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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
“Le clignotement des écrans lumineux, les fruits multicolores qui tournoient et le tic-tac des crédits qui s'accumulent à mesure que se succèdent les combinaisons gagnantes”, c'est l'univers du protagoniste de ce roman noir qui nous vient du Québec. Joueur compulsif, qui joue dés qu'il a de l'argent, angoisse quand il n'en a plus, empêtré dans un amalgame de dettes, promesses et mensonges, ce garçon qui n'a même pas vingt ans, étudiant en graphisme, est pris dans le maelström d'un problème qui le dépasse. Se retrouvant dans “la marde”, il est obligé d'accepter un job de plongeur dans un restaurant en vogue de Montréal. Ce nouveau maelström, celui de l'univers de la restauration va l'éloigner temporairement de sa lutte avec les démons du jeu, lui donnant l'impression de reprendre le contrôle de sa vie, mais,.....
“J'avais l'impression d'être entré dans une longue nuit hallucinée, de vivre dans une temporalité fiévreuse, tour à tour dilatée ou compressée.”........

L'auteur sait de quoi il parle puisqu'il raconte son propre vécu. Une plongée dans le monde de la restauration, doublée de la frénésie du jeu et du passage à l'âge adulte arrosé copieusement d'alcool et autres matières illicites nous donnent un roman aussi bien sombre que lumineux. Bien que la trame n'ait rien de particulier, la prose fluide, riche en descriptions et portraits détaillés, le rythme trépidant sur fond de musique métal et les personnages haut en couleur nous accrochent dés les premières pages. Ça se lit comme un thriller et on quitte à regret ce joueur/ plongeur, qui a toujours un bouquin de science fiction dans la poche arrière de son pantalon.
Et pis, et pis, une crisse de belle langue ce québécois et décapante cette couverture gothique man !
Enwèye, faut le lire ce tabarnac de bouquin ! C'est l'fun !

« The other side of the platinum door; another day in quicksand; still feel close to nowhere; I hope this is the right way. »
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Le pari était audacieux : 600 pages à raconter les déboires d'un narrateur paumé dans sa vie, entre son travail dans un restaurant chic à Montréal dans les années 2000, ses beuveries avec ses collègues et ses problèmes de jeu. Et… on ne s'ennuie pas une seule ligne. La lecture coule toute seule, la plume est très fluide, ni simpliste ni ronflante. J'ai souvent des difficultés avec la narration à la première personne, mais ici, le choix me semble judicieux et parfaitement adapté à l'histoire – peut-être parce que le narrateur a quinze ans de recul sur les événements qu'il raconte, qu'il n'entretient aucune illusion sur son état d'esprit de l'époque et qu'il brosse un autoportrait dénué de toute complaisance. On n'éprouve pas tant d'empathie envers lui, plutôt un mélange de pitié et d'exaspération à le voir s'enfoncer et mentir à son entourage sans admettre qu'il a besoin d'aide. Plutôt que l'action elle-même, il me semble que c'est là que se crée la tension dégagée par le récit. L'exercice était difficile et le résultat habile.
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La vie d'un jeune montréalais paumé, musique métal, restaurant et addiction aux loteries vidéo.

Un étudiant habite à Montréal pour suivre un programme en arts graphiques, mais rien ne va plus dans sa vie. L'addiction du jeu lui fait perdre son argent, ses amis et même l'estime de lui-même. Plus il perd, plus il a honte, plus il se déteste et plus il a envie de jouer pour oublier tout ça.

Pour faire un peu de sous, il prend un job de plongeur dans un restaurant. Il y découvre un monde sous pression, avec des tas de choses à faire en un minimum de temps. Et pour décompresser, tout le monde va prendre un verre à la fin de la soirée. Mais pour plusieurs, un verre ne suffit pas, leur vie est plutôt un enchaînement de beuveries. le plongeur se fera des amis, mais sera aussi en contact avec des individus louches et le trafic de drogue.

