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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie le site de BABELIO et les éditions KENNES pour ma participation à cette Masse Critique privilégiée ; je ne m'attendais pas à recevoir un livre de si belle facture.

Je ne fais pas partie du public cible, puisque ce journal joliment décoré s'adresse aux adolescentes, mais j'ai su en apprécier toute la qualité, tant au niveau de l'histoire que des illustrations variées. Pour cela, je me suis vue de nombreuses années en arrière, et hormis quelques détails anachroniques, la projection a fonctionné. Je n'avais pas de téléphone portable, mais les mêmes questions existentielles, d'autres problèmes que les siens, mais la même manière de dialoguer avec mon journal pour mettre à distance des émotions trop douloureuses parfois.

Si j'avais eu un tel livre, je m'en serais probablement inspirée pour rédiger quelques pages et les embellir, à la différence que mon style n'était pas très « girly », mais plutôt noir et morbide ! Ici, malgré une trame sur fond de drame, les couleurs sont pastel, bien assorties, les textes ont des polices qui varient au gré des humeurs de Fanny. La couverture est très réussie dans son ensemble, en relief, gaie, même si, seul bémol pour moi, je n'ai pas aimé le visage de Fanny. Tout est dans le détail, on note même un marque-page délicat, vert d'eau en ruban soyeux, etc.
Son imagination est sans limites, mais son histoire ressemble à celles de bien des jeunes : failles et force, amours, amitiés et inimitiés, difficultés relationnelles parentales, transgressions ou punitions, rêves et réalité. Stéphanie LAPOINTE a rédigé un texte intelligent qui cache plein de messages à l'intention des ado. Marianne FERRER l'a complété de sa créativité graphique et colorée avec beaucoup de finesse et de délicatesse. Une belle association.

Les petits mots et les états d'âme s'étalent sur près de 400 pages que l'on tourne avec un plaisir non feint. Je crois que l'envie de recommencer un journal intime me taraude, et tant pis si je ne suis plus une ado !
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Kennes...

Fanny, à presque 15 ans, vit avec son père (et son furet, Albert) à Montréal. Une vie qu'ils se sont construit à deux, après le décès de sa mère, il y a plus de 10 ans. Réparateur de machines à coudre industrielles, il est aussi passionné par les méduses et ses pouvoirs sur le vieillissement. C'est comme ça qu'il a été sélectionné au concours des Inventeurs du XXIème siècle... qui se tiendra à Kyoto ! le souci, c'est qu'il compte y aller tout seul (ce n'était d'ailleurs pas dans les plans de Fanny d'aller au Japon) et installer sa fille à Sainte-Lorette, chez la soeur de sa maman (ce qui était encore moins dans les plans de Fanny !). le départ de son père ayant lieu dans deux courtes semaines, l'ambiance à la maison s'avère des plus glaciales. Et c'est la mort dans l'âme et le moral dans les chaussettes qu'en ce jour de fin août, la jeune fille prend le car pour Sainte-Lorette, petit bled perdu à 265 kms exactement de Montréal. Et ça commence déjà mal puisque personne n'est là pour l'accueillir... Et ce n'est pas en voyant arriver son cousin, Henri, que les choses vont aller en s'arrangeant ! Heureusement qu'elle a son journal à qui elle peut tout confier...

