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3,07

sur 195 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Conformément au protocole qui vous a été assigné, vous vous êtes fait engager comme gouvernante par une famille d'une tranquille petite ville. Votre mission est de vous rendre indispensable et, en attendant la suite des instructions, de commencer un insidieux travail de sape…


En vous impliquant comme si vous étiez vous-même le personnage principal, l'auteur adopte un parti-pris original qui, associé à un préambule étrange et inquiétant, pique aussitôt votre curiosité pour vous tenir en haleine jusqu'au dénouement. Les phrases courtes, alignées en rafales de mitraillette, accélèrent le rythme, et vous voilà solidement harponné, suspendu au fil d'une histoire machiavélique dont vous attendez de comprendre les mystérieux motifs.


Malheureusement, la manière, aussi habile et séduisante soit-elle, ne réussit pas à pallier l'impression finale de creux, laissée par cette histoire qu'il vous faudra accepter de conclure sans grandes explications, d'autant plus frustré qu'elle vous aura si bien mené en bateau. Cette vague sensation de vacuité vous semblera peut-être d'autant plus décevante que, globalement, l'écriture, très évocatrice d'un scénario entièrement préoccupé de l'action et des décors, ne vous aura guère offert, en termes de style, que son impressionnante efficacité.


Si j'ai aimé me laisser surprendre par sa forme originale et par son suspense addictif, cette courte histoire aurait mérité un fondement d'intrigue plus solide et plus crédible. Et si j'ai été totalement convaincue par les talents de mise en scène de l'auteur, je reste dans l'expectative quant à sa plume, dont la singularité formelle sera difficile à renouveler. Un très plaisant moment de lecture quoi qu'il en soit.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Et s'il fallait se méfier des nounous ?

Une jeune femme sonne à la porte d'une maison coquette dans une banlieue pavillonnaire tranquille .

Le couple aisé qui l'accueille lui donne une liste de recommandations : le postulat est très simple : elle est chargée de s'occuper des enfants de ce foyer plutôt favorisé , des enfants —- particulièrement de la petite Elena——
Réveil, repas, sorties, lecture d'un livre intitulé « Contes de la forêt », jeux dans un parc...etc...banal , en sorte ...

Cette nounou trop parfaite n’aurait - elle pas quelque chose à cacher?
——Elle saura se rendre indispensable , deviendra la confidente, l'objet de tous les désirs , des divers membres de la famille, de la maison , du voisinage.——

Pourquoi tout ce petit monde regarde t- il la série télé «  Leslie Jones? »
Et qui sont donc : Trouville, Sky, Lewis et leurs compagnons ?
Et que viennent faire toutes ces motos ?

Au delà de l'intrigue à «  La chanson douce » , ce roman fascine par sa construction singulière , petits paragraphes très brefs ( 111) , utilisation de la deuxième personne du singulier et du futur comme une suite d'ordres proférés, : «  Vous entrerez, vous sourirez, ils vous diront ça...etc.. » .

Des choses bizarres se produisent,.
Le ton est froid et distant, la mécanique narrative est redoutable, manipulatrice ,bien plus politique qu’il n’y parait .

L’auteur joue avec nos nerfs, la narration hypnotique crée un climat angoissant —-cette gouvernante suit un protocole où chaque mot, chaque geste est pesé ——

Rien n’est daté ,le lecteur ,entraîné par cette spirale déroutante se sent petit à petit piégé.
La tension psychologique est palpable jusqu’à une fin à l’ambiance apocalyptique....

Objet à diffusion lente, insolite, étrange , ce roman original interroge: Ouvrage d’anticipation?: déstabilisation de la famille, sabotage.....
Fable? conte philosophique? , texte politique ? œuvre à la Hitchcock? dystopie ? Fiction domestique d’envergure détruisant le bel ordre établi......
Questions sans réponses ?
Un livre cruel , dérangeant, parfaite mécanique au petit point ,au titre sonnant comme un mode d’emploi !

