient quelques longueurs, surtout dans la mise en place de l'intrigue et des différents personnages, alors que la conclusion arrive trop vite et a l'air d'être expédiée, presque bâclée.
L'histoire méritait amplement 100 à 200 pages de plus car le débarquement ne s'est pas limité aux plages. L'avancée dans le bocage, la libération des villes, autant d'évènements qui ne sont pas abordés dans le livre, et c'est bien dommage car il y avait de la matière à développer.
Toutefois, on passe un bon moment lors de la lecture, et des scènes de films comme le soldat Ryan nous reviennent en mémoire lors de certains passages.
Un bon livre, qui aurait pu être très bon.
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Un bon petit roman de SF, bien écrit, bonne histoire, un peu déjà vue mais palpitante. Dévoré en 24h !
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Une idée originale,, un scénario palpitant, un bon roman d'action et de science-fiction qui permet de revisiter l'histoire.
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