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3,8

sur 1934 notes
Publié à Florence en 1928, le roman n'a pu être imprimé au Royaume-Uni qu'en 1960, longtemps après la mort de l'auteur (1930). D.H. Lawrence avait envisagé d'intituler son livre Tenderness (en français, Tendresse), et il a fait d'importants changements au manuscrit original afin de le rendre plus accessible aux lecteurs.

La publication du livre a provoqué un scandale en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une aristocrate.

Lors de la première publication au Royaume-Uni en 1960, le procès des éditeurs, Penguin Books, sous le coup de la loi sur les publications obscènes (Obscene Publications Act) de 1959, fut un événement public et un test pour cette nouvelle loi qui venait d'être promulguée à l'initiative de Roy Jenkins. Cette loi permettait aux éditeurs de textes « obscènes » d'échapper à la condamnation s'ils pouvaient démontrer que l'oeuvre en question avait une valeur littéraire. Dans le cas de ce roman, un des arguments de l'accusation était le fréquent usage du verbe fuck (en français, foutre, baiser ou fourrer) et de ses dérivés.
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Lady Chatterley

Chatter : bavarder Lay (ley) : fuck
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La publication du livre a provoqué un tollé en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une aristocrate. Longtemps interdit et vendu sous le manteau, il a été reconnu chef-d'oeuvre suite à un procès-fleuve en 1960 à cause de sa publication par l'éditeur Penguin Books. L'histoire est celle d'une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant. Une vie monotone, un mari indifférent et la frustration sexuelle poussent Constance à entamer une liaison avec le garde-chasse, Oliver Mellors. Quand le roman se termine, Constance attend un enfant de Mellors. Ils sont provisoirement séparés en attendant d'obtenir le divorce de leurs conjoints respectifs. Bien entendu, l'auteur rue ici dans les conventions sociales et situe l'histoire à la sortie de la première guerre mondiale. Shoking ! Aujourd'hui, cela a un peu vieilli, car on est dans un monde où le sexe s'affiche partout.
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Constance, Lady Chatterley, meurt d ennui à petit feu auprès de son mari Clifford revenu handicapé de la guerre. Incapable de la satisfaire physiquement et de lui donner un enfant. Constance va s éveiller à la sensualité auprès du garde chasse de son mari.
Roman très sensuel, un peu cru, souvent poétique qui met en balance deux visages de l Angleterre.
Roman que j ai trouvé long à démarrer. Peut être que j avais trop d attentes.
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Ce livre a une terrible "montée en puissance" !
Je démarre sur 2 étoiles... Mais à la fin du livre, on comprend les points communs de Constance Chatterley et d'Oliver Mellors.

Ils détestent tous les deux les conventions sociales 
Ils sont tous les deux « sylvestres », ils aiment la nature ;
ils ont tous les deux besoin de sensualité douce dans ce monde de tabous !
Les tabous !
Ils détestent tous les deux les tabous de classe ;
Ils détestent tous les deux les tabous sexuels so shocking de cette société anglaise so british, issue de l'empire britannique de Victoria.
Et surtout, surtout...
Constance et Oliver se comprennent par dessus tout, parce qu'ils ont eu, tous les deux, des expériences sexuelles malheureuses.
Et tout ça me plaît, parce que je connais, et je mets enfin 4 étoiles !
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Voici le début de l'histoire...
1919, région industrielle de Sheffield. Sir Clifford est marié à Lady Chatterley. Mais, revenu paralysé des jambes de la guerre, il ne peut pas faire l'amour.
Constance cède aux avances pressantes de Michaelis, mais ses remarques sexuelles abruptes agacent celle-ci.
Puis, pour respirer de toujours assister Clifford dans ses déplacements, elle va assez souvent s'aérer dans le bois de la propriété.
C'est là qu'elle découvre Oliver Mellors, le garde-champêtre de Sir Clifford....
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Au début du livre, je m'ennuyais, ça valait deux étoiles pour moi : trop vulgaire, trop sexuel, même si je suis loin d'être une sainte-Nitouche, trop peu d'action. Un « roman d'atmosphère »  !
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Puis, deuxième étape, au bout de 200 pages tout de même, Mellors exprime ses idées sur l'exploitation sociale des mineurs : je monte à 3 étoiles !
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C'est alors que Constance veut enfin se débarrasser de cet infâme Clifford, imbu, méprisant, ( la scène avec la voiture de Clifford dans le bois est magnifique d'émotion ), so british, tellement fier de la réussite industrielle de l'Angleterre, … et la deuxième question qui me vient à l'esprit est :
Va-t-elle réussir ? Dans ce monde de conventions ? Et surtout avec un « déclassé social », et les ragot de l'époque qui vont avec ? 
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La première question qui me tarabuste depuis le début de cette lecture est :

