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3,8

sur 1934 notes
Je m'attendais à trouver un roman d'amour, plein de scènes audacieuses qui justifieraient sa réputation sulfureuse.
Certes, dans la deuxième moitié, quand la passion amoureuse et charnelle devient le sujet premier du roman, on assiste à certaines scènes qui ne sont pas à laisser entre toutes les mains.
Mais la première partie du roman, consiste en une longue présentation des lieux, des personnages, de leur histoire et surtout en de longs débats sur l'amour, la vie, le statut social des uns et des autres. C'est presque plus un roman philosophique qu'érotique comme il a été présenté. Il gêne surtout car il met en péril les classes sociales: lady Chatterley ne se plait ni avec son mari qui possède tout, ni avec son bel amant de la haute société. Elle préfère le garde qui vient du peuple et qui est renfrogné, âgé et taciturne.
Ses choix, son comportement, sa liberté de femme épanouie, tout était fait pour choquer à l'époque et certains peuvent l'être encore aujourd'hui.
Enfin, c'est si bien écrit qu'on en oublie peu à peu le texte pour l'histoire. Au début, cela peut gêner, c'est tout de même complexe mais les descriptions de la campagne anglaise, les longues discussions et surtout le récit des ébats amoureux sont construits dans une langue riche, recherchée et d'une fluidité surprenante.
Un grand chef d'oeuvre que je suis heureux d'avoir enfin pu lire.
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Cela faisait longtemps que je voulais lire ce classique, mais je ne m'attendais pas à un tel ouvrage. Ce roman est si moderne et intelligent que je comprend plus que jamais la censure dont il a été affligé jusque dans les années 60.
Il est ici question de bien plus qu'une aventure extra-conjugale entre une châtelaine et un garde chasse. L'auteur dénonce à travers l'intrigue amoureuse les changements sociaux de cette époque (la chute de l'ancienne bourgeoisie, la modernité (dans ce qu'elle a de pire comme de meilleur), le faussé de plus en plus grand entre l'Homme et la nature, les traumatismes de la guerre...). C'est avec finesse qu'il met en scène ces thèmes politiques et philosophique, à travers le triangle amoureux.
J'ai été surprise par le caractère cru du livre (surtout pour cette époque !) ainsi que part l'érotisme qu'il s'en dégageait. La sensualité imprègne ce roman, le parallèle que l'auteur fait entre la nature et l'amour est intéressant. le thème de la nature est de nouveau très actuel, notre société allant vers une transition écologique, la lecture de ce texte prend un nouveau sens.
Un classique dont la réputation n'est plus à faire mais qui est encore plein de surprises pour son lecteur.
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Je l'ai finalement lu... Il ne m'a pas choqué, mais il ne m'a pas attirée non plu. Ce que j'ai retenu, ce n'est pas tellement ce qui s'est passé entre Lady Chatterley et le garde chasse, mais plutôt la description du monde minier dans l'Angleterre du début du XXème siècle.
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Un très beau roman.
C'est à un âge bien avancé que j'accomplis la lecture de ce roman dont j'avais entendu parler dès ma jeunesse, notamment en raison de ses "scènes de sexe". Mais, même si les scènes d'amour y sont explicites, ce qui a dû être bien "shocking" à sa parution (ceci-dit, c'est maintenant assez commun chez les auteurs contemporains!), ce roman ne se ramène absolument pas à cela.

J'ai beaucoup apprécié la complexité des personnages, la finesse de la réflexion sur la relation amoureuse, la description de la société aristocratique anglaise des années 20.

Ce récit est d'abord l'histoire d'une passion amoureuse, avec toutes ses exaltations physiques et morales, et aussi ses tourments, entre Constance Chatterley, une femme de l'aristocratie éprise de liberté, rétive aux valeurs que porte son mari dont elle va progressivement se dégager, et un homme du peuple, le ténébreux garde-chasse, Olivier Mellors, un homme à la fois intelligent et fruste, un homme lui aussi épris de liberté et refusant l'asservissement des gens de sa classe au monde industriel. Cette passion va amener Constance, après beaucoup d'atermoiements, à quitter son mari Clifford.
J'ai vraiment été agréablement surpris par la finesse d'analyse de ces deux amants, de leur force et de leur fragilité, mais aussi celle du mari, le baronet Clifford Chatterley, personnage revenu paraplégique de la guerre, prisonnier impuissant de son propre corps, mais aussi de son égoïsme, de son esprit de classe et de ses certitudes mentales.
Et de la description aiguisée de toute une série d'autres personnages, telle la gouvernante Madame Bolton, Hilda la soeur de Constance Hilda, son père Alexander, les aristocrates gravitant autour de Clifford Chatterley...