Avant de parler du contenu, attardons-nous sur le contenant. Car ce journal intime est, esthétiquement, magnifique ! Que ce soit sa couverture rigide aux bords arrondis, ses pages qui fourmillent d'illustrations, les différentes typographies et couleurs utilisées par Fanny, les feuilles pliées en 4 et collées... Un format vraiment original, que l'on prend plaisir à feuilleter et qui rend cette lecture des plus agréables. Quant à l'histoire, l'on fait la connaissance de Fanny Cloutier qui, à cause du déplacement de son père à Kyoto, va vivre pendant quelque temps chez son oncle et sa tante, André et Lorette, et son cousin, Henri. Une nouvelle situation qui ne l'enchante guère... bien au contraire ! Mais, l'on se doute, qu'au fil des jours, elle va, peu à peu, appréhender sa nouvelle famille, ses nouveaux amis, sa nouvelle école... C'est à son journal qu'elle se confie, aussi bien sur les événements du quotidien que ses émotions, ses sentiments, ses doutes et ses interrogations (notamment concernant un secret de famille). Stéphanie Lapointe nous livre, avec ce journal haut en couleurs et habité par des personnages attachants, un récit enjoué, vif, pétillant, drôle parfois, émouvant aussi, en abordant des thèmes tels que la famille, l'amitié, le deuil...
Un journal original et moderne...
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Je remercie beaucoup Babelio et Kennes Éditions pour l'envoi de cette petite merveille qui mérite bien les 5 étoiles que je lui donne et même plus.

Pour tout dire la lecture de ce livre fut une excellente surprise, en effet à la lecture de la quatrième de couverture sur Babelio, l'image de la couverture ainsi que du titre je m'attendais à recevoir un ouvrage du style du Journal d'une petite peste de de Virginy L. Sam, du journal d'une grosse nouille de Rachel Reée Russell ou encore du journal d'un dégonflé de Jeff Kinney. le nombre de série ayant cette forme de journal intime ne manque pas et son souvent très apprécié des plus jeunes. Cependant Fanny Cloutier ou l'année où j'ai failli rater ma vie est pour moi un niveau au-dessus de toutes celles que j'ai eu l'occasion de lire jusqu'à maintenant.

Rien que pour la forme ce livre sort du lot. L'objet en lui-même et vraiment très sympathique, la couverture est surprenante et surtout extrêmement bien faite, j'aime beaucoup quand il y a un peu des reliefs sur celle-ci, cette couverture ne donne qu'une seule envie : ouvrir le roman.

L'ouverture du roman : seconde excellente surprise, j'ai feuilleté le roman du début à la fin une bonne dizaine de minutes une fois que celui-ci fut sorti de son colis (très bien emballé au passage). Ce roman est tel un véritable arc-en-ciel de couleur une fois ouvert. Il y a des couleurs de partout jaunes, vertes, bleues, orange, etc… aucune n'est oubliée avec des illustrations très variées à chaque page, en plus des paroles de chaque personnage qui sont colorées d'une couleur différente. Rien que pour les yeux ce livre est un véritable petit bijou, chaque page donne envie de tournée la suivante pour découvrir quelles nouvelles merveilles s'y cache.

Ainsi si le visuelle global de se livre est très réussi, l'intrigue n'est pas en reste en plus, bien au contraire. Nous faisons la connaissance de Fanny qui apprend que son père qu'elle croit être sa seul famille part pour le Japon en la confiant durant ce voyage chez la famille de sa tante dont elle ignorait jusqu'alors l'existence. le déracinement est plutôt brusque pour l'adolescente qui se croit alors seul au monde. le personnage est intéressant et bien travaillé. Il est très plaisant de voir Fanny évolué tout au long de son journal. En plus il se crée au fil des pages un suspense sur les circonstances de la mort de sa mère alors qu'elle n'était âgé que de trois ans. Les circonstances de cette mort recèle en effet un secret de famille bien gardé et Fanny est bien décider à découvrir la vérité. le tout extrêmement bien fait, et les pages se tournent toute seule. J'ai d'ailleurs lu ce livre d'une seule traite et suis encore quelques jours plus tard sous le charme de cette lecture jeunesse d'excellente qualité.

