Bonsoir,
"Y'a un problème dans les bécosses, man. Ca serait smatte que tu t'en occupes"; " de crisse d'ostie de nabot pogne-cul"; " Greg est pas gérant pantoute man. C'est l'autre busboy"... Voilà quelques expressions relevées dans "
le plongeur" de
Stéphane Larue aux éditions le Quartanier Éditeur, que j'ai lu dans le cadre du challenge instagram "Varions les éditions". Comme vous l'aurez compris il s'agit d'un livre québécois. Et si il m'a fallu un peu d'adaptation pour tout comprendre ( je vous rassure ce ne sont que quelques expressions) j'ai adoré ce livre. Certes si je vous pitche l'histoire cela ne vous fera pas envie et pourtant quelle histoire ! Les personnages, le milieu de la cuisine de restaurant tout est tellement vivant, réel, que l'on a une seule envie, savoir comment va se sortir de son addiction au jeu le héros de notre livre. Je vous le conseille vivement et encore plus que cela et en plus la couv est très jolie.
Quatrième de couv: Nous sommes à Montréal au début de l'hiver 2002. le narrateur n'a pas vingt ans. Il aime
Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Étudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s'endette, aspiré dans un tourbillon qui menace d'engouffrer sa vie entière : c'est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement.
C'est à ce moment qu'il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d'amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l'alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré
lui et de flamboyant
Virgile de la nuit.
On découvre ainsi le train survolté d'un restaurant à l'approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d'entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C'est en leur compagnie que
le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéo-poker, traversant les cercles d'une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes.
Oeuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu,
le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d'apprentissage et roman noir, poème sur l'addiction et chronique saisissante d'une cuisine vue de l'intérieur,
le plongeur est un magnifique coup d'envoi, à l'hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de
Dostoïevski et du premier récit d'Orwell, ce
lui d'un plongeur dans le Paris des années vingt.