Mais, était elle sa maitresse?
C'était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire.
Madini tendit le verre à moitié plein au petit garçon, qui suppliait Dieu [...] de tuer le pion. Dieu haussa les épaules et les laissa se débrouiller.
Il aimait bien les taiseux, qui lui semblaient être des chats à corps humain.
- Mais pourquoi Casablanca ? demanda le chasse-mouches, y a plus de maître d'école à Béni-Mellal ? Y a plus d'école ?
- Ah ! Mais c'est qu'il va étudier chez les Français ! Au lyci Lyautey !
Le rôtisseur ouvrit de grands yeux admiratifs, se pencha au-dessus du brasero - au risque de s'embraser lui-même - et contempla l'enfant. Puis il énonça en hochant la tête :
- Chez les n'sara ? Son avenir est tout tracé, incha'allah !
Les deux hommes regardèrent Mehdi avec une admiration un peu perplexe - vraiment, il était tout petit, ce futur grand homme.
Les Allemands sont des gens comme les autres.
On en apprenait des choses, au lycée français de Casablanca !
- "C'était une procession de gueux.(...)"
- "Et aussi la crécelle d'un lépreux, expression cueillie dans un des ces livres pour les grands. (...)"
- "(...) Le théâtre, c'est la vie (.....) La vie n'est qu'un immense théâtre ou tout le monde joue un rôle (...)
- "L'amour n'est pas un feu qu'on renferme en une âme: Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux ; Et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux"
- Le théâtre, ca se consume à mesure que ca se consomme. (...)
- "Quand vous regardez la scène, en face vous, la gauche s'appelle ''cote jardin'', et à droite, c'est le ''cote cour''. Comment faire pour s'en souvenir. Eh bien, imaginez le nom ''Jésus Christ'' écrit en grand devant vous. J est donc à gauche et C à droite. J, c'est ''jardin'' et C, c'est ''cour''. Vous comprenez".
- "C'est le jour des défunts, c'est la commémoraison des morts, ou la fete des morts (...) Pour les Catholiques, c'est le moment de demander à Dieu de délivrer ou de soulager les âmes du Purgatoire. Le Purgatoire, y a pas ca chez les musulmans."
- "Autrefois, le souper précédent la messe de minuit était maigre, à cause de l'Avent. On se rattrapait en rentrant chez soi, donc fort tard: on restait ré-veil-lé pour ces agapes (...)"
-"(...) Pas de doute possible, c''était un pugilat généralisé (...)"
- "(...)Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre (...) Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage (...)."
C’était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire.
« yacht ». Denis venait de lui apprendre ce mot et, par la même occasion, il lui avait appris qu’on prononce « yot » ce qu’on écrit « j-a-c-h-t » – la langue française a de ces bizarreries.
Pourquoi dit-on réveillon ?
— Bonne question, répondit-il d’un ton solennel, et je vous (vous ?) remercie de me l’avoir posée. (Reprenant un ton normal :) Autrefois, le souper précédant la messe de minuit était maigre, à cause de l’Avent. On se rattrapait en rentrant chez soi, donc fort tard : on restait ré-veil-lé pour ces agapes : une volaille, des saucisses, des plats qui avaient mijoté dans l’âtre. Et puis les desserts…