pourquoi ce livre sent-il le souffre ?
Pourquoi ce livre a-t-il été interdit 30 ans en Angleterre ?
Est-ce à cause de son aspect sexuel, ou est-ce parce qu'il critique la société de castes anglaises et sa société industrielle qui enrichit les riches, et rend sous-hommes, bossus, difformes, sans cerveau, et« minéraux », les mineurs de ce pays ?
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J'ai lu, après le livre, la préface de l'auteur. Et j'ai eu la réponse à ma question !
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David Herbert Lawrence est fils de mineur, comme Oliver ;
il tombe amoureux d'une femme noble, comme Oliver ;
il se passionne pour les « peuples sylvestres », comme Constance.
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Le passage humoristique et tendre sur « John Thomas and Lady Jane » qui, ici représentent affectueusement le sexe de l'homme et celui de la femme, est une allusion à sa deuxième version expurgé des scènes « hard » du livre sur Lady Chatterley.
Le livre ici critiqué est la troisième version.
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Rattrapé par la tuberculose, il voulait absolument publier ce livre avant de partir.
Etant impossible d'éditer en Angleterre pour cause de censure, il publia à compte d'auteur en Italie en 1928. Il est mort en 1930, juste après avoir écrit une apologie de son livre.
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Sa façon de décrire la sexualité masculine est comique, notamment avec Michaelis, mais assez souvent vraie, bien sûr.
Malraux dit qu'il ne comprend pas la sexualité féminine. Je pense que si. Mais je ne suis qu'un homme.Je vais de ce pas voir les critiques de nos chères soeurs babéliotes pour voir si elles écrivent quelque chose là-dessus : )
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Je sors de cette lecture déçue. Mellors toujours ricaneur, Constance ne sait pas ce qu'elle veut. Les rapports entre les personnages sont alambiqués. A certain moment on ne sait pas si Constance est réellement consentante. Bref la lecture a été longue et je sors frustrée de cette lecture.
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Si vous souhaitez lire un roman érotique, passez votre chemin !
Au regard de l'évolution de la société depuis sa sortie, les quelques scènes de sexe apparaissent bien raisonnables. Non vraiment l'intérêt de ce roman réside dans autre chose !
D'abord un très beau personnage : les interrogations, le mal être mais aussi la spontanéité, la liberté et la droiture de cette jeune Lady Chatterley sont fort bien décrits et c'est une héroïne que j'ai trouvée très attachante. Issue de la haute bourgeoisie, mariée jeune avec un noble qui reviendra infirme et impuissant de la guerre de 14-18, elle s'ennuie à mourir dans le domaine de son mari situé dans les Midlands à proximité des mines de charbon.
La galerie de personnages qui gravitent autour d'elle est aussi très réussie : le mari Clifford qui incarne le conformisme et l'absence de scrupules des classes supérieures, la soeur, l'infirmière, le père etc
Je serai plus réservée sur le personnage du garde-chasse Mellors, un homme curieux, du moins à mon sens, qui rejette les autres, revendique sa virilité en étendard et semble toujours insatisfait. Je ne l'ai pas trouvé très attachant.
C'est aussi une belle réflexion sur ce qui fait un couple. L'amour charnel en est le ciment et pour un classique c'est étonnant et plutôt amusant d'avoir des descriptions plutôt précises et non édulcorées de leurs rencontres. L'histoire d'amour en devient d'autant plus convaincante.
C'est également une réflexion sur la société anglaise évoluant dans un environnement industriel, s'éloignant des valeurs fondamentales et de la nature et de et de plus en plus obsédée par l'argent. Sur ce point, le roman a des accents prémonitoires : destruction du milieu naturel, société de consommation qui arrivera ensuite…..tout était en germe dans ce livre.
Je ne mets pas toutes les étoiles car j'y ai trouvé des longueurs mais cela reste un roman plutôt passionnant, atypique, avec un très beau personnage féminin et plein de de pistes de réflexion. Intemporel finalement !
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Ce classique décrié à sa sortie pour son côté sulfureux est surtout un portrait de l'Angleterre du début du 20eme siècle. L'industrialisation de plus en plus importante change les paysages, les Hommes et les mentalités. L'auteur déplore la perte des valeurs traditionnelles au profit de la lutte des classes, de l'argent et des loisirs. Dans ce contexte, la relation entre Lady Chatterley et son garde chasse apparaît comme une opposition à ces changements. L'union de leurs corps, animale et primitive, s'oppose à cette dislocation de la société.
Jai beaucoup aimé le style de l'auteur, ses réflexions qui interrogent sur la vie"moderne". En revanche, j'ai trouvé le personnages un peu plats. Si Lady Chatterley et Oliver Mellors avaient eu plus de fougue, plus de caractère ça aurait été un coup de coeur.
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Classé souvent comme un roman « érotique » voire comme « le chef-d'oeuvre de la littérature érotique » je trouve qu'il est bien plus que cela. Pour moi c'est d'abord l'histoire d'une aristocrate qui rejette les codes aristocratiques « coincés », que le monde industriel (qui passionne son mari) ennuie, bref, qui étouffe dans son manoir au milieu des bois avec un mari sombre, peu aimable, rendu impuissant et paralysé des jambes depuis la guerre. Elle rêve de couleurs, de passion, de voyages, d'humanité…

