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La télé réalité à Omaha beach.

Sympathique petit roman écrit concomitamment avec le soixantième anniversaire du débarquement. L'auteur s'est particulièrement bien documenté sur la période pour écrire son livre.

2061. Grâce au saut quantique permettant de renvoyer du matériel et des hommes dans le passé, une émission de téléréalité a déjà filmé la mort de J.F Kennedy de M. Monroe et de J. Dean. Mais le public se lasse. Alors autant y aller à fond et faire le show du 06 juin 1944 à Omaha beach.
Gary Hendershot, reporter de guerre casse-cou et déprimé et Mitchell Kotlowitz, historien spécialisé dans les reconstitutions historiques vont être envoyés dans le passé pour satisfaire le dieu Audimat.

En dehors du fait qu'on se demande tout au long du livre pourquoi une technologie militaire aussi sensible est mise à disposition des médias, au risque de modifier le passé et donc le futur, on se prend immédiatement au jeu.
Le moment choc du livre (le débarquement) est bien amené, bien décrit et très immersif.
Le style simple, direct, usant beaucoup du présent et de dialogues percutant fait beaucoup à la réussite du livre. Les personnages auraient gagné à être un peu plus fouillés, l'histoire un peu plus développée, mais ce n'est pas rédhibitoire. (200 pages de plus auraient sûrement hérité d'un 5 étoiles de ma part).

Oui, avec le matériel de départ, l'auteur aurait pu faire un roman plus sérieux, mais il a choisi d'en faire un divertissement, égratignant au passage la télé réalité et c'est pour moi une réussite.
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Christophe Lambert dénonce dans La Brèche la télé-réalité et ses dérives.
Des gens de la télé dans un futur éloigné (ça rassure) voient leur audimat qui chute et décident de faire revivre à leurs auditeurs le débarquement en direct live d'Omaha Beach. Tout y est, on envoie une équipe dans le passé qui installe les caméras à l'avance, histoire de ne rien rater. On trouve deux gus qui feront l'affaire pour être sur place et raconter : un photographe grand reporter et un historien féru de reconstitution grandeur nature, et c'est parti. Passage dans le trou de ver et hop, les acteurs sont en place, prêts à filmer et interviewer les soldats qui traversent la Manche et qui se retrouvent pour certains noyés avant même de toucher le sable normand. Mais au lieu d'arriver au bon endroit, celui où sont les caméras -erreur dans le script- les voilà débarqués plus loin et quasiment livrés à eux-mêmes, comme ces milliers de soldats, échoués sur ces plages ensanglantées. Il leur reste leur caméra portative et les oreillettes qui les relient au plateau, toujours en direct. On dit que le show must go on, mais parfois c'est bien difficile, hein ?
J'ai trouvé que ce roman était très plaisant, même si les personnages sont un peu caricaturaux, car il y a un souffle dynamique, un rythme qui ne se dément pas et tient tout du long, avec des rebondissements sympathiques. Un bon livre de SF.
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Quel sacré bon livre !
On est en 2061, aux USA, et la caméra explore le temps.
Un Nobel de physique, qui a réussi à maîtriser les trous de ver permettant les voyages dans le temps, travaille pour l'émission-vedette de la télévision, "Vous y étiez", qui permet aux téléspectateurs de vivre en direct les événements du passé : l'assassinat de Kennedy, l'accident de James Dean, la mort de Marilyn.... Mais le public se lasse et l'audience est en baisse ; c'est alors qu'il est décidé d'envoyer 2 individus munis de micros et caméras en Normandie, au matin du 6 Juin 1944. Il faut bien faire remonter l'audimat !
Christophe Lambert (l'auteur, pas l'acteur) nous plonge dans la terreur du Débarquement allié. J'ai eu l'impression d'y être, tant le ressenti des 2 personnages est réel, palpable, et dérisoirement humain. Ce qu'il raconte du D-Day est abominable et relève de la folie (et il s'est bien documenté). Il y ajoute toutefois des touches surréalistes (c'est une oeuvre de science-fiction) qui m'ont moins intéressée, mais m'ont néanmoins angoissée (oui, je l'avoue). Et puis, il en profite également pour dénoncer l'obscène société du spectacle qui est la nôtre. Mais c'est surtout la partie historique qui m'a le plus happée ; je considère d'ailleurs ce roman plus comme un livre de guerre que de SF. Enfin, ça se lit très facilement.
Une bien belle découverte, qui permet de voyager dans le temps à peu de frais et sans risques !
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Nous sommes en 2060, l'armée maîtrise le voyage temporel. La télé, en mal d'audience, envoie des reporters pour filmer les évènements marquants du siècle passé (la mort de Marylin Monroe, le meurtre de JFK, ente-autres). Pour plus de sensationnel encore, une équipe de téléréalité va s'infiltrer parmi les troupes alliées le jour du débarquement en 1944 sur les plages de Normandie pour ramener un reportage original et grandiose. Deux reporters, Mitch Kotlowitz, historien passionné et Gary Hendershot, grand reporter, sont envoyés sur le front avec des directives à respecter pour éviter toute interaction avec le futur.
Directive 1 : éviter toute interaction avec les Pastiens (càd les habitants du passé)
Directive 2 : ne jamais laisser un objet du futur aux mains des Pastiens.
Directive 3 : interdiction de laisser filtrer des indices sur le futur.
Ils se retrouvent au milieu d'une scène de bataille apocalyptique avec ces directives dont l'application leur pose un problème éthique: faut-il sauver seulement sa peau ? Faut-il aussi sauver celle des autres quitte à interférer sur le cours de l'histoire et provoquer accidentellement un dérèglement de l'histoire avec un grand H?
En 300 pages, « La brèche» de Christophe Lambert est une uchronie qui mélange science-fiction et histoire et qui traite du voyage temporel. Ce thème est impeccablement documenté, bien traité, divertissant et passionnant de bout en bout. le lecteur se sent happé dans la tourmente du débarquement avec les deux «reporters temporels ».
Mais si le passé est bien documenté, le futur l'est beaucoup moins. Et encore un bémol, le récit manque de romanesque.
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Science-fiction: plus de cent ans après la Seconde guerre mondiale, une chaîne de télévision téléporte deux reporters dans le passé pour qu'ils participent au Débarquement et le fassent vivre en direct dans une grande émission à succès. Intéressante lecture, qui pose question sur les limites éthiques de la télé-réalité.

