on dépouillait son enveloppe mortelle et où les mots prenaient leur envol comme des oiseaux s’échappant d’une cage ouverte sur la terrasse d’une maison.
Un peu d’humour, s’il est bien placé, ne fait jamais de mal.
— Hâtons-nous aujourd’hui de jouir de la vie ;
Qui sait si nous serons demain ?
L’amour n’est pas un feu qu’on renferme en une âme :
Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux ;
Et les feux mal couverts n’en éclatent que mieux.
jetant de temps à autre une phrase aux enfants comme on jette des petits morceaux de pain aux canards, au bord d’une mare :
Le théâtre, c’est la vie !
Alors on va aller tous les trois au cinéma mais ça reste entre nous. Tu le dis à quelqu’un, je te tue.
— Et moi, je t’achève, compléta la dénommée Nabila.
Tu ne peux pas m’achever si je suis déjà mort, pensa Mehdi. Cette sorcière était vraiment bête.
Merde, quoi, t’es pas tombé d’la Lune ! T’es pas d’la génération spontanée ! T’es pas un champignon qui a poussé pendant la nuit !
La vie était un éternel recommencement, hélas.
Tu bois du vin ?
Mehdi, effrayé, fit non de la tête. Régnier reposa la carafe en soupirant.
— Ah oui, votre religion. L’opium du peuple… Pourtant, sans un bon verre de vin de temps en temps, la vie n’a aucun goût. Vraiment aucun. Tu es sûr que tu ne veux pas goûter ?