La trame de fond de l'histoire est aussi intéressante : l'univers et les codes aristocratiques, le monde industriel en plein développement, les relations de classe entre ouvriers et aristocrates. Finalement cette relation entre Lady Chatterley, l'aristocrate humaniste, et Olivier Mellors, le garde-chasse lettré et cultivé, peut-être vue aussi comme le symbole d'une ouverture sur le monde moderne, vers une plus grande liberté d'expression et de moeurs dans une Europe Occidentale qui se libéralise : à bas les préjugés et vive l'amour et la liberté :)
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Le poète et écrivain Philip Larkin résume à sa façon le procès et les conséquences de son verdict : On a commencé à faire l'amour en 1963, entre la fin de la "censure Chatterley" et le premier disque des Beatles.

Et bien, c'était pas folichon, le cul, chez les Anglais !

Ils Brexitaient déjà dans le lit conjugal, ces satanés Rosbeef.

Tout est histoire de savoir quand il faut se retirer (ni trop vite, ni trop tard) de ne pas laisser des factures impayées, ou des femmes insatisfaites sexuellement parce que leur Jules la joue à la Chirac (deux minutes, préliminaires comprises).

Et à ceux qui diraient que les femmes sont frigides, je leur répondrai qu'ils sont des mauvaises langues.

Je suppose, mesdames et mesdemoiselles qui lisez ma bafouille, que des amants merdiques, vous avez connu ça vous aussi. le mec qui tire son coup et puis se vautre à côté pour ronfler, vous laissant sans jouissance, on a toutes connu ça (et les hommes qui aiment les hommes aussi, je ne suis pas sectaire).

Lady Constance Chatterley n'a pas de bol, après avoir été déniaisée dans sa jeunesse, elle a épousée Clifford Chatterley, un intellectuel avec un titre mais ce dernier a perdu l'usage de ses jambes et de tout ce qui se trouvait sous sa ceinture dans les tranchées de 14-18.

Pour la bagatelle, Constance est priée d'aller voir ailleurs – oui, elle a sa permission – et elle a même le droit de choisir un étalon reproducteur, puisque, en 1920, la banque du sperme n'avait pas encore de guichet spécial prévu pour les retraits en liquide.

À ceux qui voudraient lire de la gaudriole, du porno ou autre terme, ma foi, il perd son temps car ce qui était considéré comme pornographique en 1928 ne l'est plus en 2019.

On pourrait dire que le roman est érotique car rien n'est suggéré, on parle de phallus, de con et il parait que dans la V.O, Lawrence utilisait volontiers le mot "FUCK". Voyez, je le note en majuscule et personne ne va s'émouvoir ou perdre connaissance. Juste ma mère qui me fera les gros yeux. Et encore, s'il elle le voit (risque zéro).

