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Ce roman pour ados est un vrai coup de coeur et un des plus beaux que j'ai lus sur les Rroms.
Il débute en Roumanie dans la famille de Katarina qui vit de débrouille et d'entraide communautaire en attendant le retour du père prodigue et fameux musicien.
Katarina veille sur ses petits frères et fouille dans la décharge entre l'arbitrage de deux matchs d'insultes avec les petits voisins mais elle rêve d'aller à l'école....
L'arrivée d'une nouvelle voisine dans la maison sur la rive d'en face, une voisine qui possède une bibliothèque magique, va lui ouvrir de nouveaux horizons.
Il y aura ensuite l'exil à Paris pour concrétiser ses rêves, découvrir un mode de vie jusqu'alors inconnu chez la belle cousine et son mari l'Architecte et son amitié improbable avec ses camarades du collège Philibert et Max.
ça parle de famille, de valeurs partagées, d'immigration et de nostalgie, du pouvoir des mots et de la musique, de la fraternité. Katarina est une véritable héroïne, attachante, qu'on n'oublie pas une fois le livre refermé.
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Gadji ! est le nom que les Rroms donnent aux étrangers, à ceux qui n'appartiennent pas à leur communauté. Katarina, justement, une jeune tzigane roumaine -une Rrom-, ne veut surtout pas qu'on la qualifie ainsi. En effet, la jeune fille a quitté sa famille, restée en Roumanie, pour s'installer en France, à Paris, chez une cousine, afin d'aller à l'école. Mais entre son enfance heureuse en Roumanie et son exil à Paris, Katarina se retrouve déchirée entre deux cultures, deux mondes totalement différents pour elle. Elle veut s'instruire à l école, en apprendre plus. Mais elle découvre un système et une société qui ne laissent pas beaucoup de place à la liberté et à la différence.
Le roman se passe en deux parties : la première se passe en Roumanie, où Katarina vit auprès de sa famille dans un camp. On y découvre sa vie auprès de ses frères et de ses parents, attachants et drôles. La musique et la danse occupent une grande place dans leur vie. La deuxième partie se déroule en France, à Paris, chez sa cousine Rrom qui a épousé un Gadji. Katarina s'installe chez eux et découvre la vie parisienne, ainsi que le racisme à l'égard des Roms.
Le ton de l'histoire, très poétique, est vif et enjoué. On suit Katarina, pleine de vie et de caractère, sur le chemin de l'apprentissage de la vie. Entre volonté de s'intégrer et de préserver sa culture rom, la jeune fille essaie de trouver sa voie.
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Katarina a douze ans et nous raconte son quotidien parmi les siens dans la toute petite caravane. Elle est roumaine mais aussi "bohémienne", elle vit en marge de la société aux pourtours de la ville près d'une décharge. Sa famille vit de la musique dans les fêtes, d'aumônes, de petits larcins. Sa mère est accro à la télévision comme porte ouverte sur le monde. Son père, accordéoniste, toujours en vadrouille, est le pilier de la communauté. Cet homme majestueux revient de temps en temps, éperdument attendu par tous, respecté, craint aussi... quand il revient c'est la fête. Katarina déambule dans ce camp avec ses 4 petits frères, vaque aux occupations quotidiennes en l'absence de sa mère et arbitre des batailles d'injures entre les plus jeunes.
Mais à 9 ans elle rêve de l'école. de cette école conventionnelle que ne portent pas dans leur coeur ses parents, inutile comme l'alphabétisation... l'important la musique et compter. Mais dans cette gaie communauté, il y a aussi la grand-mère, Lili la muette, qui chantait, danse encore. Et dans son wagon rouge, isolé du camp, sous son matelas, des livres. Et puis il y a aussi cette nouvelle venue de l'autre côté du bras de fleuve, Zsuzsa, une étrangère qui parle pourtant le rromani... elle lit à voix haute des tonnes de livres...
Et puis il y a le drame, cette perte essentielle, de trois femmes: le passé, le présent et le futur. Katarina part en France, à Paris, avec sa cousine partie, celle dont on disait qu'elle était devenue une gadjée, une femme du monde quoi!