Un premier roman criant de vérité, une plongée dans des décors pour moi inconnus. J'ai rencontré Dave et ses projets graphiques, j'ai vu son bonheur d'écouter la musique, j'ai senti les odeurs de graillon du restaurant et j'ai assisté à sa descente aux enfers de l'addiction.
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Roman initiatique détaillant un moment charnière dans l'existence d'un jeune de 20 ans, monté à Montréal pour ses études. Un antihéros un peu candide en prise avec les démons du jeu et qui sent sa vie partir en quenouille.
L'histoire commence alors que le narrateur, un jeune étudiant en graphisme, vient de déménager à la cloche de bois pour éviter de payer le loyer qu'il doit à son colocataire. Il est « dans la marde » ayant englouti dans les vidéo pokers l'argent de ses économies, du loyer, celui que sa copine lui a prêté et même une avance qu'il a reçu pour faire la pochette du premier CD qu'un copain et son groupe de métal va produire. Il squatte chez un ami d'enfance, et pour essayer de se refaire, il se trouve une job de plongeur dans un restaurant huppé du Plateau, La Trattoria. le roman raconte son apprentissage et son adaptation à l'univers bien particulier des cuisines et ses tentatives pour combattre son addiction au jeu.
La magie opère dès la première ligne. D'une écriture finement ciselée, sans effets superfétatoires Stéphane Larue nous décrit avec maîtrise, la plonge, l'arrière cuisine, la drogue, l'alcool, les virées dans les bars après des shifts déments passés à la plonge, les réveils douloureux, les trucs pour éviter de succomber à la lumière stroboscopiques des machines à sous, les shows violents de métal, les amitiés, les rencontres, les occasions ratées, les illusions perdues et les catastrophes évitées de justesse, un tourbillon d'émotions. On s'attache aux personnages tous plus colorés les uns que les autres mais étonnamment criant de vérité : Mohammed le chauffeur de taxi zen, Malik le cousin bouée de sauvetage, Jess et Mari-Lou les ex petites amies, Jade qui aurait pu le devenir, Greg le truand et surtout Bébert, grande gueule cassée, soûlon au grand coeur qui prend sous son aile, le narrateur, Stéphane (oui, on soupçonne dès le début que le jeune qui fait l'histoire a beaucoup en commun avec l'auteur) naïf, qui observe et tente de s'adapter.
Un véritable coup de coeur. J'attendrai avec impatience le deuxième roman de ce jeune auteur si prometteur.
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Le plongeur de Stéphane Larue est un roman culte car avec le temps cette histoire va faire son chemin Ce roman est un hommage à la musique qui est toujours présente dans cette histoire. Un petit kid qui suit des cours d'art graphique au cégep du vieux Montréal, il aime la musique métal, les bandes dessinées, Clive Barker et Lovecraft, la science-fiction des années 60 et 70. Il est addict a la loterie vidéo il s'endette emprunte à droite comme à gauche et passe son temps à mentir. Pour s'en sortir il devient plongeur au restaurant La Trattoria, tout un parcours du combattant ce travail de plonge et les personnages haut en couleur qui le côtoient sont plus grands que nature, la description du stress vécu par les employés est homérique et cela soir après soir. le kid n'a pas d'identité tout au long de l'histoire et quand le kid veut réellement régler son problème il a un nom. Un roman qui nous parle de rêves, de ces cuites mémorables et des rendez-vous manqués accompagné de la musique de Megadeth, In Flames et Iced Earth. Un roman urbain qui restera longtemps dans ma mémoire que je recommande à tous les amoureux des after-hours et de musique alternative.
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Cette immersion dans le monde de la restauration et des dépendances m'a subjugué, rien de moins. le narrateur, jeune adulte accro aux machines de vidéo-poker, se débat tant bien que mal avec les multiples problèmes que cela lui cause avec tout le monde mais principalement avec lui-même. Il devient plongeur dans un restaurant à la mode et nous introduit dès lors dans un univers fascinant à la fois par le chaos hallucinant du travail en cuisine et par les étranges personnalités de ceux qui y travaillent.