J'avais déjà rapporté ici que je m'étais défini le projet un peu fou de découvrir les auteurs dont le patronyme est Lambert. Après les belges Karine Lambert ("L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes") et Gernot Lambert ("Voyage d'hiver"), je passe aujourd'hui au français Christophe Lambert, homonyme de plusieurs acteurs de cinéma.

Après un début de carrière dans le milieu du cinéma, Christophe Lambert a d'abord publié des romans pour la jeunesse, policiers ou de science-fiction. Il a également produit des romans de science-fiction pour adultes, dont "La brèche" que j'ai sélectionné au hasard dans un rayon d'une des bibliothèques où j'ai mes habitudes.

Le thème est un classique du genre: le voyage dans le temps. Suite à son passé audio-visuel, peut-être, l'auteur met cette technique au service d'une chaîne de télévision en quête de performances d'audience. Il s'agit d'envoyer des journalistes dans le passé, caméra au poing, pour faire vivre des événements célèbres aux spectateurs du futur, comme s'il s'agissait d'un reportage en direct. Pour se mettre dans l'ambiance de l'émission, le lecteur commence par vivre, dans un rythme trépidant, l'émission consacrée à la mort de Marylin.

Ensuite, on passe au gros coup: le débarquement de Normandie. Là, c'est du sérieux: l'équipe commence par envoyer une équipe un peu avant le jour J pour placer des caméras à des endroits judicieux. Et puis un grand reporter et un historiens sont envoyés en Angleterre pour qu'ils se mèlent aux soldats qui font la traversée et qui débarquent. Ambiance "soldat Ryan".

Cette partie-là m'a plongé dans un certain malaise parce qu'elle illustre de manière frappante les limites éthiques qui pourraient être franchies au nom de l'audimat. Deux aspects m'ont frappé. D'une part, la chaîne pousse en toute conscience les deux reporters à risquer leur vie. Certes ils ont une combinaison de protection, mais elle n'est pas à toute épreuve; ils n'ont pas non plus la garantie de pouvoir rejoindre à temps le lieu qui leur permettra de retourner dans le futur. Ils sont de la chair à audimat autant que les soldats sont de la chair à canon. Cela peut-il se justifier ?

