Ce matin du 3 février 1976, le car de la base aérienne de Djibouti termine comme tous les jours sa tournée avant de prendre la route de l'école. À l'un des arrêts, six hommes armés [indépendantistes] montent et ordonnent au chauffeur de prendre la direction de la Somalie toute proche.
Au poste frontière de Loyada, à 20 km au sud-est de Djibouti, des camions militaires bloquent la route. Le car doit s'arrêter : il restera trente-deux heures immobile en plein soleil, à quelques centaines de mètres de la frontière. Des vivres et des boissons sont apportés aux enfants par une assistante sociale. [...]
Paris n'entend pas négocier... Des tireurs d'élite de la gendarmerie sont envoyés sur place. Dès le deuxième jour, ils interviennent. En quelques secondes, 5 des 6 terroristes sont abattus. Le sixième ouvre le feu à l'intérieur du car sur les enfants, il en blesse 5 avant d'être tué. Une fillette de 5 ans est tuée par une balle perdue tirée par un des soldats au cours de l'assaut confus qui suit.
La tension est d'autant plus grande qu'un des enfants a disparu ; Frank Rutkowski, 7 ans, fils d'un mécanicien de l'armée de l'air, est prisonnier du FLCS en Somalie. Devant la réprobation unanime, et après intervention du gouvernement de Mogadiscio. Frank est libéré.
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