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Citations sur Une année chez les Français (67)

- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça? Tu veux ma photo?
- J'ai jamais vu d'Espagnol, murmura Mehdi.
Les deux garçons se regardèrent puis éclatèrent de rire en même temps. Le dénommé Ramón reprit:
- ah ouais? T'as jamais vu Pierri et Amancio à la télé? Le Real Madrid?
- Non, on n'a pas de télé à la maison.
- Tu n'as jamais regardé la télé?
- Non.
- Tu n'as jamais regardé la télé de ta vie?
- Non.
Les deux Espagnols se regardèrent de nouveau, au comble de la stupéfaction.
C'était quoi ce nouveau?
Il sortait d'où?
D'une grotte dans la montagne? Savall enfonça son index dans la poitrine du nouveau.
- T'as jamais regardé la télé? Tu vas me dire que t'as pas vu les Américains débarquer sur la Lune, en juillet? Il y a deux mois? Tout le monde l'a vu, même les chèvres!!
Mehdi baissa la tête. Juan haussa les épaules et se remit à inspecter son armoire. Ramóon s'en alla, non sans avoir jeté un coup d'oeil apitoyé sur l'extra-terrestre qui n'avait jamais vu Pirri ni Amancio.
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Il découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu’il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu’un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s’emplit d’un nuage acre et il sentit, d’un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c’était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c’était français."
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Le concierge, qui somnolait dans sa loge, assis derrière une sorte de comptoir surélevé, crut soudain entendre des voix. Ou plutôt une seule, fluette et un peu éraillée, à peine audible.
- Pardon...
D'où sortait cette voix ? Il balaya d'un regard encore ensommeillé les murs et le plafond de son royaume. Rien. Personne. Il n'y avait personne dans cette loge, personne d'autre que lui, Miloud, concierge à «Lyautey» depuis des lustres. Il se frotta les yeux, un peu inquiet. Un djinn au lycée français de Casablanca ? Ont-ils le droit ?
- Pardon, monsieur...
Encore ! Miloud, tout à fait réveillé, se leva pesamment de sa chaise, se pencha sur le comptoir et découvrit un enfant - neuf, dix ans ? -, un enfant minuscule qui tentait de se hausser sur la pointe des pieds pour l'apercevoir, lui, Miloud, la première ligne de défense du lycée.
On ne l'avait pas vu entrer, ce lutin. À côté de lui, posée sur le sol, une petite valise marron à la poignée blanche, un peu cabossée, attendait la suite des événements. Miloud, qui était d'une grande sagacité, en déduisit que le lutin était en fait un «interne» : la valise devait contenir le «trousseau» réglementaire : six paires de chaussettes, six caleçons, deux pantalons, six mouchoirs, quatre chemises... En ce début d'octobre, les internes avaient tout le week-end pour effectuer leur «rentrée», avant que les cours ne reprennent, lundi matin. Ce nouveau était bien pressé : on n'était que samedi, en début d'après-midi. Certains, parmi les anciens, arriveraient le dimanche soir, au dernier moment, juste avant l'appel. Les plus blasés attendraient même Y extinction des feux pour faire leur apparition, rigolards, mais munis d'un mot d'excuse, tambourinant à la porte du dortoir...
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Les allemands sont des gens comme les autres. On en apprenait des choses au lycée français de Casablanca!!!
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Le soir est tombé. La table est servie. C'est exactement ce que Mehdi avait espéré, un vrai repas français comme dans les livres. Du poulet roti, de la purée un peu rougeatre, des jus de fruits et du vin pour M BERGER.
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C'était une astuce qu'il avait apprise des chats : faire semblant d'oublier quelque chose, quelque chose de délicieux, pour le plaisir de la redécouverte.
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_ Tu es un platane ?
_ C'est ce qu'on dit.
_ Pourquoi es-tu si méchant ?
_ Moi ?
_ Mais oui. "Mon oncle, il s'est payé un platane sur la route d'Aix-en-Provence..."
_ Tu vois bien, ce sont les hommes qui commencent, moi je ne bouge pas. Ce sont eux qui me rentrent dedans, c'est de leur faute!
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Mehdi aurait voulu pouvoir hausser les épaules comme Fernandez, mais il ignorait ce que cela voulait dire, « trois heures de colle ». Il allait coller quoi ? Ou bien allait-on le coller contre une planche ? Pendant trois heures ? Au soleil ?
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Il pointa un index accusateur sur l’enfant, qui se faisait tout petit
- Tu es l’avenir de l’humanité !
L’avenir de l’humanité, d’émotion, fit pipi dans ses braies.
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Medhi (…) découpa avec application un petit morceau de son steak et le porta à ses lèvres, avec sa couche de moutarde, en faisant bien attention à ne rien laisser tomber. Dès qu’il eut refermé la bouche, ce fut comme si quelqu’un avait craqué une allumette sur sa langue, comme si des démons se battaient dessus à coups de lance-flammes. Son nez s’emplit d’un nuage acre et il sentit, d’un seul coup, des gouttes de sueur sur son front. Certes, il avait ressenti un tel incendie sur son palais en mangeant les brochettes avec Moktar, à Settat, le samedi précédent ; mais ce qui était nouveau, c’était cette colonne de feu, qui lui remontait par le nez. Ça, c’était français.
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