D'autre part, le voyeurisme malsain de la télé-réalité apparaît ici de manière extrême. Nos deux reporters ne sont pas des journalistes de guerre. Un journaliste de guerre fournit de l'information, qui peut avoir une influence utile. Par exemple, montrer des soldats au Vietnam pourrait pousser l'opinion à entamer des pressions politique pour faire cesser la guerre. Mais ici, on comprend qu'il s'agit d'un pur divertissement. On pourrait y voir un travail de mémoire, mais non: on comprend vite qu'il ne s'agit que de gaver les spectateurs de sensations fortes, par ailleurs fort bien rendue. le livre ne milite pas, ni ne porte de message explicite, mais il agit comme une excellente piqûre de rappel pour éviter de se laisser porter par l'influence des divertissements à la mode. C'est principalement pour cette partie centrale que je vous recommanderais ce livre.

L'histoire se poursuit par des rebondissements issus de paradoxes temporels, que je vous laisse découvrir.

Je lis peu de science-fiction, je laisse donc les amateurs éclairés émettre un jugement sur la technique que l'auteur évoque pour voyager dans le temps, ou sur sa façon de traiter les paradoxes temporels qui peuvent en découler. Cela m'intéresse peu, je le reconnais. Malgré mon incompétence, j'ai le sentiment que cet ouvrage risquerait de ne pas enthousiasmer les fans de SF. Néanmoins, la partie centrale m'a fourni un bien intéressant moment de lecture. Je serais heureux de lire vos avis !

En attendant, je vous donne déjà rendez-vous pour mon prochain Lambert, il s'agira de Stéphane ("Une histoire d'amour").
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2e livre de cet auteur que je lis et j'aime beaucoup !
L'histoire est originale tout en restant très classique dans sa construction, l'écriture est fluide et capture notre attention dès les 1eres pages. Les 2 héros sont attachants, chacun à sa façon et on a envie qu'ils réussissent. Et le final est innatendu et déstabilisant.
Par contre, j'ai trouvé que dans les derniers chapitres, les évènements s'enchainaient un peu trop vite. En même temps, le 6 juin 44 sur Omaha beach, fallait pas trainer...
Bref, j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture et je vais continuer ma découverte de cet auteur. Avec quel titre ? Je ne sais pas encore...
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Vous pensiez que la télé réalité avait atteint le sommet du mauvais goût ? Attendez un peu de lire le roman de Christophe Lambert ! Nous sommes en 2060 et depuis quelques années le monde de la télévision connaît une véritable révolution suite à une découverte scientifique exceptionnelle : il est possible d'aller explorer le passé ! Oubliées, les bimbos décérébrées et les célébrités ringardes enfermées dans un loft, une ferme, ou je ne sais quel endroit exotique. Terminées, les heures passées à filmer des querelles puériles et des échanges insipides entre des candidats d'une stupidité confondante. Plus de sensationnel, plus de suspens, plus de voyeurisme : voilà le nouveau crédo des chaînes de télé. Pourtant même de cela les spectateurs finissent par se lasser. Assister à la mort de Maryline Monroe ou à l'assassinat de Kennedy c'était excitant au début mais ça ne suffit plus ! Pour la prochaine émission il faut quelque chose de plus audacieux, plus impressionnant... C'est là qu'un jeune ambitieux propose l'idée du siècle : envoyer deux reporters filmer le débarquement des forces Alliées à Omaha Beach en 1944. Tout le monde crie au génie, même les plus réfractaires à ce type de programmation. C'est qu'il s'agit maintenant d'une mission de service civique ! L'occasion de montrer à l'Amérique et à sa jeunesse désoeuvrée ce dont étaient capables leurs prédécesseurs par amour pour leur patrie ! Évidemment les choses ne vont pas se passer comme prévu...

Le roman est court (à peine trois cent pages) et extrêmement bien rythmé si bien qu'on se surprend à le dévorer en à peine quelques heures. Christophe Lambert ne s'embarrasse pas de superflus et réduit (comme souvent) son intrigue à l'essentiel. Il en résulte un condensé d'action nous entraînant d'abord dans les coulisses de la chaîne de télévision préparant l'émission puis sur les plages de Normandie aux côtés des soldats américains tentant de briser les défenses allemandes. La documentation de l'auteur est irréprochable et l'immersion convaincante, même si, compte tenue de la brièveté de l'ouvrage, tout n'a évidemment pas pu être abordé (le roman n'atteint pas le degré d'exactitude et de reconstitution de l'excellent diptyque de Connie Willis consacré au Blitz). Christophe Lambert nous dépeint néanmoins l'attaque avec suffisamment de détails pour que l'horreur de la situation vécue par tous ces hommes prenne le lecteur aux tripes : minutage de l'opération heure par heure, présentation de quelques uns des acteurs impliqués (mention spéciale pour le caméo de Robert Cappa), et surtout réactions hétéroclites des soldats sous la mitraille allemande... J'ai en revanche un peu moins accrochée à l'avalanche de robots et autres nouvelles technologies dans le dernier tiers du roman, ainsi qu'au happy end qui clôture le récit (qui parvient malgré tout à nous surprendre jusqu'au bout).