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Le titre à la tonalité scientifique (« protocole ») laisse penser à un récit d'anticipation, un récit de science-fiction. Pourtant, le cadre dans lequel s'inscrit cette histoire paraît des plus banals, c'est l'image d'un quartier pavillonnaire paisible et familial.
Or, ce paysage présente rapidement des aspects caricaturaux. de jolies maisons toutes identiques, bien entretenues. de gentilles familles. Un rythme de vie routinier. Tout est parfait...trop parfait. Et Guillaume Lavenant semble dénoncer cette façade à l'apparence idyllique, comme si tous les habitants de ce quartier aspiraient à ce modèle unique et idéal, gage de bonheur. L'auteur pointe cette hypocrisie de notre société qui impose implicitement un objectif, sorte de paradis qui est en fait un quotidien bien lisse et monotone. le récit aurait donc un enjeu politique, dénoncer un conformisme délétère et insidieux qui s'infiltrerait jusque dans nos vies privées.
Pour ternir ce tableau immaculé, l'auteur imagine un groupe sectaire très mystérieux. Ses agents, des personnes énigmatiques, sont en mission secrète. Il s'agit de saboter ces petites vies bien réglées par des attentats du quotidien. Ainsi, une « gouvernante » se retrouve dans une de ces familles idéales et, progressivement, elle détruit leur schéma routinier. Ses actions sont minimes et souvent obscures comme verser tous les jours un liquide sur le parquet pour empêcher la porte d'entrée de fonctionner correctement. En fait, son rôle consiste à ouvrir des brèches, à agrandir des failles, à laisser s'insinuer l'imprévu.

L'histoire s'avère donc originale d'autant plus que le choix narratif est audacieux. le récit se fait à la deuxième personne du singulier, au futur. Cette voix unique déroule le fameux protocole et se fait oracle car tout semble prévisible. Mais ce procédé restreint les points de vue et s'apparente vite à une litanie prophétique assez lourde. Elle est hypnotique mais aussi lente et pesante.
De plus, le livre entretient les zones d'ombre. Mais l'ensemble reste trop énigmatique à mon gôut. Cette armée imaginée par l'auteur demeure jusqu'au bout totalement mystérieuse. L'écriture m'a ainsi semblé trop parcellaire. Et ma lecture s'est révélée souvent frustrante.
De même, la fin s'emballe et le récit devient caricature des films apocalyptiques américains. On perd la subtilité entretenue jusqu'ici pour tomber dans le grand spectacle.

le roman pourrait être qualifié de conte moderne ou dystopie sociale et politique. Il dénonce l'aveuglement d'une société qui court absolument après un bonheur parfait, s'engouffrant volontairement dans un conformisme forcené.
L'enjeu est ambitieux, la forme est originale, mais le livre manque selon moi de substance. Je suis « restée sur ma faim ».
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Protocole gouvernante de Guillaume Lavenant.
@rivages poche
@payot
Premières phrases: » Vous irez chez eux un mercredi. Au mois de mai. Vous serez habillée, avec ce qu'il faut de sérieux dans votre manière d'être peignée. »

Ne cherchez pas vous ne saurez rien sur elle. Cessez de chercher, tout est noté dans le manuel et elle le suivra à la lettre.
Tout a été organisé en amont, le recrutement, le choix de la personne.
Le protocole, lui expliquera tout et lui donnera toutes les clés pour se rendre indispensable, disponible.
Indispensable pour eux, elle le deviendra. Et s'ils ne sauront rien d'elle, ils se dévoileront avec une facilité déconcertante. Alors elle aura les reines bien en main et pourra mener à bien sa mission.
Le scénario est bien réglé : plaire, s'immiscer, séduire…ils seront nombreux, partout à suivre et à mettre en place le protocole, et dans la ligne de mire le jour de l'action.
….
Waouh !!!!! Je me suis fait piégée…j'étais tranquille dans mon fauteuil, le livre dans les mains et je ne m'attendais pas à ce roman…
L'écriture est soignée, fine et captivante. le style utilisé pour conter l'histoire rend les pages encore plus difficiles à quitter…
Un fil conducteur surprenant et vous voilà tout comme moi happé par le protocole gouvernante.

Emma aime
-Les surprises
-Etre happée
-Tourner les pages frénétiquement.