Mais ce récit va beaucoup plus loin. C'est aussi une description très profonde de l'aristocratie anglaise d'après la guerre 14-18, une aristocratie à la fois méprisante pour la classe ouvrière qu'elle fait travailler dans ses mines de charbon, mais aussi fatiguée et dépassée par le monde qui change, alors qu'elle voudrait que rien ne change.

C'est aussi, au travers de la description des aristocrates et des propos de Mellors, une critique, encore d'actualité hélas, d'un monde industriel, patrons comme ouvriers, obsédé par l'argent, la possession matérielle, et qui en perdant son lien ancestral avec la nature, va à sa perte.

Le récit comporte parfois des longueurs, par exemple le récit du séjour de Constance à Venise m'a semblé superflu. La fin est un peu rapide, mais on ne peut pas en faire de reproches à l'auteur, après tout, on retrouve aussi cette façon de terminer dans de très grands romans De Balzac, Stendhal, Flaubert...
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Ce roman qui date de 1928 est d'une magnifique liberté de ton et de pensée.
Et bien plus riche que ce qu'il en reste dans la mémoire collective qui retient qu'il s'agirait d''un roman scandaleux racontant de manière crue et impudique les amours d'une lady et du garde-chasse de son mari.
Ce roman dépeint avec acuité, intelligence et de manière assez visionnaire le monde de ce début du vingtième siècle, après le traumatisme de la première guerre mondiale, avec l'industrialisation qui oriente vers l'amour de l'argent, la perte du respect de la nature et le développement de l'intellectualisme creux au détriment du corps.
Il s'agit du roman d'une double transgression : celle d'une vision assez étriquée des moeurs et des rapports homme- femme et celle de la différence de classe.
Constance Chatterley qui est une jeune femme assez libre , d'origine écossaise, épouse pendant la guerre un baronnet, propriétaire de mines , qui reviendra infirme du combat, cloué dans une chaise roulante et impuissant.
Constance se dévoue au quotidien de son mari, qui a des prétentions littéraires, elle lui sert d'infirmière et d'assistante- Clifford Chatterley, grâce à son soutien , connait une certaine notoriété. Il a une vie sociale dans son manoir sinistre de Wragby où il reçoit des amis avec lesquels les conversations sont assez libres.
Clifford semble envisager que Connie puisse avoir un amant ( il voudrait un héritier) Et dans un premier temps , elle a un amant dans le cercle des visiteurs de Wragby, sans grande passion, sans grande conviction. Mais Constance s'étiole dans cette ambiance, sa soeur l'oblige à recruter une « nurse » pour les soins de Clifford, elle regagne de la liberté et se reconnecte avec la nature au cours de grandes balades dans les bois du domaine. C'est dans cet univers de nature qu'elle rencontrera Oliver Mellors, garde-chasse de son mari, mais bien plus que cela aussi : un homme qui a voyagé, qui a une vision du monde, une culture et une sensualité saine et généreuse. Constance choisira le déclassement pour vivre avec cet homme qu'elle aime d'une passion sensuelle irrésistible.
La force du roman réside dans la description de mondes antagonistes et dans l'approche réaliste de la sensualité féminine. Certes, il y a une certaine crudité dans la description faite par Lawrence de cette passion amoureuse mais la poésie, le lyrisme ne sont jamais loin.
Ce roman est féministe avant l'heure, il reconnait à la femme de pouvoir conduire son destin, il lui accorde le droit à la jouissance et célèbre la puissance du désir. une belle et bonne lecture !