L'un des principaux attraits du roman réside aussi dans le regard acéré que pose l'auteur sur le cynisme régnant dans le monde de la télévision (un milieu qu'il connaît bien pour y avoir lui même travaillé). Les méthodes dépeintes ici vont (à peine) plus loin que celles qui ont cours actuellement et sont dévoilées avec une crudité qui tour à tour amusera ou révoltera le lecteur. Vulgarisation et simplification à l'extrême pour coller aux attentes du public, voyeurisme le plus abjecte pour tirer des larmes ou des rires aux spectateurs, paris réalisés concernant la survie de tel ou tel candidat : le cynisme dont font preuve la chaîne et ses actionnaires ne semble avoir que très peu de limites... « Vous savez tous vers quels périls se dirigent Mitchell et Gary : Omaha Beach, les mines, les mitrailleuses allemandes, une pluie d'obus mortels... La question de notre grand jeu concours sera donc la suivante : d'après vous qui va s'en sortir vivant ? Si vous pensez que Mitch va s'en tirer, tapez 1. Si vous pensez que Gary va s'en tirer, tapez 2. A la clé, après tirage au sort, la coquette somme d'un million de dollars et un voyage-pèlerinage sur les plages du débarquement ! » A noter que l'auteur est depuis revenu sur une thématique similaire dans un autre roman (« Dos au mur ») dans lequel il imagine un jeu télévisé filmant les tentatives de clandestins pour passer le mur séparant la frontière mexicaine et américaine (tiens, tiens !).

Pari réussi pour Christophe Lambert qui signe (comme à son habitude) un roman diablement efficace basé sur une idée pas si farfelue que ça... Un très bon divertissement qui ravira les amateurs de voyage temporel (mais sans doute pas ceux de télé réalité !)
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Dans La Brèche, on trouve des Allemands mais aucune information sur la femme à Bertolt. Rien de scandaleux, l'ouvrage ne relève pas du genre biographique.
Alors il y a quoi là-dedans ?
Beaucoup de choses mais alors beaucoup.


Pour commencer, une critique de la télé-réalité. Satire classique du divertissement décérébré et putassier, qui n'en appelle qu'aux bas instincts des téléspectateurs pour faire toujours plus d'audimat. le panem et circenses de la télé-poubelle tel qu'on le connaît depuis un quart de siècle. Rien de nouveau sous le soleil mais ça passe bien, avec quelques passages drôles, cyniques et/ou trash (la phrase finale du roman, fallait oser).


Là-dessus vient se greffer une grosse couche de SF à base de voyage dans le temps, accompagné du cortège habituel quand la situation dérape (uchronie et paradoxe temporel). Lambert se montre malin en n'entrant pas dans le détail de la technologie utilisée (ce serait difficile vu qu'on ne sait pas voyager dans le temps). Plutôt que se perdre en exposé pseudo-scientifique imbitable ou capillotracté, il se contente d'une rapide présentation en mode time travel for dummies. Maligne aussi sa façon de gérer le paradoxe temporel… point que je ne développerai pas sous peine de spoiler le dernier tiers du roman. Pas d'apport révolutionnaire mais ses idées fonctionnent, ce qui est déjà beau vu le côté casse-gueule du sujet.


On continue avec une pincée de philosophie de l'Histoire et la place des personnages illustres. A ma droite, le rouleau-compresseur des tendances lourdes, l'école du “si tu remontes le temps pour buter Hitler, l'Histoire se raccommodera en sortant un autre illuminé de sa manche, parce que l'Allemagne était mûre de toute façon”. A ma gauche, l'amicale des joueurs de dominos qui pensent que si tu changes le moindre bitonio, toute la suite s'en trouve chamboulée, donc t'imagines le bazar si un gars important meurt à cause d'une boulette spatio-temporelle ? Deux conceptions opposées que tu trouveras développées dans Douze leçons sur l'histoire d'Antoine Prost. Ici, Lambert se sort du grand écart en surfant entre les deux, voire en les combinant, mais motus sinon spoil.