Ainsi grâce à un visuelle très bien réalisé, une écriture agréable et fluide avec une touche d'humour, des personnages travaillés et une intrigue prenante ce livre j'en suis convaincu ravira les plus jeunes mais aussi les plus grand. Encore merci à Babelio et Kennes Editions pour l'envoi de ce livre. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un roman jeunesse de cette qualité. Une chose est sure, j'achèterai la suite dès sa sortie.
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Ce livre-journal intime de 370 pages se lit comme on savoure une friandise acidulée. le style graphique fait penser à un travail de scrapbooking. Aucune page ne ressemble à une autre pour notre plus grand plaisir. L'histoire commence un mardi 16 août avec un « Salut. Merci d'exister, journal » et se termine un lundi 9 janvier avec « à suivre (on dirait bien) ». Enfin, je dis se termine, mais ce n'est pas tout à fait exact, car il y a une suite à cette « année où j'ai failli rater ma vie ». Comme dans tout journal intime d'ado, il y a beaucoup d'amour, des doutes et des interrogations, mais aussi Albert le furet et des… recettes de cuisine (page 162, une recette secrète à déplier). J'ai beaucoup apprécié les traits d'humour de cette narratrice de 14 ans qui surprend par sa maturité. le propos est bien celui mis en avant par la citation de début et empruntée à Marguerite Duras : « Écrire, c'est hurler sans bruit ». À voir le silence dans lequel le lit ma fille de 12 ans, il faut croire que c'est une belle réussite.
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Je remercie les éditions Kennes et Babelio pour l'envoi de ce roman jeunesse reçu dans le cadre de la précédente opération Masse Critique.
Stéphanie Lapointe est une chanteuse, actrice et auteure québécoise née en 1984. Elle est la gagnante de la deuxième édition de la Star Académie ( version québécoise 2004 ), elle est aussi la seule participante de sexe féminin à remporter le concours.
Paru en 2018 aux éditions Kennes, » Fanny Cloutier ou l'année où j'ai failli rater ma vie « rencontre un franc succès en France.
Agée de presque quinze ans, Fanny Cloutier vit seule avec son père et Albert… son furet, à Montréal. Orpheline de mère, elle avait trois lorsque cette dernière a perdu la vie dans un accident de voilier. Fanny pensait que la vie s'était déjà écroulée pour elle depuis sa dispute récente avec sa meilleure amie Sophie, à la suite d'une banale histoire de chaussures. C'était jusqu'à la terrible annonce de son père.
p. 21 : » – J'ai été sélectionné au concours des Inventeurs du XXI ème siècle pour ma découverte sur les méduses. le concours va avoir lieu au Japon, à Kyoto […] Tu vas aller à Sainte-Lorette. Chez la soeur de ta mère. «
Et là, c'est le drame. Inimaginable. Incommensurable. Partir vivre à 280 kilomètres de Montréal, cela signifie changer de vie, changer d'école, changer de famille !
Lorsqu'elle descend du bus sur le parking de Sainte-Lorette, il n'y a personne pour l'accueillir.
p. 51 : » – C'est la première fois que je vois ça, moi, une famille d'accueil qui oublie son invitée sur le parking vide d'un centre commercial !
-On t'a pas « oubliée ». Je suis juste deux minutes en retard.
-Sept minutes.
-Cinq. (Silence).
-Je m'appelle Henri.
-Je le sais que tu t'appelles Henri, mon père me l'a dit. «
Henri a le même âge que Fanny. C'est le fils de Lorette – la soeur de sa mère. Et le pire dans tout ça, c'est que Fanny et Henri se retrouvent dans la même classe !
Malheureuse de ce changement, Fanny passe son temps enfermée dans sa chambre, évitant ouvertement les appels Skype de son père. Mais il suffira de quelques mots de son oncle André pour désamorcer la situation.
p. 71 : » – Tu sais, Fanny, ça va aller. La vie nous en fait voir de toutes les couleurs parfois. Mais après la pluie, le beau temps revient toujours à son aise… Fais pas le vide autour de toi parce que t'as peur du vide, justement. «
Cet ouvrage est génial ! Destiné aux jeunes adolescents, il est d'abord très attrayant de par son format. A chaque page, c'est une réelle découverte graphique, et je félicite Marianne Ferrer pour son travail d'illustratrice ! L'aspect visuel de ce livre est un atout incontestable ; impossible de ne pas être tenté de l'ouvrir ! L'histoire de Fanny Cloutier est touchante. Adolescente très sensible, elle couche sur les pages de son journal toutes ses émotions, ses colères et ses doutes. Et si parfois on sourit à sa lecture, c'est qu'il nous rappelle le passage délicat de l'adolescence et à quel point tout changement peut être un raz de marée émotionnel. Très belle découverte !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Ce livre est un mélange de journal intime et de bullet journal, celui de Fanny Cloutier 14 ans. Elle commence le journal au mois d'Août pour le terminer au mois de Janvier. Fanny habite avec son père mais celui-ci va bientôt partir au Japon dans le cadre de son travail. Elle va devoir donc aller vivre chez sa tante.

