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3,08

sur 196 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
À dire vrai, je ne suis pas sûr de ce que j'ai pensé de ce roman. C'est un livre vraiment étrange, particulier, je n'avais encore jamais rien lu de tel.
Et même si c'est spécial, je pense qu'il vaut le détour quand même. J'avoue que ce n'est pas vraiment le genre que j'affectionne mais c'est un livre à lire, au moins par curiosité.

Le style du roman est original, puisque la narration est à la deuxième personne du pluriel. Au début c'est vraiment déroutant, je me suis dit que pour un ou deux chapitres à la limite ça irait, mais un livre entièrement écrit de cette façon serait long, lourd. Mais au final on s'habitue, et cette manière de s'adresser directement à la gouvernante afin de lui dicter le protocole est plutôt appropriée et accentue la tension psychologique que l'auteur a voulu insuffler à son ouvrage.
Pour moi c'est vraiment cette plume qui a tout fait, qui donne de l'intérêt à ce livre.

Car la trame est longue, très longue. Dans plus de la première moitié du roman, il ne se passe absolument rien. Les descriptions s'enchaînent, entremêlées à de rares bribes de dialogues par-ci par-là, tout est décrit en détail jusqu'à la moindre réflexion, aussi insignifiante puisse-t-elle être, de la protagoniste. Malgré le peu de pages du livre, beaucoup de choses sont complètement inutiles. C'est long, tellement long... Et même à la fin, lorsqu'il se passe enfin quelque chose... ça reste assez ennuyeux. Un peu moins, mais quand même...
Le style, les phrases, bien que lents et longs, peuvent paradoxalement être parfois difficiles à suivre car la narration ne s'arrête que rarement, tout est écrit à la suite, presque chaque phrase séparée uniquement par des virgules.

Ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout, c'est l'envie de savoir. Où allaient mener ces petites actions engendrées par la gouvernante ? Quel est son but exact, celui du club, de Lewis ? Qui sont-ils exactement ?
Malheureusement, la fin, la toute fin, nous laisse avec nos questionnements. Peu de réponses sont apportées, on ignore encore presque tout au moment de refermer ce roman. Même les membres du club, dont on entend parler tout au long de l'histoire, restent dans le flou, on ne sait quasiment rien à leur propos ni par rapport à leurs actions ou quoi que ce soit.
Même si j'ai quand même bien aimé l'idée principale. le fond est bon je trouve.
J'ai aussi été déçu par le dénouement. Je m'attendais à quelque chose de plus spectaculaire. Mais tout est trop vague malgré la masse de descriptions.

La plupart des personnages, quant à eux, ne sont pas vraiment attachants, ils sont banals. Ils sont comme vous et moi, mais c'est ça qui les rend justes.

Il y a cependant une incohérence par rapport à la narration : dans le protocole, même si tout est millimétré au détail près, comment "le narrateur" peut-il savoir exactement ce que la gouvernante va penser de chaque situation ? Même si l'on est tous plus ou moins réglés, nos pensées, elles, sont libres et changeantes ; on n'aura quasiment jamais la même réflexion à chaque situation donnée ou répétée.

Malgré tout, ce livre ne laisse pas indifférent. Que ce soit par la plume de l'auteur, le rythme à la fois lent et effréné, ou la tension et le suspense instaurés tout au long du récit, il y a forcément quelque chose qui vous accrochera.
Pour ma part, même si ce n'est pas un livre dont je me souviendrais par son intrigue, j'en garderai tout de même un souvenir marquant grâce à son style si particulier, et son scénario aussi étrange qu'intriguant.
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Protocole gouvernante de Guillaume Lavenant.
@rivages poche
@payot
Premières phrases: » Vous irez chez eux un mercredi. Au mois de mai. Vous serez habillée, avec ce qu'il faut de sérieux dans votre manière d'être peignée. »

Ne cherchez pas vous ne saurez rien sur elle. Cessez de chercher, tout est noté dans le manuel et elle le suivra à la lettre.
Tout a été organisé en amont, le recrutement, le choix de la personne.
Le protocole, lui expliquera tout et lui donnera toutes les clés pour se rendre indispensable, disponible.
Indispensable pour eux, elle le deviendra. Et s'ils ne sauront rien d'elle, ils se dévoileront avec une facilité déconcertante. Alors elle aura les reines bien en main et pourra mener à bien sa mission.
Le scénario est bien réglé : plaire, s'immiscer, séduire…ils seront nombreux, partout à suivre et à mettre en place le protocole, et dans la ligne de mire le jour de l'action.
….
Waouh !!!!! Je me suis fait piégée…j'étais tranquille dans mon fauteuil, le livre dans les mains et je ne m'attendais pas à ce roman…
L'écriture est soignée, fine et captivante. le style utilisé pour conter l'histoire rend les pages encore plus difficiles à quitter…
Un fil conducteur surprenant et vous voilà tout comme moi happé par le protocole gouvernante.

