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Citations sur Une année chez les Français (67)

- L'arabe aussi est une très belle langue, bien sûr, avec une longue histoire et un trésor d'oeuvres de grande volée, surtout en poésie. Mais l'esprit français... Voltaire! Diderot! Valéry! Finalement, je vous envie, Saïdi, Khatibi, Lahlou... Vous aurez le meilleur des deux mondes, vous qui serez de double culture.
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Il pointa un index accusateur sur l’enfant, qui se faisait tout petit
- Tu es l’avenir de l’humanité !
L’avenir de l’humanité, d’émotion, fit pipi dans ses braies.
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Il découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu’il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu’un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s’emplit d’un nuage acre et il sentit, d’un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c’était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c’était français."
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« C’était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire. » (p. 294)
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- Parce que tu es un pro-lé-taire ! lui assena-t-il d’une voix forte.
Mehdi eut envie de pleurer. Il ne connaissait pas le mot mais il sonnait comme une injure. Pourquoi ce barbu l’insultait-il ?
-Toi et moi, nous sommes prolétaires. Tu es marocain, je suis français, mais au fond nous sommes frères, nous partageons une même condition, un même destin : nous sommes les damnés de la Terre ! Nous voici face à face, dans cette salle de Lyautey : c’est dans l’ordre des choses. C’est ainsi, cela a toujours été ainsi : le prolétaire surveille le prolétaire, pour le plus grand profit du système. Les flics, les sans-grades, les mokhaznis, ce sont tous des prolétaires. Et ils cognent sur qui ? Sur d’autres prolétaires, leurs semblables, leurs frères ! Tous tes petits camarades sont chez eux entrain de manger de la broche, M’chiche fouette ses serfs, les rupins de mon age sont entrain de skier sur l’Oukaïmeden, comme ce facho de Dumont, le soleil brille au-dehors et nous feux, qu’est ce qu’on fait ? On s’enferme dans une salle de classe pour que je te tienne à l’œil ! C’est ça la logique du système !
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Belle langue, le latin… Mais morte
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Le concierge, qui somnolait dans sa loge, assis derrière une sorte de comptoir surélevé, crut soudain entendre des voix. Ou plutôt une seule, fluette et un peu éraillée, à peine audible.
- Pardon...
D'où sortait cette voix ? Il balaya d'un regard encore ensommeillé les murs et le plafond de son royaume. Rien. Personne. Il n'y avait personne dans cette loge, personne d'autre que lui, Miloud, concierge à «Lyautey» depuis des lustres. Il se frotta les yeux, un peu inquiet. Un djinn au lycée français de Casablanca ? Ont-ils le droit ?
- Pardon, monsieur...
Encore ! Miloud, tout à fait réveillé, se leva pesamment de sa chaise, se pencha sur le comptoir et découvrit un enfant - neuf, dix ans ? -, un enfant minuscule qui tentait de se hausser sur la pointe des pieds pour l'apercevoir, lui, Miloud, la première ligne de défense du lycée.
On ne l'avait pas vu entrer, ce lutin. À côté de lui, posée sur le sol, une petite valise marron à la poignée blanche, un peu cabossée, attendait la suite des événements. Miloud, qui était d'une grande sagacité, en déduisit que le lutin était en fait un «interne» : la valise devait contenir le «trousseau» réglementaire : six paires de chaussettes, six caleçons, deux pantalons, six mouchoirs, quatre chemises... En ce début d'octobre, les internes avaient tout le week-end pour effectuer leur «rentrée», avant que les cours ne reprennent, lundi matin. Ce nouveau était bien pressé : on n'était que samedi, en début d'après-midi. Certains, parmi les anciens, arriveraient le dimanche soir, au dernier moment, juste avant l'appel. Les plus blasés attendraient même Y extinction des feux pour faire leur apparition, rigolards, mais munis d'un mot d'excuse, tambourinant à la porte du dortoir...
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Medhi (…) découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu’il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu’un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s’emplit d’un nuage acre et il sentit, d’un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c’était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c’était français.
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Mehdi aurait voulu pouvoir hausser les épaules comme Fernandez, mais il ignorait ce que cela voulait dire, « trois heures de colle ». Il allait coller quoi ? Ou bien allait-on le coller contre une planche ? Pendant trois heures ? Au soleil ?
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Quant au théâtre, il se demandait maintenant comment il avait pu vivre, autrefois, sans connaître ses instants enchantés de demi-sommeil où l'on dépouillait son enveloppe mortelle et où les mots prenaient leur envol comme des oiseaux s'échappant d'un cage ouverte sur la terrasse d'une maison.
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