C'est un ouvrage de qualité, la couverture rigide et rose est très attrayante. Chaque page est un régal pour les yeux! Ce journal est agrémenté des dessins de la jeune fille, de listes, de retranscriptions de dialogues mais aussi de feuilles pliées collées à l'intérieur de l'ouvrage... On entre complètement dans la tête et les pensées d'une adolescente. J'ai adoré le parcourir page après page et aller de découvertes en découvertes. Fanny nous fait part de ses réflexions (qui sont d'ailleurs très matures), de ses interrogations avec beaucoup de justesse, d'émotions, de mélancolie et parfois d'humour... Elle y parle de l'école, de son père, de ses amis, de ses déceptions, de ses amours...

C'est un ouvrage idéal pour tous les adolescentes qui se retrouveront dans le monde aux couleurs pastels décrit par Fanny. Personnellement, j'avais de nouveau 14 ans le temps de quelques pages. J'ai hâte d'avoir des nouvelles de Fanny Cloutier dans un nouvel ouvrage qui je suis sûre sera tout aussi beau à parcourir!
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Waouh ! C'est exactement ce que j'ai dit (crié plutôt) quand j'ai ouvert mon colis et découvert cette petite merveille.
Pourquoi autant d'enthousiasme? Mais parce qu'en voyant ce livre, j'ai eu à nouveau 14 ans. Des journaux intimes j'en ai noircis des dizaines. J'en avais un justement avec une couverture rigide comme ce livre.

Fanny Cloutier c'est clairement un livre qui se dévore des yeux, que l'on prend en main avec plaisir, on admire les décorations des pages, les post-it, les dessins et des pages pliées. Un vrai journal de bonne qualité. Question esthétisme ce livre met la barre très très haut. Une belle couverture rigide, de belles couleurs, des découpages, bien pensés.

L'histoire enfin est à la hauteur de l'esthétisme du livre. Jusqu'à présent Fanny et son papa vivaient seuls, la maman étant décédée quand Fanny n'avait que 3 ans. Fanny n'avait que son père pour toute famille. Enfin c'est ce qu'elle croyait. Alors que son père voit son rêve professionnel se réaliser, Fanny est obligée d'aller vivre chez de parfaits inconnus et pourtant membres de sa famille, étudier dans un nouveau collège (et passer les premières semaines à manger seule dans les toilettes) .

Fanny est un personnage que j'ai vraiment apprécié. Elle n'est pas parfaite mais elle est vraie. Fanny va découvrir qu'un secret entoure la mort de sa mère et va tout faire pour connaître la vérité.

Un tome 1 très réussi, qui se dévore plus qu'il ne se lit. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.

