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3,96

sur 255 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Erwan Larher est écrivain.

Erwan Larher était au Bataclan en ce 13 novembre 2015.

Deux faits n'ayant rien à voir l'un avec l'autre.

Et pourtant, c'est parce qu'il est écrivain qu'il devra écrire ce livre.

Un ouvrage bouleversant. Evidemment pour les faits qu'il raconte mais surtout dans la manière dont il raconte. Sans pathos. Sans clichés. Sans tous ces hors propos nauséabonds qu'on a souvent dû subir dans les journaux, les médias, les profils Facebook, juste après les attentats de Paris. C'est un témoignage, personnel et universel. C'est un baume. Qui n'explique pas l'inacceptable. Qui ne donne pas dans la récupération. Dans le message militant ou dans le sensationnel. Mais c'est l'histoire d'un type plutôt sympa au mauvais endroit au mauvais moment. Et des conséquences que ça aura. Pour lui. Pour ceux qui l'aiment. Pour les gens en général.

C'est un hommage aux soignants, dans les hôpitaux qui ont, qui font tant.

C'est un livre qui restera.

Le livre que personne ne devrait avoir à lire mais que tout le monde se doit de lire.

Pour se souvenir qu'un soir, tout peut basculer …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Il voulait écouter du rock et passer une soirée du tonnerre..........mais Lachésis y a décidé autrement, il va plutôt frôler la foudre se retrouvant avec une balle dans les fesses. Erwan Lacher raconte ce qu'il ne voulait pas raconter.....cette terrible nuit du 13 novembre 2015 au Bataclan,où il était présent, «mauvais endroit au mauvais moment », et s'en est sorti avec le statut de rescapé. Qu'il soit «  le seul écrivain présent ce soir-là au Bataclan », et le mot magique de « partager » , lancé par une amie va achever sa réticence. Mais bon, la tâche n'est pas facile : comment insérer la tragédie intime (1500) dans le drame national (1), comment raconter en romancier et non en chroniqueur, comment éviter l'autofiction, le voyeurisme,......bref comment en faire un objet littéraire ?
Vivre un drame pareille ne peut être raconté à chaud.....une fois que le temps a estompé le vif, peut-on le retrouver? Surtout que ce vif est vécu dans une autre dimension temporelle que celle “des trotteuses et des chronomètres, régulé de l'intérieur par émotions et sensations, instinct, animalité “. La réponse je ne la connais pas, mais Erwan lui ne se pose même pas la question, il prend carrément un autre chemin, sans chercher à reconstituer le vécu. Sans pathos, à l'aide d'artifices littéraires, jonglant avec le « tu », « je », « il », il tourne autour de la tragédie, la touche, se retire, l'observe, le remet dans son contexte au sens large, donnant la parole à toutes les personnes ( victimes, amis, terroristes....) qui y ont été directement ou indirectement mêlées ou touchées. Il nous émeut, réussissant magistralement à coucher sur papier des sentiments, des émotions et des choses indicibles reliés à cette barbarie du XXI iéme siècle, et à son propre processus de guérison psychologique et physique, intimement liées. Son regard est impartial, lucide et honnête (« Sagesse millénaire: qui sème le vent récolte la tempête »), teinté d'un zeste d'humour, attitude difficile vu son implication dans le drame.

Ce livre est en lice pour le prix littéraire « Hors concours », je lui souhaite donc beaucoup de chance. Des cinq finalistes, c'est le troisième que je lis et je dirais que déjà avec ces trois, difficile de départager......donc bon courage aux jurés ! Et un grand merci à nadiouchka.

« J'ai découvert tout cet amour. Il a fait dévier la trajectoire de la balle, n'essayez pas de me prouver le contraire. »


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Erwan Larher était de concert au Bataclan un certain 13 novembre 2015.
Bilan : une balle dans les fesses et une virilité mise à mal.
Pas de quoi en tirer un livre.
Oui mais Erwan Larher est aussi écrivain. le seul écrivain présent ce soir-là.
Lui pense qu'un livre ne s'impose pas, tout son entourage est d'avis contraire.
Finalement, il cède.
Pas un roman, un objet littéraire, précise-t-il avec une bonne dose d'autodérision.
Il choisi l'humour souvent, la fiction aussi lorsqu'il se met dans la peau de celui qui a appuyé sur la détente, il insère les textes des autres qui jalonnent le sien comme des respirations qu'il s'accorde.
Ça dit beaucoup sans vraiment s'étendre et ça prend au coeur plus qu'aux tripes…
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Je n'ai pas lu le 4e de couverture... Avec un titre pareil, je pensais à une réflexion sur l'écriture (ou non), sur la littérature, sur ce qui fait l'attrait d'un livre.... Eh bien ma foi ! Belle erreur ! Quand je me trompe c'est en grand !!!

