AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Green oak (4)

— Viens, susurre-t-elle en prenant ma main.
Elle nous mène jusqu’à la baignoire toujours pleine, et lâche ma main pour la vider.
Nous sommes toujours nus, mais elle comme moi n’en éprouvons aucune gêne. Je la regarde remplir à nouveau le bain, assise sur le rebord, sa main caressant la surface de l’eau pour s’assurer de la température. Je contemple son dos si fin, au toucher si délicat, et ne peux m’empêcher de venir le baiser. J’appuie mes lèvres en différents endroits et ne m’arrête que lorsque je suis certain de n’avoir négligé aucune zone, de sa nuque jusqu’à ses reins.
— Viens, répète-t-elle.
Elle grimpe dans la baignoire, glisse dans l’eau et me fait signe de prendre place derrière elle.
Je m’immerge à mon tour et accède à sa demande, mes bras la ramenant au plus près de moi.
— Regarde.
Elle cale son dos contre mon torse et désigne le miroir face à nous.
— Dis-moi ce que tu vois, m’intime -t-elle toujours dans un murmure.
— Je vois… une jeune femme belle à en mourir, dont le sourire n’a d’égal que sa force et son courage
Ses joues rougissent, mais ses lèvres s’étirent plus largement, dévoilant ses dents d’une blancheur immaculée. Elle relève son menton et reprend un air plus fier.
— Que vois-tu d’autre ?
— Mmm, je vois derrière elle un garçon plutôt pas mal…
Le désir s’invite dans ses yeux et elle mord sa lèvre inférieure tandis que sa poitrine se gonfle.
— Je confirme, affirme-t-elle sans cesser de sourire.
— … qui m’a l’air fou amoureux.
— D’elle ?
— Oh que oui.
— Comment le sais-tu ?
— Je le vois dans le regard qu’il lui offre.
— Pourquoi ? Comment la regarde-t-il ?
— Comme un homme qui a perdu la raison. Comme un homme qui sait à peine comment on fait pour respirer. Il la regarde comme une reine, une muse, comme le bien le plus précieux qu’on puisse trouver sur cette Terre.
Elle pince les lèvres dans une moue émue, mais reprend contenance en feintant l’orgueil.
— Et elle, comment le regarde-t-elle ?
— Mmm, je ne sais pas trop… Sûrement comme le héros qu’il est. Et probablement comme le gars le plus beau du coin. Je pense qu’elle a de la chance ! argué-je avec condescendance.
Victoria se détourne du miroir et balaie l’eau de sa main pour m’éclabousser le visage.
— Tu es arrogant et vaniteux. Ce n’est pas du tout ce que moi je vois dans ce miroir, me sermonne-t-elle en me jetant dessus un faux regard noir.
— Ah oui ? Alors dis-moi ce que tu vois.
— C’est vrai qu’elle voit un héros, reprend-elle après un court silence. Mais pas au sens où tu l’entends. Certes, il l’a un jour sauvée de la noyade, mais il l’a sauvée de bien des manières différentes. Il lui a permis de ne jamais sombrer, parce qu’elle n’a toujours vu que son visage, même durant ses cauchemars. Il lui a redonné la vue malgré la puissance du soleil qu’il lui a mis devant les rétines. Grâce à lui, elle a de nouveau cru en l’amour et en la vie. Elle a retrouvé le sourire et l’espoir. La joie et le bonheur. Grâce à lui, elle a eu envie de vivre et d’être aimée pour ce qu’elle est à ses yeux. Elle s’est sentie belle et importante. Voilà ce que je moi je vois.
Je la serre tellement fort que j’ai peur de lui briser les os. Mais je suis incapable de relâcher la pression, et d’autant moins alors qu’elle tourne son visage vers le mien et m’embrasse avec un total abandon.
Nous glissons des « je t’aime » entre nos nombreux baisers et restons dans ce bain durant un long moment, sans jamais quitter des yeux l’image que nous renvoyons. Celle de ces deux jeunes gens éperdument fous amoureux l’un de l’autre qui ne pensent à rien d’autre qu’à l’instant présent. Un présent où nul frère, nul flic et nul parent n’existent. Non, ils choisissent d’éloigner pour quelque temps le danger et les conséquences qui traînent dans son sillage.
— Nous devrions sortir de ce bain. Tu grelottes et tu es en train de me donner un aperçu de celle que tu seras dans cinquante ans, lui dis-je en me moquant de ses doigts flétris par l’eau.
