47 cordes, tome 1

Une femme qui peut se transformer à volonté en n'importe quel être humain (il paraît qu'il faut appeler cela une « métamorphe », le résumé nous donne ce nom comme s'il existait alors qu'il n'est pas attesté en tant que substantif, et que l'adjectif, qui existe, n'a pas ce sens, cf. le Trésor de la langue française en ligne), tombe amoureuse d'un jeune harpiste désargenté qui rêve à la fois d'entrer dans un orchestre et surtout de posséder la harpe de ses rêves. Cet instrument possédant 47 cordes, la susmentionnée « métamorphe » va lui lancer 47 défis pour le lui offrir. ● J'ignore si cela est dû à une recherche d'originalité à tout prix, mais on est ici dans du grand n'importe quoi. Comme si l'intrigue initiale ne suffisait pas, les sous-intrigues se multiplient pour parvenir à remplir 380 pages (dont beaucoup inutiles) de billevesées dont le ridicule ne fait même plus sourire. ● J'ai bien compris que l'auteur visait le genre fantastique mais on se croirait davantage dans le dessin animé Scoubidou qui aurait choisi pour pimenter sa sauce de faire traverser à ses jeunes héros de grotesques scènes de débauches orgiaques volontiers sadomasochistes chez les riches. On est très, très, vraiment très loin des Métamorphoses d'Ovide. ● La vision qu'a l'auteur du luxe et de l'opulence n'est sans doute révélatrice que de ses fantasmes. ● Apparemment ce jeune auteur a déjà été primé pour d'autres albums ; s'ils sont du même acabit (ce que je n'ai pas envie de m'aventurer à découvrir), cela me laisse songeur…

C'est l'histoire d'un jeune garçon,Ambroise, associal et qui semble avoir eu une enfance relativement sévère. Il rencontre une jeune femme métamorphe, c'est-à-dire, un être ayant la capacité de prendre n'importe quelle apparence, donc pouvant se transformer en femme ou en homme et prenant les traits de n'importe quelle personne. Dans l'histoire c'est intéressant, car le fantastique flirt terriblement bien avec le réel, on s'y croit vraiment et cela ne choque pas, pour le coup j'ai aimé cette ambiance et l'évolution du personnage métamorphe qui tente de trouver l'apparence et les traits qui vont plaire à Ambroise.
Une richissime cantatrice qui n'est autre que notre metamorphe propose à Ambroise de gagner une Harpe contre 47 defis. Elle est riche et évolue avec ses semblables dans une ambiance, dépravée et cynique. Elle, elle est amoureuse et semble plutôt une gentille par rapport à ses semblables. Encore que les défis qu'elle impose à Ambroise sont à la limite de l'humiliation, c'est gênant, mais bon.
Jusque là tout va bien, mais voilà un scénario avec une metamorphe qui court après un humain cela ne peut pas tenir sur 384 pages. Alors, il y a un fond intéressant, le dédoublement de personnalité, à savoir le metamorphe et l'absence de sociabilité à savoir Ambroise. Car Ambroise n'a pas d'ami et sa seule passion, c'est le dessin, la harpe et les mangas. Mais comme je le disais sur 384 pages, il fallait bien rajouter une ou deux intrigues avec soupçon d'ambiance bizarre et totalement incongrue et ça aurait pu le faire. Mais cela ne le fait pas, au fur et à mesure, de l'intrigue, on sent les rajouts et tout cela fait un scénario un peu embrouillé.
Le dessin est bien, il est simple sans extra, des dessins bien dessinés, bien propre, dans des cases qui restent bien alignées, voilà une bande dessinée de 384 pages qui ne m'a absolument pas touché et que j'ai eu du mal à finir.