En fait ce livre est un témoignage : l'auteur fait partie des survivants de la tuerie du Bataclan. Et en y réfléchissant le titre colle parfaitement.
Un texte vraiment attachant, qui alterne le témoignage de l'auteur et celui de ses proches. Vraiment une approche littéraire et pas seulement factuelle.
Un très beau texte. Sur un sujet difficile..... douloureux car encore très proche....
Un livre choisi au hasard, pour son titre, par erreur... Et une bienheureuse erreur au final !
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Ce livre que nous ne voulions pas lire raconte l'histoire d'un homme ordinaire, écrivain de son métier, ex-musicien, durant la soirée du 13/11/15 telle qu'il l'a vécu au Bataclan et surtout sa reconstruction après blessure.
J'ai trouvé ce récit très égocentré mais l'auteur n'est cependant pas dénué d'humour sur lui-même.
Plusieurs de ses nombreux amis ont insisté pour qu'il écrive à ce sujet - d'où aussi le titre - et apportent eux aussi un point de vue extérieur à l'histoire, rédigé plus ou moins bien et c'est une idée originale à mon sens.
Je retiens le "je suis caillou, je suis Sigolène" qui l'a aidé à tenir bon durant l'attaque, à l'exemple de Sigolène Vinson, survivante de celle de Charlie Hebdo quelques mois auparavant.
Pour cet homme aux multiples conquêtes, récupérer sa "virilité" est aussi vécu comme un drame après une balle dans le fondement !
En revanche, je partage certaines de ses idées et je comprends les craintes qu'il ne parvient pas à maîtriser, bien loin du slogan débile "même pas peur".
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Voilà un livre que je ne voulais pas lire. Peur d'être bousculée, touchée, atteinte. Puis, j'ai fini par l'ouvrir. Il est tout ce que je craignais : il vous remue les tripes à vous faire chialer, il appuie là où ça fait mal, sans pudeur ni faux semblants.

"Après l'effroi et l'angoisse, c'est maintenant la colère qui me domine. Colère contre ces barbares – qu'est-ce qu'ils croient ? -, colère contre ma patrie incapable de protéger sa jeunesse – alors voilà, on peut débarquer à Paris avec des kalachnikovs et ouvrir le feu au hasard, ou pas forcément au hasard mais sur n'importe qui".

C'est le témoignage d'un survivant et d'un écrivain qui ne veut pas faire business de cette horreur qui lui est tombée dessus ce soir du 13 novembre 2015, au Bataclan, comme tant d'autres dans cette même salle et ailleurs.

"Tu es un romancier qui invente des histoires, pas qui romance sa propre histoire. Tu as besoin de liberté. Tu ne veux pas décrire. L'odeur. Les HURLEMENTS. Au-delà des mots. Au-delà de l'imagination. Vous n'en saurez jamais rien, des HURLEMENTS, quelle que soit la plume".

C'est le témoignage d'un homme qui sait que pour s'en sortir, l'humour et la dérision est une arme maîtresse. Et « le livre que je ne voulais pas écrire » n'en manque pas ! Je suis passée du rire aux larmes, en quelques phrases, quelques pages. J'ai saisi l'horreur des téléphones qui sonnent, condamnant dans le même temps ses possesseurs ; j'ai senti cette main accrochée à sa jambe, comme à une bouée de sauvetage et j'ai surtout compris cette difficulté d'écrire sur cette nuit terrible, cet « après » de celui qui a eu la chance de s'en sortir et ne revendique aucune légitimité de paroles ou d'écriture.

"La littérature n'arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari."