Un grand merci à babelio pour cette masse critique privilégiée et aux éditions Kennes qui m'ont permis d'avoir à nouveau 14 ans.
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Je remercie énormément les éditions Kennes pour l'envoi, via net galley, du roman "Fanny Cloutier ou l'année où j'ai failli rater mon adolescence" de Stéphanie Lapointe.
Fanny Cloutier est une jeune fille de quatorze ans qui perd tous ses repères le jour où son père, pour des raisons professionnelles, décide de l'exiler chez sa tante.
En plus de devoir déménager et de changer d'école, elle découvre que son père lui avait menti jusque-là en affirmant qu'elle n'avait plus d'autre famille que lui.
Et s'il lui a menti à propos de sa tante, ne l'aurait-il pas aussi fait au sujet du décès de sa mère, survenu lorsqu'elle avait trois ans ?
Alors que je m'étais promis de faire une pause dans la lecture de romans pour adolescentes, j'avoue, je n'ai pas résisté à lire "Fanny Cloutier ou l'année où j'ai failli rater mon adolescence" de Stéphanie Lapointe. Et, à ma grande surprise, je ne regrette pas du tout ma lecture.
Ce roman pour adolescentes est très ludique, il se présente comme un journal et j'ai beaucoup aimé la présentation. Certes, je toujours passé l'age pour ce genre de roman toutefois là j'ai trouvé ça original de part la présentation. On dirait vraiment le journal d'une jeune fille et c'est très sympathique.
Fanny Cloutier est une adolescente qui se retrouve sans son père, partit au Japon sans elle pour y travailler. Elle est persuadée que cette année sans lui, chez une tante qu'elle ne connait pas, va être compliquée.. A t'elle raison ???
J'ai beaucoup aimé le personnage de Fanny, cette jeune fille est vraiment très attachante. Ses questionnements, ses inquiétudes sont celles d'une jeune fille de son age toutefois je n'ai pas du tout trouvé ça gnan gnan. Il est vraiment rare que j'apprécie autant un ouvrage destiné aux adolescentes. le format journal intime est très judicieux, c'est coloré, rythmé, on ne s'ennuie pas une minute.
Je trouve que c'est vraiment une excellente idée de cadeau pour une jeune fille.
Ma note : cinq étoiles
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L'étrange document que je manipule dans mes mains, meublé de Rose, ressemble à un livre. Il en a toutes les apparences, même si un trou hexagonal laisse entrevoir une jeune fille sur une bicyclette hors d'age, et des vraies pages écrites dont la dernière paginée, est la 366 ème.


Je n'ai pas su m'y prendre au début, je l'ouvris néanmoins sur un" Marguerite Duras" en bleu-gris m'invitant à hurler, ou pour paraphraser Duras, écrire, car "écrire c'est hurler sans réveiller son papa".
Pourtant est-ce un roman, une BD, un carnet de voyage, ou un journal intime ? le mot journal est écrit en bleu clair ( les couleurs semblent exprimer des sentiments ! Alors je les note).


Où j'ai failli tout rater, c'est le jour où j'ai cru y voir un cahier de dessins. "Mais Papou, là, regarde le titre", me dit Louise, " Où j'ai failli rater ma vie". Tu as raison c'est le récit au jour le jour de Fanny, Fanny Cloutier.
Mais l'initiative est celle de Stéphanie Lapointe, l'auteure, cachée sous des fleurs roses !


Aujourd'hui Stéphanie Lapointe habite Montréal dans une maison blanche et rose, c'est là qu'elle s'est lancée dans l'écriture après avoir posé ses pieds au Pérou, au Rwanda, au Soudan... Elle écrit certes, mais peut-on qualifier ce type d'écriture
d' oeuvre littéraire.


Oui c'est bien une première, un genre littéraire nouveau, qui emprunte à la BD les couleurs et les dessins, comme l'art d'exprimer en quelques flashs les sentiments contradictoires qui peuvent traverser l'itinéraire d'une jeune fille dont la maman un jour, elle avait deux ans, a quitté l'horizon laissant un père démuni, et même disloqué.


C'est une très belle histoire, qui monte progressivement, en prenant son temps, en provoquant des petits drames qui peu à peu vont donner une vraie couleur à la vie de Fanny.
Les personnages s'affirment à commencer par le père qui se lance enfin dans l'inconnu. Puis il y a la découverte de sa famille, de son cousin Henry, de Sainte Lorette. Et il y aura cette petite fille dont la voix chouinte à cause d'un appareillage dentaire.


La découverte de l'amie de sa maman est pour Fanny l'événement le plus hallucinant qu'elle devra affronter, pour apprendre tellement de choses sur son passé.
Auand on change de lieu de vie, on change aussi d'école et c'est la ronde des classes et des professeurs qui va animer avec drôlerie et parfois avec mélancolie la deuxième partie de ce journal.