Là où les dents ont dû grincer, c'est que Lawrence frappe aussi sous la ceinture et ne se prive pas de dresser un portrait peu flatteur des classes non laborieuses, celle qui a des dents, du fric, qui est allée à l'école, qui a des biens, qui ne bosse pas, qui fait bosser les autres, anybref, celle qui a des titres de noblesses et des noms à rallonge.

L'Angleterre des riches propriétaires qui ont fait leur fortune sur le dos des mineurs s'en prend plein la gueule aussi.

Parlant du déclin de cette Angleterre rurale pour une industrielle, de ces manoirs, châteaux, trop chers à l'entretien, qui se font abattre l'un après l'autre, l'auteur tape une nouvelle fois sous la ceinture, alors que les parties étaient déjà douloureuses. Certains ne veulent pas voir la vérité en face.

Revenons maintenant à notre Clifford qui va autoriser sa femme Constance à aller se faire monter par un autre et se faire engrosser, aussi. Mais attention, faut qu'elle continue de l'aimer, son Clifford, faudrait pas qu'elle y prenne du plaisir.

De plus, môsieur Clifford est persuadé qu'un jour, sa machinerie recommencera à fonctionner et là, il pourra lui faire des enfants. C'est beau de rêver.

S'il vous plait, pourrait-on faire un accident de chasse pour Clifford ? Ce personnage n'a rien pour lui et j'ai eu plus souvent envie de pousser sa chaise d'infirme du haut de la colline que je n'ai eu d'empathie pour lui.

Sir Clifford est hautain, égoïste, tyrannique, est pour la persistance des classes sociales, des apparences et pense que c'est lui qui sacrifie son existence pour sa femme et que c'est elle l'insensible. À se demander s'il l'a aimé un jour, Pitié, offrez-lui des lunettes de chez Afflelou ou baffez-le pour qu'il ouvre enfin les yeux.

Ou mieux, payons un tueur à gages pour lui régler son compte, même si, parfois, dans ses discours, il analyse correctement la société et que l'auteur avait besoin de créer un personnage tel que lui pour délivrer son fiel sur la société et son analyse, aussi.

Pas de bol pour le Clifford, c'est avec le garde chasse, Oliver Mellors, que sa femme va fauter. Pire, elle va y trouver du plaisir et en tomber amoureuse. Et ça, c'est pas permis.

C'est ça, le grand scandale du roman ! Pas tellement le fait que madame aille voir à côté, puisque le petit oiseau de monsieur son époux ne siffle plus, mais c'est le fait qu'elle jouisse avec son garde-chasse, qu'elle y prenne du plaisir, qu'elle en tombe amoureuse. Et ça, la société bien pensante anglaise ne le tolérait pas.

En 2019, ce roman n'a plus rien de sulfureux, plus rien de porno, plus rien de licencieux, personne ne se choquera du garde-chasse qui tire son coup dans une chasse gardée et qui nomme son pénis "Thomas" et le sexe de sa lady, son con.

Pourtant, cet homme a de l'éducation, a lu des livres, a étudié, a fréquenté des officiers, mais les circonstances de la vie l'ont rendu amer, nihiliste et il a abandonné son beau parler pour reprendre le patois du coin.

À notre époque, on ne s'émouvra même pas de la critique de l'Angleterre de l'après-guerre, on a lu pire, on a lu plus cinglant dans le cynisme, on est allé voter, on a vu les résultats…

Donc, de nos jours, on haussera juste un sourcil là où, il y a 90 ans, on reniflait des sels pour se remettre de ses émotions tout en hurlant à la fatwa sur la tête de D.H. Lawrence avant d'enfermer son roman durant 40 ans dans les jupons de fer de Dame censure.

La lecture était plaisante mais on a tout de même beaucoup de blablas sur la fin et ça commençait à devenir un peu lourd, surtout quand la lady Chatterley nous la jouait petite fille amoureuse avec ses "dis-moi que tu me gardes. Dis que tu vas me garder, que tu ne me laisseras pas te quitter pour aller ailleurs ou avec quelqu'un d'autre".

Une oeuvre classique sur laquelle j'aurais dû me pencher un peu plus tôt mais, voyez-vous, il n'est jamais trop tard pour bien faire et se mettre à jour dans ses lectures érotico-classiques (bon, ce n'est pas les "Les onze mille verges" non plus).

Un roman que j'ai apprécié, même si les blablas sur la fin m'ont plus fait soupirer qu'autre chose.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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