La première partie du livre nous emporte dans ce camp de romanichels, fait de gaieté, d'instantanés, de musique, de paroles, de présence humaine. L'éducation est à la musique, à la danse, à la joie, à une temporalité dictée par les relations humaines et à la survivance. Pas question de livres, pas question d'écoles. de toutes façons, les écoles conventionnelles rejettent leurs enfants.
C'est aussi une description des règles: "ne pas ramasser d'objets ayant appartenu à des morts", ne pas livrer son âme aux non-rrom, rester dans la communauté, fêter la vie dès que possible, se méfier des autres et les accueillir à bras ouverts comme les nôtres avec le temps et la confiance.
Dans cet univers, Katarina fait office de "louve solitaire", elle est maternante avec ses frères mais s'octroie des moments de solitude et des rêves d'école jusqu'à en faire un chantage et une fugue. Les livres paraissent absents mais ils ne sont qu'inconnus. La grand-mère en a et l'arrivée de cette Zsuzsa offre à Katarina une leçon d'alphabet, un amour des livres, de l'objet, des histoires, des mots. Katarina lit les livres bien avant de savoir déchiffrer les lettres.

A Paris, chez cette cousine qui a perdu son âme (peut-être pas tant que cela!), Katarina découvre le confort, les rythmes quotidiens, un apprêt de sa personne et une préceptrice avant sa rentré à l'école. Les règles plus strictes, plus cloisonnantes pèsent sur la jeune adolescente. Elle a besoin de liberté et réclame du lâcher-prise quitte à ne pas pouvoir intégrer l'école (...)
Les conditions de vie sont différentes, les rapports aux voisins et commerçants sont aussi à apprendre. Et c'est peut-être la grande beauté du livre, cette rrom arrivée sur Paris, ne veut surtout pas devenir une gadji. En ville mais aussi dans ses relations aux autres, à l'autorité, elle reste libre, errante, vagabonde, impertinente avec l'insolence des libres. La culture rrom apparaît vivante, sous-jacente, présente même dans les villes par ce brin de liberté, de désinvolture, de joie: culture parquée ou vibrante et musicale dans le métro ou dans les salons (...)
Son rapport à l'école, une fois elle remodelée, plus "normée", est aussi une belle proposition. Entre tolérance, stigmatisation et frein. Les livres, ou en tous cas les mots ont la part belle dans ce roman. Les écrits de la jeune Katarina ponctuent le récit, comme ce devoir d'école présenté là. C'est aussi un hymne à l'amour des grands auteurs, en me donnant envie de relire SARTRE et de découvrir SOLJENITSYNE et BLAGA. C'est aussi une culture rrom assumée, entre la diseuse de bonne aventure, les larcins, l'esprit de contradiction, l'envie de ne pas vivre enfermés, l'envie de prendre la vie comme elle vient et surtout d'en faire un état de joie.

Le livre est peut-être en partie autobiographique, cela ne me surprendrait pas. La communauté rrom est décrite avec amour, sensibilité et non-complaisance. Cela fait aussi son charme, sans compter la superbe idée de proposer une bande son avec... (il ne manque plus que le CD).
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Une jeune adolescente Rrom rève d'aller à l'école, comme c'est quelque chose de mal vu par sa communauté, elle reussi à convaincre son père de l'envoyer chez une de ces cousines en France. Comment va se passer son voyage en France ?
Je n'ai pas aimé ce livre car il est beaucoup trop détaillé et tout n'a pas forcement besoin d'être détaillé, cela rend l'histoire longue et monotone et ne donne pas envie au lecteur de tourner les pages.
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Katarina est heureuse avec sa mère, ses quatre petits frères, et son père souvent en déplacement. Mais son monde est perturbé lorsqu'elle souhaite aller à l'école : pourquoi la traite-t-on différemment sur le simple prétexte qu'elle est Rrom? Pourquoi sa mère refuse-t-elle de la voir apprendre à lire?
Petit coup de pouce du destin : la vieille dame qui emménage de l'autre côté de la rivière était professeur. Celle-ci lui apprend à lire et à écrire. Katarina peut enfin donner vie aux histoires qui se forment dans sa tête. Jusqu'à ce que...
Hurlements, cris. La caravane est en flammes. A l'intérieur, après décompte, ne restent que sa mère, enceinte, et Lili, la grand-mère muette. Zéus, son père, ne sait pas comment gérer ses cinq enfants, lui, le vagabond, le troubadour.
La Cousine, partie en France depuis longtemps, revient au pays pour l'occasion avec son Jules... ou plutôt son Germain, architecte de profession. A la demande de Zéus, ils emmènent Katarina lors du voyage retour pour la scolariser.
Les mois passent à Paris. D'abord effarée d'être vue comme une gadji par les petites gens des rues, elle finit par rentrer dans le moule et est mal à l'aise quand on découvre ses origines. Elle s'habitue malgré tout, mais son père et ses frères lui manquent de plus en plus.
Jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Fugue... ratée, retrouvailles, beuveries, soupçons, disputes, départ. Mais tout ira bien, parce que la famille des Rroms compte 12 millions d'individus !