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Guillaume Lavenant, diplômé de l'INSA de Lyon, reprend des études en lettres modernes à Rennes, en 2001. En 2007, après son master de lettres, il partage son temps entre son métier d'ingénieur, l'écriture théâtrale et la mise en scène au sein du collectif nantais Extra Muros. Son premier roman, Protocole gouvernante, vient de paraître.
Dans une banlieue pavillonnaire tranquille, un couple aisé engage une gouvernante pour s'occuper de leur fillette Elena. La jeune femme qui s'immisce timidement, en apparence, dans leur intimité, va apporter le chaos…
Si vous aimez les romans pas banals vous allez être servis, et si je le dis, vous pouvez me croire car il en faut beaucoup pour m'épater. Mais attention, on peut être épaté sans pour autant être entièrement satisfait…
Ce qui fascine dans ce livre – qu'on pourrait qualifier de thriller – c'est bien entendu et comme le souligne tous ceux qui l'ont lu, son écriture et la formidable astuce de narration employée par l'écrivain. Tout le roman, de la première à la dernière ligne, est un récit en « voix off » débité sur un ton injonctif par un inconnu – dont on ne saura jamais rien – intimant des ordres à la gouvernante, tirés d'un protocole qui semble avoir été rédigé par un certain Lewis.
J'ai vu deux parties dans cet ouvrage. La première et la plus longue, marie les banalités de la vie courante, de la vie de tous les jours. Les deux parents travaillent, la fillette va à l'école, les repas et les courses, le voisinage, etc. des évènements sans intérêt aucun. Sauf qu'ils sont vus par la gouvernante, ou plus exactement, prévus et annoncés à l'avance par la mystérieuse voix off qui s'adresse à elle. Au fur et à mesure, le lecteur va être intrigué, étonné puis inquiet car un malaise non identifié commence à s'abattre sur le récit comme le brouillard sur la lande. La gouvernante n'est pas là par hasard, tout a été combiné dans un but qu'on ne connait pas mais qui ne peut qu'être néfaste ou aux conséquences graves. La seconde partie du roman débute vers la page 140, une brusque accélération des évènements dans tous les sens du terme : le calme angoissant devient tohu-bohu frénétique autant qu'incompréhensible et le restera jusqu'au bout.
Et nous touchons-là aux limites de ce bouquin. Car à l'inverse des thrillers qui après nous avoir apeurés proposent des épilogues au moins explicatifs, ici, le lecteur en reste pour ses frais avec des interrogations plein ses poches. Chacun tentera d'apporter une lumière sur cette parabole volontairement obscure : qui est Lewis qui semble être le cerveau de tout ce micmac ? de quel club fait-il partie et qui sont ses membres, Beatz, Strand, Sky etc. ? Quel est ce complot qui on l'apprend tardivement, touche de nombreux autres foyers ?
Je pense avoir lu un roman social, voire même politique. Une métaphore sur nos vies étroites, les banlieues pépères avec nos petites vies réglées comme du papier à musique et qui ne comprennent rien quand surgissent des mouvements incontrôlés, en apparence anarchiques… suivez mon regard… ! Peut-être suis-je complètement à côté de la plaque. Cette difficulté à interpréter le sens de ce roman en fait sa grande force mais aussi, pour certains, sa faiblesse. Un roman à lire, car terriblement déroutant et innovant. En sortirez-vous comblés, ça c'est une autre histoire…
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Un premier roman qui ne laisse pas indifférent, sur le fond, comme sur la forme. Nous lisons un «protocole» très précis, rédigé à la deuxième personne du pluriel au futur et destiné à une gouvernante, qui doit semer le trouble dans une famille aisée d'une paisible banlieue indéterminée.
J'ai d'abord eu du mal à m'habituer à ce vouvoiement et à l'usage du futur qui m'a donné la sensation d'être dans l'attente et que l'action n'avait pas encore commencé.
Une fois lancée, j'ai dévoré ce court roman, voulant savoir ce qu'il en était, quelle organisation se cachait derrière ce complot, comment la famille allait s'en sortir etc. C'est très prenant.
Petit a petit, on démêle les fils de l'intrigue, on se rend compte que tout a été millimétré, étudié avec minutie. Ça m'a plutôt bluffée.
En revanche, j'ai été un peu déçue par le dénouement que j'ai trouvé trop rapide. Pour moi, il reste des zones d'ombre.
Un livre original, audacieux, mais qui garde quelques défauts à mon goût. J'en recommande la lecture.
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Pour son premier roman, l'auteur nous livre une histoire peu commune. Placée au centre du quotidien d'une famille, l'arrivée de la gouvernante vient peu à peu bouleverser toute leur vie. Sur l'histoire elle-même pas de quoi se retourner. Une jeune femme se fait engager comme gouvernante par un couple avec une enfant dont elle devra s'occuper. Ce qui change tout et donne un côté extraordinaire au livre, c'est le choix de sa narration. Ne chercher pas les dialogues, il n'y en a pas. Nous sommes sous l'emprise d'une voix off qui vient constamment dicter sa conduite et son ressenti à cette jeune femme, en lui disant « vous ». On apprend que cette voix suit un protocole mise en place par un certain Lewis. Mais surtout on se rend compte qu'il s'agit d'une opération de grande envergure et que loin d'être isolée, cette gouvernante fait partie des nombreux élus qui comme elle, suivent ce protocole et remplissent leur mission. Quelle est la raison qui lui fait suivre ce protocole à la lettre sans jamais déroger ? Pendant tout le livre on sent que quelque chose se prépare et cela génère une certaine anxiété. Je n'ai pas accroché d'emblée a ce style de narration que j'ai trouvé ennuyeux à la longue. D'autant plus que je me suis sentie perdue dans un récit où rien n'est clairement dévoilé ou explicite, cela nous laisse beaucoup de clés pour imaginer nous même la suite de ce roman sans véritable fin. Une sorte de dystopie qui n'en est pas encore une mais va le devenir dans le futur, j'avais déjà eu beaucoup de mal avec La servante écarlate dans ce style mais même si je dois souligner que l'auteur à réussit à me déstabiliser, je n'y ai pour autant pas pris de plaisir. Cela peut être différent pour vous. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Je suis obnubilée par la figure de gouvernante dans la littérature en général. C'est un personnage qui m'intrigue et dont la place dans une maison se prêtre à une multitude de scénarios.

