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EAN : 9782910019693
204 pages
Editions Dagarno (15/03/2001)
3.5/5   1 notes
Résumé :
A Auschwitz on détruisait les hommes par la chambre à gaz, à la Kolyma par le travail forcé, et dans le laogai chinois par le lavage de cerveau.
Ce laogai, qui constitue le plus grand système concentrationnaire de tous les temps, reste encore, malgré les premiers récits de Jean Pasqualini et de Harry Wu, entouré d'un épais mystère qui lui a valu son surnom de "linceul de silence". D'où l'importance majeure du témoignage de Lau Sanching, jeune militant révolut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a peu de témoignages sur le système concentrationnaire chinois, même si en ce moment on en parle plus dans le cadre de la répression contre la minorité Ouigour. Mais personne n'en parlait pas avant le massacre de Tien An Men en 1989. En 1953 les soit-disant "intellectuels de gauche" soutenaient les dictatures communistes, les Lettres Françaises écrivaient que "les camps de rééducation soviétiques sont le parachèvement de la suppression complète de l'exploitation de l'homme par l'homme". Pendant ce temps le gouvernement chinois envoyait des millions de personnes en esclavage dans ses propres camps.

Lau Sanching est un activiste de Hong-Kong, il était membre de la Ligue Marxiste Révolutionnaire, et il a fait plusieurs voyages en Chine pour soutenir les mouvements démocratiques. Il sera arrêté en 1981 lors du 14ème, accusé "d'activités contre-révolutionnaires dans le but de renverser le pouvoir de la dictature démocratique populaire", et condamné à 10 ans de camp.

Ce livre est le récit de la période précédant son arrestation, et des dix années de camp, dont une grande partie en isolement car il refusait d'avouer "son crime". On y découvre la brutalité, la corruption, le lavage de cerveau qui doit amener le prisonnier à remercier le gouvernement de sa clémence pour l'avoir laissé en vie. Toute la palette de l'arbitraire est utilisée pour atteindre ce but, de la bastonnade à la prolongation de peine, les autocritiques, et surtout la délation qui est institutionnalisée pour que les détenus ne puissent faire confiance à personne.

Il existe quelques passages surréalistes, lorsque l'auteur est condamné à l'isolement mais qu'il peut s'abonner aux principaux journaux du pays. L'auteur soit-disant isolé, discute avec son ami de la meilleure attitude à adopter pour le mouvement étudiant afin de faire plier le gouvernement. Ca parait incroyable, malheureusement ça se terminera par Tian Anmen.

On peut regretter la partie dialectique où l'auteur raconte son engagement politique, d'une part parce que c'est un peu hors sujet, d'autre part parce que c'est très difficile à suivre, cette partie faisant référence à des personnages et des évènements inconnus en Occident.

Pour un témoignage sur les camps de concentration en Chine, je vous conseille la lecture de "Prisonnier de Mao", le récit de Jean Pasqualini, un franco-chinois qui y a passé 7 ans (1957-1964). Son crime était de parler anglais, et son récit est bouleversant car les conditions de détention de l'époque étaient absolument horribles.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et le soir j'appris une chose qui pourrait prêter à rire dans des circonstances moins sinistres : les jours d'exécution, nous avions droit à double ration de porc au dîner.
Et ce n'est pas tout. Après une exécution, les équipes devaient se réunir et les détenus exprimer leur approbation. Quand arriva mon tour, je refusai de parler comme à mon habitude. Les autres, selon l'usage, débitèrent quelques reproches à l'encontre du fusillé, exprimant leur soutien aux autorités.
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Le cachot de la prison de Huaiji était encore pire. L'eau y stagnait en permanence et il n'y avait pas de châlit. L'hiver, l'obligation de dormir dans l'eau stagnante était atroce. En outre, une fois au cachot, on y demeurait seul pendant plusieurs mois. Les gardiens étaient plus barbares encore : contrevenant aux ordres, ils ligotaient les détenus et les faisaient mordre par les chiens qu'ils élevaient.
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A propos des anciens cadres du Parti condamnés :
Tous ces gens avaient certes été condamnés à un certain nombre d'années de bagne mais au bout d'un certain temps, une fois que la tension au dehors était retombée, ils bénéficièrent les uns après les autres d' "affectations à l'extérieur pour raisons médicales" et échappèrent ainsi à la justice. En prison, leur statut était radicalement différent de celui des détenus ordinaires. Ainsi l'écart entre les classes est certainement beaucoup plus accentué dans les prisons bureaucratiques que dans les prisons bourgeoises.
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Beaucoup de gens ignorent peut-être cette coutume très particulière de certaines régions de Chine : on creuse un trou dans la terre, on y retourne un buffle, les quatre fers en l'air, et on le dépiaute vivant. On découpe ensuite des pièces de viande qu'on fait griller sur le brasier allumé à proximité. On raconte même que cette viande cuite ainsi est particulièrement savoureuse. Quant au buffle, impuissant, ile ne cesse tout au long de ce dépeçage à vif de pousser des beuglements abominables.
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