La mauvaise route.

Légèrement empâté par la bonne chère et l’alcool, il restait un adversaire redoutable malgré ses tempes argentées : trente-huit, quarante ans peut-être, dont la bonne moitié consacrée à exploiter les vices de ses semblables : voler, piller, agresser. Une chance insolente, une habileté dans le crime frisant la perfection lui avaient permis de passer à travers les coups les plus durs, d’échapper, sauf une fois, à la justice ! Bref, un homme dangereux, conscient de ses capacités, capable de tout pour atteindre le but fixé.

Les gisements stériles n’intéressaient plus personne ; rares étaient les touristes venant de temps à autre visiter les galeries effondrées et dangereuses, le mirage de l’or ne restait plus que dans les récits des vieux pionniers du début du siècle.

Personne ne se méfiera d’un aveugle, ne viendra le frôler de suffisamment près pour deviner qu’il cache un fusil à canon scié sous les plis de son imperméable.