C'est pas fini ! En plus de ces ingrédients, la recette comporte aussi un versant de réflexion sur la science. Pas assez développé à mon sens et c'est dommage, parce que le thème s'y prêtait très bien. Entre les progrès technologiques qui finissent tôt ou tard par devenir des systèmes d'armement ou les chercheurs qui jouent aux savants fous avec des joujoux qu'ils maîtrisent à peine, il y avait pourtant de quoi développer. Quand tu sais qu'au premier test de bombe atomique, les gus n'étaient pas sûrs de leur coup et craignaient une réaction en chaîne qui cramerait la planète… et que ça ne les a pas empêchés de jouer à la roulette russe en essayant quand même… Leurs disciples se plaignent aujourd'hui des scientosceptiques… tout en continuant leurs expériences d'apprentis sorciers au CERN… Pas gonflés, les mecs…


Mais La Brèche, c'est aussi, surtout, un récit du guerre. Une mondiale, la Seconde, juste avant et pendant le Débarquement de Normandie. Fidèle à son habitude, Lambert a bossé son sujet, on sent que le gars s'est plongé dans les recherches. Pari de l'immersion réussi pour lui comme pour le lecteur. La précision documentaire rend les situations crédibles, on y croit et on s'y croit. Une excellente retranscription sur papier du Jour le plus long et Il faut sauver le soldat Ryan (mâtinés de Timecop et Terminator). A mes yeux, c'est la partie la plus réussie du roman, que je conseillerais donc d'aborder comme un récit de guerre avec de la SF par-dessus plutôt que l'inverse.


Comme je disais, beaucoup de choses, et c'est presque trop, parce que le roman n'est guère épais (fallait que je la case). Je veux dire, trois cents pages, ce n'est pas non plus un fascicule, mais pour caser tout les ingrédients de la recette, la marmite taille M est un peu juste. D'où quelques regrets de voir certains thèmes survolés et pas assez approfondis.
De fait, La Brèche se classerait plutôt dans la SF de divertissement que dans le SF réflexive (que d'aucuns qualifient de “vraie” science-fiction, sauf qu'il n'en existe ni de vraie ni de fausse, il y a juste des auteurs qui racontent des histoires, des lecteurs avec des attentes et entre les deux des oeuvres qui y correspondent ou pas).
A l'arrivée, c'est de la bonne science-fiction d'évasion, assortie de pistes de réflexion à creuser soi-même (de la SF Ikea en quelque sorte). J'ai passé un bon moment de lecture dans l'ensemble, c'est bien aussi, ça repose de la SF mindfuck.
Lien : https://unkapart.fr/la-brech..
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En refermant ce livre, je me dis que je ne lis pas assez de science-fiction. Trop longtemps en tout cas que je ne m' étais pas aventuré dans ce genre, et ça fait du bien de le retrouver avec ce livre d'un auteur à l'oeuvre abondante mais qui m'avait échappé jusque là. Il est ici question de voyage dans le temps, rien de très original si ce n'est que l'on se retrouve projeté en plein débarquement en juin 1944 et en même temps en pleine émission de télé réalité.
Le mélange des deux fonctionne bien, l'écriture est fluide, les situations bien rendues. L'auteur a pris le temps de se documenter sur cette période, ça se ressent et les amateurs d'histoire y trouveront leur compte.
Quelques incohérences néanmoins, le fait qu'une telle technologie soit employée pour produire des émissions de divertissements avec tous les dangers que cela comporte laisse présager une civilisation en déclin. Mais surtout, une des principales questions dont la réponse n'est pas donnée est
À part ça, j'ai avalé ce livre en deux jours et n'hésiterai pas à revenir vers cet auteur à l'occasion.
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Une idée de base alléchante... pour un résultat loin de mes attentes.
Cette uchronie est longue à démarrer, les 200 premières pages ne présentant pas vraiment d'intérêt majeur.
Tout s'emballe par la suite, mais trop et trop vite sans doute.
La partie du débarquement est plutôt bien menée, mais bien trop courte. L'avancée dans les terres est quasi-mise de coté.
Un tel sujet aurait mérité bien plus de 400 pages et l'action développée sur une durée bien plus longue.
Quel dommage que l'auteur n'ai pas fait preuve de plus d'ambition et traité les changements temporels à la va vite.
3 étoiles pour le bon travail de recherche historique de l'auteur, mais son style d'écriture, se voulant très cinématographique, me laisse personnellement froid.
Quand à la satyre de la télé réalité, elle est cinglante, souvent juste, mais parfois grossière.
Dommage.
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