Emma aime
-Les surprises
-Etre happée
-Tourner les pages frénétiquement.

Lien : https://www.instagram.com/le..
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111 points.
111 parties composent ce protocole.
Et quel protocole !

La deuxième personne du pluriel.
Une infiltration.
C'est elle. C'est nous. C'est vous.
Elle, c'est la gouvernante.
Celle qui s'installe dans une jolie maison, chez une famille aisée.
Celle qui va suivre ce fameux protocole à la lettre.
Celle qui va procéder à un sabotage, petit à petit, quotidiennement...
... Un infime phénomène qui va engendrer des effets majeurs.
D'ailleurs, tous ses faits et gestes ne sont pas isolés...
Les membres de la petite famille ne se doutent de rien.
Et tout ce qu'ils subissent a déjà été vécu par d'autres.
Ils sont transposables.
Interchangeables.
Manipulables.

Quelque chose se trame.
Mais quoi ?
Une action d'envergure se prépare et, dans l'ombre, beaucoup y concourent.

L'écriture est fluide.
La tension est palpable.
L'atmosphère est pesante.
L'auteur sait nous mener habilement jusqu'au twist final...

Quelques jours après avoir lu ce roman, je suis toujours incapable de dire si j'ai aimé ou non.
Je reste un peu déroutée...
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Je suis obnubilée par la figure de gouvernante dans la littérature en général. C'est un personnage qui m'intrigue et dont la place dans une maison se prêtre à une multitude de scénarios.

Avec son premier roman Guillaume Lavenant à fait fort dans la construction de celui-ci. En effet protocole gouvernante est une histoire bien singulière où j'ai eu l'impression d'être moi même le personnage principal de cette histoire, dû à la narration.

Au fur et à mesure de la lecture on se rend compte que la gouvernante suit à la lettre ce "mode d'emploi".
La tension et les questions augmentent. Je sens que quelque chose se prépare d'où le côté très addictif de cette lecture. On s'accroche à cette sensation désagréable que ça va mal tourner. Reste la question du quand et du pourquoi ?

Malheureusement malgré tous les attraits de ce roman, je n'ai pas su saisir le sens de la fin. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Peut-être suis je passée à côté d'un élément important ?

Un livre déroutant, inclassable qui m'a laissé dans le floue.
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Déconcertant, original, un peu maladroit pour la fin.
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L'utilisation du vouvoiement et du futur est évidemment percutant. Je n'avais jamais lu de roman écrit avec cette adresse. C'est malin et cela fonctionne.
En ce qui concerne l'histoire, j'y ai trouvé des longueurs même si le livre est plutôt court. J'aurais aimé que la montée en tension démarre plus rapidement et soit plus progressive.
Toutefois, c'est agréable à lire et le final (qu'on ne peut pas raconter) mérite vraiment la lecture. La quatrième de couverture parle d'un roman "cinématographique". Pour ma part, j'ai plutôt assisté à du théâtre de rue (en effet, plutôt spectacle vivant tellement c'est... vivant), je suis donc entièrement d'accord sur l'importance de l'aspect visuel de la fin.
Une jolie découverte.
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Le titre à la tonalité scientifique (« protocole ») laisse penser à un récit d'anticipation, un récit de science-fiction. Pourtant, le cadre dans lequel s'inscrit cette histoire paraît des plus banals, c'est l'image d'un quartier pavillonnaire paisible et familial.
Or, ce paysage présente rapidement des aspects caricaturaux. de jolies maisons toutes identiques, bien entretenues. de gentilles familles. Un rythme de vie routinier. Tout est parfait...trop parfait. Et Guillaume Lavenant semble dénoncer cette façade à l'apparence idyllique, comme si tous les habitants de ce quartier aspiraient à ce modèle unique et idéal, gage de bonheur. L'auteur pointe cette hypocrisie de notre société qui impose implicitement un objectif, sorte de paradis qui est en fait un quotidien bien lisse et monotone. le récit aurait donc un enjeu politique, dénoncer un conformisme délétère et insidieux qui s'infiltrerait jusque dans nos vies privées.
Pour ternir ce tableau immaculé, l'auteur imagine un groupe sectaire très mystérieux. Ses agents, des personnes énigmatiques, sont en mission secrète. Il s'agit de saboter ces petites vies bien réglées par des attentats du quotidien. Ainsi, une « gouvernante » se retrouve dans une de ces familles idéales et, progressivement, elle détruit leur schéma routinier. Ses actions sont minimes et souvent obscures comme verser tous les jours un liquide sur le parquet pour empêcher la porte d'entrée de fonctionner correctement. En fait, son rôle consiste à ouvrir des brèches, à agrandir des failles, à laisser s'insinuer l'imprévu.