Avec son premier roman Guillaume Lavenant à fait fort dans la construction de celui-ci. En effet protocole gouvernante est une histoire bien singulière où j'ai eu l'impression d'être moi même le personnage principal de cette histoire, dû à la narration.

Au fur et à mesure de la lecture on se rend compte que la gouvernante suit à la lettre ce "mode d'emploi".
La tension et les questions augmentent. Je sens que quelque chose se prépare d'où le côté très addictif de cette lecture. On s'accroche à cette sensation désagréable que ça va mal tourner. Reste la question du quand et du pourquoi ?

Malheureusement malgré tous les attraits de ce roman, je n'ai pas su saisir le sens de la fin. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Peut-être suis je passée à côté d'un élément important ?

Un livre déroutant, inclassable qui m'a laissé dans le floue.
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Une jeune gouvernante sonne à la porte d'un couple habitant dans une banlieue pavillonnaire aisée. Elle vient pour s'occuper d'Elena, leur petite fille. Des ses premières interactions avec la famille, elle suit à la lettre un mystérieux protocole connu d'elle seule. On comprend vite que quelque chose cloche mais quoi. Que cache t-elle ? Dans quel but ?

C'est un des romans de la rentrée littéraire qui dont la 4ème de couverture m'a donné envie et interpellé par le mystère que recèle l'histoire. Et puis une collègue m'a tellement bien transmis sa joie dans cette lecture que j'y suis allée les yeux fermés.
Pourtant pour moi c'est une lecture en demi teinte. A plusieurs reprise J'ai commencé à me lasser de cette lecture jusqu'à ce qu'un rebondissement survienne pour continuer ma lecture. C'est peut être un effet voulut par l'auteur et dans ce cas il a réussit, mais parfois il pousse un peu loin cet effet qui arrive tardivement.
Je ne sais pas pour les autres lecteurs, mais je suis restée captivé par l'intrigue secondaire avec le téléfilm Leslie Jones dont je voulait savoir comment tout cela allait se finir.
Par contre, la fin de l'histoire ne m'a pas du tout convaincue. On reste sur notre faim, nous n'avons pas plus d'explication sur cette communauté qui a mis tout cela en action, d'où ils viennent, ...
Cela dit pour un premier roman, l'ecriture est maitrisée et plaisante à lire. de plus, le choix de chapitres très courts permet de donner du rythme et de la tension à l'intrigue.
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"Vous irez sonner chez eux un mercredi."
L'auteur s'adresse-t-il à nous, lecteurs,ou à son personnage principal ? Pour moi, cette voix ordonne à la gouvernante, la dirige dans ses moindres actions. Cependant l'auteur joue sur l'ambigüité de son procédé littéraire. Cette voix lancinante dure, dure, c'est angoissant. La gouvernante suit son protocole à la lettre. Que mijote-t-elle ? Quel but doit-elle atteindre ? On a hâte de savoir, un peu peur aussi.
L'aboutissement reste somme toute mystérieux. C'est à la fois un anéantissement et les prémices d'un recommencement. A l'identique ?
Un roman original avec une fin dérangeante.
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