Un très bon roman d'espionnage, est-ce vraiment étonnant venant de la part de John le Carré ? Pas vraiment, l'ancien espion connait son ancien métier d'espion et sait aussi très bien le retranscrire en roman. Il a la juste dose de réel et de romancé, ce qui me plaît toujours, d'autant plus qu'il sait également gérer le suspens. Ce suspens digne des meilleurs, celui où il ne se passe pas grand-chose mais le moindre faux pas peut mener à l'échec de la mission ou pire, un simple échange de documents sur un banc peut devenir un piège rapidement et j'adore ça.
Son personnage principal, Salvo, un éminent interprète sollicité par les grandes entreprises, les tribunaux… mais aussi par le renseignement britannique, est crédible du début à la fin, il a des forces et des faiblesses comme tout homme, il a surtout du cran, du courage, et joue d'un petit peu de chance par moment, mais jamais
John le Carré va vers la simplicité. C'est aussi ce qui me plaît dans ses romans, il n'y a pas de gros coup de bol qui tombe à pic, il y a seulement un facteur chance commun à tout événement de la vie.
Le roman se déroule en république démocratique du Congo, j'ai été assez content du voyage car les couleurs locales sont peu abordées dans le roman en général et encore moins dans l'espionnage, le pays ravagé par la guerre qui se fait spolier ses richesses par des grandes entreprises et aussi un moyen de dénoncer les actions de l'occident au passage.
J'ai adoré, le roman se dévore, les enjeux sociaux et économique apportent une crédibilité au livre et le personnage principal est bien trouvé, profond, bien écrit comme tout le reste du roman.