Je pense à elle partout. Elle est partout, à chaque instant, mais elle est aussi constamment absente. Elle rate tous les événements de ma vie et je ne sais pas pour qui c’est le plus difficile : pour moi, qui tente de survivre sans elle, ou pour elle sans moi, qui existe où qu’elle soit.
– Macy. Sérieusement ? murmure-t-il calmement, ce qui peut vouloir dire un millier de choses.
Sérieusement, c’est toi ?
Sérieusement, pourquoi t’es-tu enfuie ?
Sérieusement, où étais-tu ces dix dernières années ?
C'est la parfaite description de ce que je ressens. Je n'ai jamais cessé de l'aimer. J'ai juste dû passer à autre chose.
- Mot préféré ? murmura-t-il.
Je n'hésite pas une seconde :
- Toi.
- Tu es l'amour de ma vie. Je pensais que je finirais par t'oublier, mais quand je t'ai vue hier... (Il secoue la tête.) Je ne me suis plus senti capable de retrouver une autre et de prétendre l'aimer avec sincérité.
Quand je l'ai perdue, j'ai eu l'impression de me noyer dans l'amour qui me restait et que je ne pourrais jamais offrir à autrui.
Si tu me laisse entrer dans ton univers, je peux faire en sorte que le reste ne compte plus.
Je m’efforce de refouler l’émotion que je ressens à l’idée qu’il m’ait acheté un livre. Pas seulement parce que c’est une activité qu’on partage – lire – mais parce que ce cadeau est en lien avec notre conversation de la veille, à propos des livres et de ma mère.
Oui, je t'appartiens.
Oui, je suis prête.
Oui, je t'aime.
J’ai attendu que tu reviennes pendant onze ans. J’irai partout où tu iras.