Cette bizarrerie de la vie éclate avec le rouge à lèvres de Madame Lisière et sur le livre en ivoire s'étalera les deux lèvres de Fanny dans un rouge grenat. Il traîne ainsi comme un parfum de quelque chose qu'elle a vue, est-ce possible, si loin de chez elle, un truc bizarre dans l'air, car la sauce à spaghetti de la mère de Léonie était en tout point pareille à celle de son papa, il lui faut entourer par un éclat et un dessin exubérant ce point insensé.


Entre mémoire du passé et joutes verbales, de nouveaux rayons de soleil s'ouvrent, et tracent de nouveaux chemins pour son père à Kyoto, qui semble si heureux avec ses méduses, à inventer tous les remèdes du monde
Et à Sainte Lorette quand Fanny cria "rien de nouveau, rien de nouveau je te préviens journal". Si ça bouge en ce mois de décembre en grandes lettres, écrivant néanmoins page 278 je suis embrouillée de partout, c'est qu'elle s'éveille à l'amitié, elle s'éveille aux autres, avec plein de petits coeurs qui se disputent un peu de place sur les pages.


La limite, peut-être, de cet exercice m'a été suggérée par ma petite fille de 15 ans, qui ne retrouvait pas le plaisir de lecture, des oeuvres romanesques du XIXe ou du XXe siècle. Pour le dire un peu crûment la présentation des textes lui semblait trop fleur bleue, trop gamine.
Sa soeur plus jeune par contre a eu l'opportunité d'adorer.


Pour ma part je trouve que cet instrument, ou ce récit, qui se décline comme un journal peut facilement manquer de profondeur. Ce n'est pas le cas du récit de Stéphanie Lapointe, en revenant régulièrement sur des interrogations plus essentielles.
J'ai néanmoins trouvé que la place laissée aux dialogues était finalement excessive et qu'un autre équilibre pourrait être trouvé, pour donner plus de place aux souvenirs et à la réflexion.


Je suis à la fin de ce récit sous le charme de l'histoire de Fanny, est-ce que ce sont les couleurs qui se glissent dans des dessins émouvants, est-ce l'écriture elle-même et sa spontanéité ou sa fraicheur qui m'a séduit ?
Il y a en tout cas une unicité de ton et une singularité stylistique qui en fait une oeuvre littéraire en tous points intéressante.


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Fanny Cloutier a quatorze ans et vit à Montréal. Enfin vivait. Car son père, parti au Japon, pour ses recherches sur les méduses, l'a envoyée en pension sur son oncle et sa tante à Sainte-Lorette, pour quelques mois.

« Mais c'est où ça Sainte-Lorette ? Et puis, je croyais qu'on avait pas de famille ! C'est quoi ce plan ? »

Inutile de dire que Fanny n'est pas heureuse de cette séparation, surtout lorsqu'elle découvre qu'en plus elle a un cousin, Henri-les-lunettes. Un cousin pas très sympathique à priori...



Et c'est à son journal intime qu'elle décide de se confier car comme dit Marguerite Duras : « écrire, c'est hurler sans bruit ». Et c'est un vrai bonheur de plonger dans les écrits de Fanny. Son journal est un petit trésor fait de petits papiers collés, de ratures, de dessins... et bien sûr de toutes les pensées moroses ou drôles qui lui traversent la tête. Ce n'est pas facile pour une ado de quitter son cocon familial, sa ville, ses amis et de se retrouver dans un endroit perdu, sans connaître personne et comprendre en même temps que ces parents inconnus en savent plus qu'elle sur la mort de sa mère, survenue lorsqu'elle avait trois ans.



Je ne peux que saluer la brillante idée de l'auteure : se pencher sur la vie d'une ado à travers son journal intime et bien sûr souligner le travail remarquable de l'illustratrice. Les dessins sont tendres et les couleurs douces, les polices de caractère varient d'une page à l'autre ainsi que les fonds de pages. On plie, on déplie les pages, on scrute les mots rajoutés en minuscules... le plaisir des yeux et de la lecture !

Lien : http://mespetitesboites.net
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