Voila un livre que je ne voulais pas lire...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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L'auteur a été blessé lors de l'attaque contre le Bataclan en novembre 2015.
Encouragé par son entourage, il se met enfin à rédiger le récit de cette agression, de ses émotions, des réactions de son entourage.
Et on rit. Beaucoup.
L'auteur est un homme qui aime s'amuser, plaisanter. Il en fera profiter l'équipe hospitalière qui va s'occuper de lui pendant plusieurs semaines.
Il n'en est pas moins humain et nous décrit minute par minute sa soirée du 13 novembre 2015 avec humilité et franchise.
Il lui en restera quelques cicatrices, des regrets éternels en rapport avec un accessoire vestimentaire et un amour de la vie sans doute encore plus développé. Surtout, il a découvert combien il compte pour ses amis et sa famille et est profondément touché par l'intensité de leur implication émotionnelle.
Un gars sympa à qui il est arrivé un truc moche. Un gars sympa que l'on a envie de remercier pour insuffler autant de vie et d'optimisme dans un contexte aussi barbare.
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Il y a des livres que l'on aimerait ne jamais avoir à lire car ils relatent des faits tellement inhumains qu'on aimerait tant qu'ils n'aient jamais existés.

Erwan Larher est écrivain. Erwan Larher était au Bataclan le 13 novembre 2015.
Certains ont perdu la vie. Erwan Larher s'est pris une balle dans les fesses.
Erwan Larher était le seul écrivain présent ce soir là. Mais comment écrire sur cette tragique soirée sans tomber dans le pathos ? Comment raconter son histoire qui en fait ne l'est pas vraiment ? Cette histoire c'est le drame qui a plongé tout un pays dans une ambiance de guerre.

Erwan Larher a décidé d'en faire un objet littéraire. Les mots sont justes. Il y a les siens et ceux de ses proches. Ceux qui ont vécu des heures effroyables à se demander s'il était toujours vivant. Quelle idée d'être parti sans son portable ce soir là ! Tantôt il emploie le « je », tantôt le « tu » et même le « il ». Il se permet aussi de se mettre à la place de ceux qui ont commis le pire.
Un exercice difficile mais tellement réussi.
Alors Erwan Larher ne voulait pas écrire ce livre et nous on aurait aimé ne pas avoir à le lire. Mais puisque que ces faits ce sont malheureusement produits, puisque Erwan Larher a réussi à en faire un objet littéraire je ne peux que vous conseiller de le lire.
Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
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Ecrire sur l'attentat du Bataclan, sujet casse gueule s'il en est. Témoigner de cette tragédie lorsque l'on a été présent dans la salle tient de la gageure, de la folie, de la thérapie ou peut-être un peu des trois à la fois.
Erwann Larher a donc assisté au concert des Eagles of death metal le 13 novembre 2015. Il a été touché par les balles des terroristes. Comme certains, il a survécu.
Scénariste, parolier, homme de lettres, il tente (et c'est certainement cliché que de l'écrire) de mettre des mots sur ses maux. Pour garder l'émotion à distance, Erwann Larher a créé un personnage tout en parlant à la première personne. Troublant et marquant.
Il faut bien l'avouer je ne suis absolument pas attirée par les récits morbides de ces tragédies et encore moins fan de ceux qui crachent de la copie pour des raisons plus ou moins louables. Cependant, j'ai été totalement séduite et impressionnée par le style littéraire, baroque, souvent barré mais virtuose. Et je reste toujours et encore abasourdie par la violence et la vacuité des faits.
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Erwan Lahrer, écrivain et ancien chef de produit dans l'industrie musicale,se trouve le 13 novembre 2015, au mauvais endroit au mauvais moment.
En passionné de musique, il assiste au concert des EODM et à l'horreur de l'attentat du Bataclan.
Poussé par son entourage, il témoigne, presque malgré lui, de l'indescriptible dans ce qu'il appelle "cet objet littéraire".
L'emploi de la deuxième personne du singulier lui permet de prendre la distance nécessaire pour faire revivre cette tragique soirée et la reconstruction vitale qui s'en est suivie. le ton est rapide, précis et humoristique souvent. le vocabulaire riche, l'écriture ciselée.
L'alternance entre son récit et les témoignages des amis et des proches, donne encore plus de force à cet objet littéraire. Les thèmes abordés sont porteurs de sens pour tout un chacun : amitié, bienveillance dans la relation à l'autre pour permettre à chacun de se reconstruire, patience pour faire face à ce long processus de reconstruction, la solidarité et le courage des hommes et femmes de l'ombre que sont les secouristes/pompiers et personnels soignants. Un livre qui marque!
A noter le fil conducteur des santiags, original comme l'écriture de cet auteur.
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