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C'est un retour à la nature (restituée avec maestria par le film de Pascale Ferran) dans laquelle vit Mellors, que nous propose Lawrence de toute urgence. La sexualité est l'élément essentiel de la vie (de la vraie) selon le romancier. La froideur est liée à son absence, notamment chez Clifford et c'est la civilisation qui, par sa froideur a tué la sexualité non seulement chez l'aristocratie, mais un peu partout. La guerre a grandement façonné une civilisation en ruines.
Il reste heureusement la sensibilité qui donne accès à la vie menée par Constance et Olivier et les caractérise peut-être plus encore que la nature et la sexualité.
Un très beau livre pour moi.
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Ma mémoire me fait défaut ! Ais-je lu ce livre, il y a bien des années ou est-ce les souvenirs du film qui me laisse cette impression de relecture !
En tout cas, c'est sans regrets. Quel moment de bonheur, quel chef d'oeuvre de la littérature britannique. Effectivement, nous ne pouvons qu'imaginer le scandale dans cette société rigide et soi-disant bien-pensante, à la sortie du livre.
C'est un véritable portrait au vitriol de la société de cette époque. Un vrai roman sociétale sur les populations ouvrières et aristocratiques, sur l'histoire des Midlands et des mines de charbons. Mais c'est surtout la rencontre de ces deux solitudes qui vont partager la sensualité et la volupté, « toutes les étapes et les raffinements de la passion et les extravagances de la sexualité».
L'écriture est magistrale.
C'est le livre le plus connu de D. H. Lawrence mais pas le meilleur d'après Frédéric Beigbeder (Dernier inventaire avant liquidation).
Je suis curieux de connaître les autres titres à privilégier.
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Très bien écrit et d'excellentes descriptions tant sur les sentiments tant sur les us et coutumes de l'époque.
Le dévoilement de l'histoire se résume au culte sexuel de l'homme des bois, au désir d'une femme pour le rustre, le bestial, l'animal. Chacun sa sexualité.
L'écriture est superbe et en son genre c'est un chef d'oeuvre.
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Publié en 1928 mais rapidement censuré, L'Amant de Lady Chatterley est considéré comme le Cinquante Nuances de Grey de l'époque, la qualité en plus (vous ne trouverez pas de chroniques de Cinquante Nuances de Grey sur ce site car la lecture a été tellement fade que 1. je n'ai rien trouvé à en dire d'intéressant, 2. rarement un livre m'avait paru aussi dépourvu d'intérêt pour refuser de lire la suite).
Largement décrié, le roman du britannique D. H. Lawrence a d'abord été publié à Florence à compte d'auteur en 1928 mais n'a été admis dans les librairies anglaises qu'après 1960 (l'auteur est décédé en 1930) après un procès de la maison d'édition Penguin Books pour publication obscène. Les scènes largement érotiques que d'aucuns ont estimé pornographiques ont été cause de cette mise à l'index durant trois décennies.

L'histoire en elle-même n'a pourtant rien de scandaleuse. Constance Chatterley est mariée à Clifford, un riche terrien qui revient infirme et impuissant de la Première Guerre Mondiale. Constance est jeune et Clifford, compréhensif. Constance, en jeune femme libérée, prend un premier amant, puis un deuxième. Elle entretient une relation bouleversante avec Mellors, le garde-chasse du domaine dont elle finit par avoir un enfant. Dans un même temps, D. H. Lawrence décrit une Angleterre industrialisée et triste où le paysage se couvre davantage de mines que de forêts. de longs passages décrivent ses campagnes houillères en opposition au reste de nature qu'ils subliment de lumière et de beauté. Pourtant, même si ces descriptions sont intéressantes, elles restent mineures et au second plan d'une histoire beaucoup plus sulfureuse.

Ce qui a choqué à l'époque, c'est le langage cru des descriptions des scènes érotiques. Les femmes de l'époque tentaient de se procurer L'Amant de Lady Chatterley pour mieux comprendre les choses de l'amour qu'on n'apprenait pas à des jeunes filles. le point de vue pris par l'auteur est étonnant : j'ai trouvé ce roman très centré sur le plaisir féminin contrairement à ce que l'on pourrait penser pour un auteur britannique du début du XXème siècle. Parfois je me suis demandé s'il n'avait pas été écrit par une femme, tant l'étude des sentiments et des sensations me semblait réaliste et bien analysée.
J'ai trouvé quelques longueurs, notamment quand Constance prépare son voyage en Italie. Certains passages auraient sans doute mérité d'être abrégés mais ils n'enlèvent rien au côté précurseur d'un roman pareil.

Plus de chroniques littéraires sur :
Lien : http://raisonlectureetsentim..
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Le roman de D.H Lawrence, que j'ai lu il y a quelques années, est une pure merveille. J'ai adoré lire « L'amant de Lady Chatterley » autant que de voir l'adaptation au cinéma « Lady Chatterley » de Pascale Ferran (avec une fin légèrement différente). Ce qui est rarissime chez moi. Je préfère toujours le livre au film.
C'est aussi un classique que je relirai avec plaisir... et que je prête volontiers.
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