J'ai sué avec lui dans la plonge, lui ai crié des bêtises chaque fois qu'il s'approchait d'une machine à jouer, applaudit à ses rares bons coups, sympathisé avec sa honte, découvert avec lui la faune nocturne d'un certain Montréal. Comme quoi cet auteur m'a embarqué pour un tour de piste étourdissant. Ce livre n'est pas sans quelques minimes défauts, mais rien comparé à la puissance du récit, à la justesse des dialogues, à la franchise du narrateur. J'ai été conquis.
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Bonsoir,
"Y'a un problème dans les bécosses, man. Ca serait smatte que tu t'en occupes"; " de crisse d'ostie de nabot pogne-cul"; " Greg est pas gérant pantoute man. C'est l'autre busboy"... Voilà quelques expressions relevées dans "le plongeur" de Stéphane Larue aux éditions le Quartanier Éditeur, que j'ai lu dans le cadre du challenge instagram "Varions les éditions". Comme vous l'aurez compris il s'agit d'un livre québécois. Et si il m'a fallu un peu d'adaptation pour tout comprendre ( je vous rassure ce ne sont que quelques expressions) j'ai adoré ce livre. Certes si je vous pitche l'histoire cela ne vous fera pas envie et pourtant quelle histoire ! Les personnages, le milieu de la cuisine de restaurant tout est tellement vivant, réel, que l'on a une seule envie, savoir comment va se sortir de son addiction au jeu le héros de notre livre. Je vous le conseille vivement et encore plus que cela et en plus la couv est très jolie.
Quatrième de couv: Nous sommes à Montréal au début de l'hiver 2002. le narrateur n'a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Étudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s'endette, aspiré dans un tourbillon qui menace d'engouffrer sa vie entière : c'est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement.
C'est à ce moment qu'il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d'amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l'alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant Virgile de la nuit.
On découvre ainsi le train survolté d'un restaurant à l'approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d'entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C'est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéo-poker, traversant les cercles d'une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes.
Oeuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d'apprentissage et roman noir, poème sur l'addiction et chronique saisissante d'une cuisine vue de l'intérieur, le plongeur est un magnifique coup d'envoi, à l'hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de Dostoïevski et du premier récit d'Orwell, celui d'un plongeur dans le Paris des années vingt.
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J'ai trouvé que ce livre démarre bien, on a du mal à le poser. Il y a certes quelques répétitions. Malgré cela, on entre dans le monde de Stéphane par la grande porte. Beaucoup d'émotions sont transmises, amour, haine, chagrin, remord, peur de soi-même, manque de confiance et etc. L'addiction est le fond de l'histoire et on voit le côté ravageur, désespérant, de ce problème, de cette maladie. On aime ce jeune qui essaie de s'en sortir et on voudrait l'aider. de l'autre côté, ses mensonges, ses trahisons, ses manipulations, sa déchéance et le sabotage qu'il fait de son talent nous choque, on se fâche. Cela est pour la partie maladie. Mais le personnage est tellement attachant, au prise avec une vie difficile dans le milieu de la restauration. On souhaite tellement qu'il s'en sorte! Il est sensible, timide, gauche. Il oeuvrera dans le milieu de la restauration qui nous est si bien imagé, qu'on s'y croirait. Il apprend le travail, y met de l'ardeur. Les autres personnages sont denses, des personnalités qui peuvent être désagréables, mais quand on voit ce qui se passe dans les cuisines, on comprend bien qu'il faut être fort pour résister à autant de pression. Il se créera un entourage d'amis sincères, d'autres pourris. J'ai beaucoup aimé ce livre qui me semble unique en son genre. Il faut être ouvert autant à l'histoire qu'à la narration, mais tout est bien calculé pour bien intégrer le décor.
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Le roman retrace ce moment flou, fin, diffus, où le narrateur réalise – ou plutôt n'a pas d'autre choix que de comprendre – son addiction. C'est ce moment de latence, de basculement qui allume le roman, une semi-réalisation car cela ne suffit pas à se dépêtrer de l'amour du jeu.

On adore le Montréal bourré et drogué, dans lequel le narrateur embarque le lecteur, sans concession, à toute vitesse. On vacille dans la nuit qui l'empêche de pensé grâce au rythmé effréné : sortie du taf à 2h, puis picole, puis dodo, puis taf, qui l'empêche d'accéder aux machines. Mais pas toujours. Cette addiction est représentée avec énormément de brillo, parfois, le personnage craque, sans raison. C'est bien ça qui est si réaliste et si triste dans l'addiction et les rechutes : on imagine toujours qu'il y a une raison, et en fait non, pas toujours. le narrateur est attiré par les machines comme un moustique par la lumière. A peine le lecteur se rend-t-il compte qu'il est entré dans un casino que ça y est, le narrateur décrit cette petite chose qui s'est allumée dans son cerveau. Qui lui fait du bien, qui le rassure, le fait vivre, mieux que l'alcool, le sexe ou toutes les autres manières d'avoir de l'adrénaline.

Ainsi, l'auteur nous livre un récit réellement haletant, alliant une incroyable capacité à écrire et à décrire, même avec la vulgarité de l'oralité. L'écriture propose des choses hyper concrètes, des événements, de l'argot du milieu de la restauration ou des arts graphiques. Cela, en ajoutant toute la tension et l'émotion du personnage, ce qui fait que le lecteur peut carrément ressentir dans chaque cellule de son corps les mêmes choses que le personnage. Dans cette ébullition des événements très rythmés et rapides, on se rend compte de la capacité de description incroyable de l'auteur. Les mouvements, les pensées, les événements sont décrits à la seconde près avec la cadence qui va avec. Ce qui rend, et c'est presque surnaturel, l'histoire d'un type qui fait la vaisselle absolument haletant, où on se rend compte qu'on retient son souffle pour lui. Alors que techniquement il est juste en train de faire la plonge.

Ainsi, c'est un bonheur que de lire ce livre, une vraie expérience d'écriture, mais un thème qui vous prend aussi au tripe.
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Dès les premières pages, ce roman m'a embarquée, me sentant déjà dans l'intimité du personnage et voulant en savoir davantage sur ce Bébert, qui m'apparaissait mystérieusement sympathique.
C'est aussi que, ayant déjà vécu à Montréal, je retrouvais avec plaisir cette ville par les descriptions si réalistes de l'auteur et le travail dans le milieu de la restauration que j'avais aussi expérimenté.
Ce premier roman de Larue est excellent. il nous transporte dans un univers plutôt sombre, mais d'un réalisme sans faille. Nous suivons le protagonisme avec intérêt et attention du début à la fin. le langage est cru, sans concession.
Je recommande fortement ce livre à quiconque s'intéresse à connaître différent de soi.
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