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EAN : 9781600104411
104 pages
IDW (01/01/2009)
4/5   2 notes
Résumé :
In 30 Days 'til Death" the horrible events of the Barrow have rippled throughout the world. A war has started in the secret society of vampires. A reaping. A death squad of elders has come to America to 'thin the heard' of the troublesome new breed. Rufus doesn't care about anything but his own survival and he's willing to do anything to ensure it including getting a dog and a girlfriend pretending to like his neighbors and going to extreme lengths to hide his insat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète se déroulant dans le contexte de la série 30 days of night qu'il n'est pas nécessaire de connaître pour pouvoir l'apprécier. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2008/2009, écrits, dessinés et encrés par David Lapham, avec une mise en couleurs réalisée par Len O'Grady.

Dans une petite ville des États-Unis, un homme avec une petite tache de sang sur son col va faire ses emplettes dans la supérette du quartier. Il n'oublie pas de prendre du détachant pour son col. En rentrant à pied chez lui, il entend quelqu'un en train de vomir dans une ruelle. Il s'agit de Sarafina, une jeune femme qui lui propose une passe pour 25 dollars. Rufus Welleby lui propose une canette de coca, et de le raccompagner chez lui. Dans son appartement, il l'attache sur son lit, bras et jambes écartés, de manière à ce qu'elle soit immobilisée. Sarafina se met à hurler à plein poumon, et Rufus doit répondre aux coups frappés sur la porte de son appartement. Il explique à sa logeuse madame Shmegelski que sa fiancée vient juste d'arriver et que c'est la raison pour laquelle leurs ébats sont un peu bruyants.

Dans cet immeuble de petite taille vivent également Max (diminutif de Maximilien, un petit revendeur de drogue qui vit chez ses grands-parents), Jacko (un adepte du culturisme et des filles faciles), et quelques autres. Rufus Welleby est préoccupé car c'est un vampire et il constate en interprétant les actualités télévisées qu'un tueur de vampire est à l'oeuvre dans le pays. Olbrech a été dépêché par le Conseil des Anciens depuis Cologne en Allemagne, pour faire rentrer les vampires américains dans le rang (en les exécutant) afin que les vampires redeviennent une légende, pour éviter que les êtres humains ne s'organisent pour lutter contre ce fléau. Pour ajouter à ses soucis, Rufus reçoit la visite de Martin, Betty, Fiona et Billy (4 autres vampires) qui viennent taper l'incruste chez lui, parce que leur précédente communauté a été massacrée par Olbrech et ses sbires.

En 2002, Steve Niles et Ben Templesmith remettent de l'horreur au premier degré dans les récits de vampires, avec une communauté de suceurs de sang implantée à Barrow en Alaska, qui s'apprête à s'offrir un mois sans soleil pour se repaître de la population locale. La série 30 jours de nuit est née. Elle donnera lieu à une adaptation en film en 2007, ainsi qu'à plusieurs suites en comics. Les premières ont été rééditées en 2 recueils : 30 days of night Omnibus 1 et 30 days of night Omnibus 2. En 2008, c'est donc au tour de David Lapham de donner sa version de ces vampires. Il s'agit d'un auteur complet qui réalise scénario et dessins, ayant déjà réalisé de nombreux comics. Il dispose d'une grande culture sur les polars dont il se sert pour nourrir des récits tendus et malsains, comme Stray Bullets, Young Liars. Il travaille régulièrement sur des franchises sur lesquelles il a fait montre d'un goût pour l'horreur la plus explicite et la plus glauque, comme par exemple Crossed: Family values (série créée par Garth Ennis), ou The Strain (série créée par Guillermo del Toro & Chuck Hogan). Il dispose donc des compétences requises pour mettre en scène les vampires bestiaux et cruels de Niles & Templesmith.

La couverture annonce une histoire flattant les plus bas instincts du lecteur, avec une femme en sous-vêtements attachée sur un lit, prête à être consommée par un vampire. le lecteur craint alors le pire en termes de racolage putassier, ravalant la femme à l'état de victime et de chair fraiche. En fait, l'auteur a construit un scénario moins vil que ça. Rufus Welleby n'a pas attaché Sarafina pour abuser d'elle et la violer avant de boire son sang. Il l'a attaché pour qu'elle n'essaye pas de s'enfuir pendant la phase de sevrage d'héroïne, et pour qu'elle subisse la douleur sans s'automutiler, ou sans s'en prendre à son hôte. Il souhaite qu'elle puisse occuper une place de compagne à ses côtés, reconnaissante envers lui, mais sans se sentir son esclave. le dispositif est tordu d'un point de vue moral et psychologique, mais pas à vomir comme l'aurait été le viol gratuit.