Un roman d'une très grande sensibilité, une poésie de la familiarité, des personnages hauts en couleurs et forts malgré leurs nombreuses fêlures. Un hymne à un peuple souvent snobé, bafoué et une jeune Rrom très attachante. Véritable plaisir pour les yeux, le cerveau et l'âme!
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Un hymne à la liberté. Celle de vouloir sortir de ce que l'on naît. Celle aussi de vouloir revenir de où on vient. Liberté de choisir entre un mode de vie. L'explication, la preuve par neuf que refus de l'autorité n'est pas forcément violence. Il s'agit d'un parcours d'une jeune rrom qui veut apprendre à lire et qui le fait envers et contre tout. On l'envoie chez une cousine à Paris. Une autre vie, un autre monde qui ne lui conviendra pas. Trop de carcans, trop peu de contact humain, trop peu de choses à faire, trop d'apparences à soigner. La résilience surgit dans l'acception de sa propre culture, nature, dans son engagement. Un beau roman, une belle histoire.
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Ce livre m'a beaucoup touché. La Roumanie et les tziganes mis à part dans ce pays, l'héroïne qui ne rêve que d'école, une première partie intense entre caravanes, musique, bazar roumain, pauvreté, communauté et une seconde partie tout aussi intense en France dans la famille riche... une fin qui est le mélange des deux parties. Les cultures se mêlent, la passion tzigane dépasse le confort moderne... gadgi, ce sont les non tziganes, mais ici, même les gadgi sont rattrapés par la musique et la folie des fils du vent !
Ce roman n'est pas récent, nous l'avons emprunté à la bibliothèque il y a trois mois, mais nous l'avons tellement aimé que nous nous le sommes offert ! Tous les membres de la famille âgés de plus de dix ans l'ont lu ! Une vraie profondeur se dégage du récit... Comme souvent chez Exprim' (Sarbacane), le texte est fort et parle de la "vraie vie", c'est un roman authentique parmi nos plus beaux coups de coeur familiaux de l'année 2014.
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Ce pourrait être une autobiographie. On ne nous dit pas si l'auteur est Rrom, mais on pourrait le croire aisément !

Dépaysement total au sein de cette communauté Rrom au pays de Ceaucescu où malgré tous les problèmes de survie quotidienne, une immense joie de vivre domine tout !

Katarina est partagée entre le monde des gadjis qui l'attire pour réussir et celui de son peuple pour vivre tout simplement. Un moment "exilée" chez les gadjis de france, elle retrouvera son équilibre entourée des siens retrouvés. Elle pourra alors s'épanouir dans l'écriture et aider ceux qu'elle aime.
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Un récit poignant servi par une très belle écriture. On s'attache profondément aux personnages et surtout à Katarina qui nous emporte dans un univers tour à tour merveilleux, sordide, gai, tragique, insouciant ou angoissant.
Un coup de coeur.
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Une très belle histoire qui captive dès les 1eres pages. Facile à comprendre, triste, émouvant et parfois amusant, ce livre donne des détails superbes qui contredisent toutes les rumeurs qui auraient pu arriver à nos oreilles sur les Rroms. Cependant, je n'ai pas trop aimé la fin
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