Elle m’asperge de nouveau et reste face à moi.
— Et est-ce que tu m’aimeras toujours dans cinquante ans ? me demande-t-elle avec un soupçon d’inquiétude.
— Bien sûr. Même lorsque tes cheveux auront pris la couleur de cette salle de bains et que tu ne te souviendras même plus de qui je suis.
— Jure-le-moi.
— Je te le jure.
— Jusqu’à ce que la mort nous sépare ?
— Jusqu’à ce que la mort nous sépare, soufflé-je au creux de sa bouche que je baise avec douceur.
— Bien ! clame-t-elle en se mettant debout. Maintenant, on mange. J’ai faim.
Elle sort de la baignoire avec entrain alors que je suis englué dans le trouble que la nouvelle promesse que je viens de lui faire a déclenché. Je ne pense pas que Victoria entende celle-ci comme moi je l’entends. À croire qu’elle a définitivement transformé le vagabond que je suis en une chose ridiculement romantique.
Commenter  J’apprécie          10
Ta différence est ta force.
Commenter  J’apprécie          00
— La légende raconte qu’une Gitane était si désespérée de ne pas trouver l’amour qu’elle alla prier la lune durant toute la nuit. Elle l’implora sans relâche de l’aider à trouver un homme qui l’épouserait par amour. Au petit matin, la lune promit à la belle Gitane qu’elle aurait son homme, mais en échange, il lui faudrait lui donner son premier enfant né. La jeune Gitane accepta et elle fut exaucée. Elle trouva l’amour, duquel naquit un enfant. Mais ce dernier vint au monde aussi blanc qu’une hermine, et ses yeux étaient aussi gris que les reflets sur la lune. En le découvrant, le gitan se mit très en colère. « Tu m’as déshonoré, femme ! Cet enfant n’est pas de moi. C’est celui d’un gadjo1 ». Il était si furieux qu’il poignarda à mort la Gitane. Il monta en suivant la colline et abandonna tout en haut celui qu’il jugea comme n’étant pas son fils. La lune, comme elle l’avait toujours voulu, récupéra ainsi l’enfant. On dit que depuis, les soirs où celui-ci joue et sourit, la lune s’arrondit de joie. Mais lorsque l’enfant pleure, la lune décroît pour lui faire un berceau de lumière.2
Sauf que lui, la lune ne l’avait jamais récupéré.
Il était le bâtard aux yeux gris. Ce garçon à la peau blanche, dont le père avait tué sa mère puis disparu de la surface de la Terre. Ce vaurien qui cherchait sa place au milieu d’un peuple qui le protégeait autant qu’il le rejetait. Une famille qui n’avait pas trouvé mieux que de lui donner le nom de la légende. Comme s’il pouvait oublier qui il était, ou du moins, celui qu’il n’était pas.
Il était celui qu’ils appelaient l’enfant de la lune. Il était Lorialet3.
Et puis un jour, il a cessé d’être ce gamin isolé, humilié, ou délaissé. Car il l’avait Elle…
Commenter  J’apprécie          00
Les soirées d’été étaient ici une bénédiction et la fraîcheur nocturne promettait des nuits reposantes, éloignant pour quelques heures la chaleur étouffante des journées d’août. Il y avait bien le lac un peu plus loin où les plus jeunes passaient des heures à se baigner les après-midi, mais sitôt de retour à leur camp, ils n’avaient que l’ombre des fins et trop rares pins parasols pour se rafraîchir.
Les papillons de nuit mêlaient leur ballet à celui des braises rougeoyantes du feu qu’ils allumaient à même le sol. Une farandole maîtrisée, organisée, pour les premiers, jurant pour les secondes à celle totalement soumise au vent de plaine.
Le bruit agaçant des moustiques affamés se mélangeait quant à lui aux voix tonitruantes des hommes souvent alcoolisés et aux rires chaleureux des femmes, ainsi qu’à leurs chants envoûtants, portés par le rythme des violons.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (90) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les Amants de la Littérature

    Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

    Hercule Poirot & Miss Marple
    Pyrame & Thisbé
    Roméo & Juliette
    Sherlock Holmes & John Watson

    10 questions
    5265 lecteurs ont répondu
    Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}