L'histoire s'avère donc originale d'autant plus que le choix narratif est audacieux. le récit se fait à la deuxième personne du singulier, au futur. Cette voix unique déroule le fameux protocole et se fait oracle car tout semble prévisible. Mais ce procédé restreint les points de vue et s'apparente vite à une litanie prophétique assez lourde. Elle est hypnotique mais aussi lente et pesante.
De plus, le livre entretient les zones d'ombre. Mais l'ensemble reste trop énigmatique à mon gôut. Cette armée imaginée par l'auteur demeure jusqu'au bout totalement mystérieuse. L'écriture m'a ainsi semblé trop parcellaire. Et ma lecture s'est révélée souvent frustrante.
De même, la fin s'emballe et le récit devient caricature des films apocalyptiques américains. On perd la subtilité entretenue jusqu'ici pour tomber dans le grand spectacle.

le roman pourrait être qualifié de conte moderne ou dystopie sociale et politique. Il dénonce l'aveuglement d'une société qui court absolument après un bonheur parfait, s'engouffrant volontairement dans un conformisme forcené.
L'enjeu est ambitieux, la forme est originale, mais le livre manque selon moi de substance. Je suis « restée sur ma faim ».
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Quand on débute ce livre, on ne sait pas à quoi s'attendre, c'est une lecture assez spéciale, avec une narration particulière, qui utilise le "vous".
On a l'impression que l'auteur s'adresse à nous, et on a le sentiment de faire partie de l'histoire.
Celle-ci paraît intemporelle, elle pourrait se passer à n'importe quelle époque et il pourrait s'agir de fait entrain de se passer, ou bien d'une explication de faits qui pourrait se produire, ou qui doivent se produire.
Une jeune femme est embauchée comme gouvernante dans une famille, tout est déjà réglé, elle doit simplement suivre à la lettre "un protocole".
Mais dans quel but, c'est là la question, plus on tourne les pages plus cette lecture devient "bizarre", on sent bien qu'on va être face à un problème, mais lequel.
Une histoire d'anticipation qui me laisse perplexe à la fin du livre.
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"Vous irez sonner chez eux un mercredi."
L'auteur s'adresse-t-il à nous, lecteurs,ou à son personnage principal ? Pour moi, cette voix ordonne à la gouvernante, la dirige dans ses moindres actions. Cependant l'auteur joue sur l'ambigüité de son procédé littéraire. Cette voix lancinante dure, dure, c'est angoissant. La gouvernante suit son protocole à la lettre. Que mijote-t-elle ? Quel but doit-elle atteindre ? On a hâte de savoir, un peu peur aussi.
L'aboutissement reste somme toute mystérieux. C'est à la fois un anéantissement et les prémices d'un recommencement. A l'identique ?
Un roman original avec une fin dérangeante.
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Et s'il fallait se méfier des nounous ?

Une jeune femme sonne à la porte d'une maison coquette dans une banlieue pavillonnaire tranquille .

Le couple aisé qui l'accueille lui donne une liste de recommandations : le postulat est très simple : elle est chargée de s'occuper des enfants de ce foyer plutôt favorisé , des enfants —- particulièrement de la petite Elena——
Réveil, repas, sorties, lecture d'un livre intitulé « Contes de la forêt », jeux dans un parc...etc...banal , en sorte ...

Cette nounou trop parfaite n’aurait - elle pas quelque chose à cacher?
——Elle saura se rendre indispensable , deviendra la confidente, l'objet de tous les désirs , des divers membres de la famille, de la maison , du voisinage.——

Pourquoi tout ce petit monde regarde t- il la série télé «  Leslie Jones? »
Et qui sont donc : Trouville, Sky, Lewis et leurs compagnons ?
Et que viennent faire toutes ces motos ?

Au delà de l'intrigue à «  La chanson douce » , ce roman fascine par sa construction singulière , petits paragraphes très brefs ( 111) , utilisation de la deuxième personne du singulier et du futur comme une suite d'ordres proférés, : «  Vous entrerez, vous sourirez, ils vous diront ça...etc.. » .

Des choses bizarres se produisent,.
Le ton est froid et distant, la mécanique narrative est redoutable, manipulatrice ,bien plus politique qu’il n’y parait .

L’auteur joue avec nos nerfs, la narration hypnotique crée un climat angoissant —-cette gouvernante suit un protocole où chaque mot, chaque geste est pesé ——

Rien n’est daté ,le lecteur ,entraîné par cette spirale déroutante se sent petit à petit piégé.
La tension psychologique est palpable jusqu’à une fin à l’ambiance apocalyptique....

Objet à diffusion lente, insolite, étrange , ce roman original interroge: Ouvrage d’anticipation?: déstabilisation de la famille, sabotage.....
Fable? conte philosophique? , texte politique ? œuvre à la Hitchcock? dystopie ? Fiction domestique d’envergure détruisant le bel ordre établi......
Questions sans réponses ?
Un livre cruel , dérangeant, parfaite mécanique au petit point ,au titre sonnant comme un mode d’emploi !

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