Dès le premier épisode, le lecteur découvre donc une histoire différente de celle promise par la couverture racoleuse, même si la scène décrite est bien contenue dans le comics. L'auteur a bien effectué son travail de référence et l'histoire s'intègre dans la continuité de la série 30 days of night. Les événements de Barrow sont évoqués, ainsi que le livre écrit par Stella Olemaun, et la disparition de Vincente, puis de Lilith. Pour autant, il n'est pas indispensable de connaître ces références pour pouvoir comprendre le récit et l'apprécier. Dès le premier épisode, la nature du conflit à venir est clairement établie : Rufus Welleby va devoir faire au commando d'exécution de la branche historique des vampires européens. L'affrontement aura bien lieu, brutal, sanglant et gore. Des êtres humains se retrouvent pris au milieu de ces combats, complètement dépassés par la force des vampires, des victimes collatérales comme montré par Niles & Templesmith.

L'intérêt du récit se situe donc ailleurs, dans la manière dont David Lapham s'approprie les créatures et la dynamique de la série. Il prend le temps de développer la personnalité de son principal protagoniste, à savoir Rufus Welleby. Il le fait avec un art consommé du bon dosage. le lecteur partage l'inquiétude de Welleby quant à sa survie. Il apprécie l'intelligence avec laquelle il s'est construit une petite vie discrète pour se fondre dans la population humaine, et pour éviter de créer des situations qui apparaîtraient comme des indices évidents de la présence d'un vampire (à commencer par des cadavres d'humains vidés de leur sang). Il se rend compte également que s'il peut éprouver de l'empathie pour le personnage du fait de la situation dans laquelle il se trouve, il n'éprouve aucune sympathie pour le prédateur froid et calculateur qu'il est. À nouveau, Lapham respecte bien le principe de la série que les vampires doivent rester des créatures étrangères à l'humanité, des prédateurs des humains.

Le scénariste prend également soin d'installer des personnages humains, avec leur petite vie quotidienne. Il se montre très efficient pour camper des individus avec leurs particularités en seulement quelques pages. Max apparaît tout de suite comme un sale type profitant de la crédulité de ses grands-parents, sans aucune pensée pour ses clients qui se défoncent avec la poudre qu'il leur vend. Jacko (le culturiste) passe pour un gros crétin, un fanfaron uniquement préoccupé de sa masse musculaire, refusant de voir les effets indésirables accompagnant la prise de stéroïdes (des problèmes érectiles). Ses grands-parents apparaissent comme des individus physiquement faibles, incapables de prendre des mesures et de les faire respecter par Max. Seul Welleby semble disposer d'assez de recul pour constater les faits et porter un regard lucide sur cet échantillon d'humanité.

En tant qu'artiste, David Lapham décrit ses personnages et les lieux avec un regard cru, sans les enjoliver, sans leur donner une patine romantique. Il dessine de manière descriptive et factuelle, avec un petit degré de simplification qui éloigne ses dessins du photoréalisme. Les individus disposent de morphologies normales et variées. Ils portent des vêtements ordinaires, adaptés aux conditions climatiques, à leur allure et à leur condition sociale. Il représente des expressions du visage n'hésitant pas à montrer une intelligence limitée, des émotions de jalousie et d'avidité. L'humanité vue par Lapham n'apparaît pas sous son meilleur jour.

Le dessinateur prend également soin de donner de la consistance à chaque lieu, toujours avec cette même approche descriptive et pragmatique. le lecteur peut voir les rues de cette petite ville, avec ses trottoirs, sa chaussée, ses façades impersonnelles. Il suit Rufus à l'intérieur de la supérette, et regarde l'alignement des emballages de produits. Il peut observer l'ameublement fonctionnel et bon marché de l'appartement de Welleby. Il peut voir l'aménagement d'une chambre d'un jeune homme avec un grand écran et sa console de jeux (et même identifier Link sur l'écran). Il observe l'escalier intérieur de la pension de madame Shegelski qui permet d'accéder aux différents appartements. Il admire les arcboutants de la cathédrale de Cologne. Les décors dessinés par Lapham ne sont pas beaux, ils ne méritent pas qu'on les admire, mais ils sont substantiels, crédibles et différenciés. Les séquences d'affrontement présentent une violence sèche et factuelle, qui n'en est que plus brutale et crédible.

Il est possible de lire cette histoire comme un récit annexe n'apportant rien à la série de 30 days of night, avec des personnages sans importance, et des dessins plus fonctionnels que spectaculaires. Il est également possible d'y voir un second degré sur des individus qui profitent de la société en toute impunité (les vampires), qui consomment les ressources que sont les êtres humains, sans se soucier du lendemain. le comportement de Rufus (qu'il est possible d'opposer à celui de Martin, Betty, Fiona et Billy) devient alors l'illustration de la maxime "Pour vivre heureux, vivons cachés", et l'intrigue devient une métaphore de l'avidité de l'humanité consommant et se gobergeant, sans se soucier du lendemain, sans prendre en compte qu'elle vit dans un environnement limité, avec des ressources qui ne sont pas inépuisables, ni renouvelables à l'infini. Cela reste alors un récit de vampires, à tendance gore, mais c'est aussi une parabole moins primaire que la couverture ne le laisse penser.
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Vidéo de David Lapham
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