C’était peut-être cela le pire dans la mort : ne plus pouvoir lire.
Raconter cela ? Il prit son stylo Bic bleu, en posa la pointe sur la première ligne et les mots virent d'eux-mêmes, comme des petits affamés se répandant dans un réfectoire après qu'on eut ouvert les portes.
Et puis, ce qui était amusant en mathématiques, c'est qu'on y apprenait aussi beaucoup de mots nouveaux : "parallélépipède" (qu'on peut répéter cent fois pour passer le temps quand on s'ennuie dans la cour, avant l'heure du dîner)...
« Craignait-on qu’il lui prit l’envie de « surprendre la ville et piller la contrée » ? Medhi le Maure. Allait-on le débusquer ? » (p. 208)
« Mehdi hocha la tête, jouant au petit Français qui comprend d’instinct ces phrases cryptiques qu’on se répétait dans des familles qui n’étaient pas la sienne. » (p. 169)
« Il était maintenant chez les Français, entouré de leurs immeubles, de leurs bacs à sable, de leurs arbres. » (p. 36)
« Mais lui, là, le pélican, […], d’abord il vient d’on ne sait où avec une bourse de la République Française, ça fait quatre ou cinq bonnes raisons de s’occuper de sa petite santé. » (p. 90 & 91)
« Tu n’es plus l’oiseleur frappé de mutisme que tu étais le premier jour… » (p. 168)
« C’était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire. » (p. 294)
Pourtant, sans un bon verre de vin de temps en temps, la vie n'a aucun goût.