Citations sur Retour de service (86)
Quel rôle jouera Arkady dans cette régénération tant attendue de la mère patrie ? Il sera ce qu’il a toujours été : son pilier et son défenseur. Il la sauvera des saboteurs et des profiteurs, qu’ils soient étrangers ou locaux. Il comprend que l’histoire est capricieuse. Rien ne perdure si on ne se bat pas pour. Le KGB n’est plus. Tant mieux. Un nouveau service d’espionnage idéaliste protégera tout le peuple russe et pas seulement les oligarques. » p 141 – 7
[…], sous leur regard torve, monte l’escalier doré royal jusqu’au vestibule, où flotte cette odeur de sueur, d’essence de tabac brun et de parfum pour femme qui dit à chaque Russe qu’il est chez lui. » p 146 a 15
Un patriote qui défend quoi ? Facebook ? Les start-up du Net ? Le réchauffement climatique ? Des corporations tellement énormes qu’elles pourraient dévorer ton petit pays tout cassé en une seule bouchée ? » p 154 a 6
« Tu sais ce que c’est Trump ?
- Dis-moi.
-C’est le nettoyeur des chiottes de Poutine. Il fait tout ce que le petit Vlad ne peut pas faire lui-même : il pisse sur l'unité européenne, il pisse sur les droits de l'homme, il pisse sur l'OTAN. Il nous assure que la Crimée et l’Ukraine appartiennent au Saint-Empire russe, que le Moyen-Orient appartient aux Juifs et aux Saoudiens, et merde à l’ordre mondial ! Et vous, les Britiches, vous faites quoi ? Vous lui taillez une pipe et vous l’invitez à boire le thé avec la reine. Vous prenez notre argent sale et vous le lavez pour nous. Vous nous accueillez uniquement si on a assez d’envergure en tant qu’escrocs. » p 154 a -4
Dans notre univers pourri, qui est riche aujourd’hui sans être un voleur ? Le succès n’est pas honteux, c’est une absolution, c’est la preuve de l’amour de Dieu. Mais elle n’a pas de Dieu. Et moi non plus. » p 158 a 12
[…] : la solitude amoureuse de cet homme d’une virilité incontestable qui se transforme toujours au moment crucial en l’enfant perdu qu’il fut jadis, impuissant, rejeté. Humilié, quand le désir vire à la honte et que la colère enfle en lui. » p 160 a 6
Trump est peut-être le pire président que l’Amérique ait jamais eu, mais ce n’est pas Hitler non plus, même s’il voudrait bien l’être, et il existe plein d’Américains honnêtes qui ne vont pas accepter cela les bras croisés.
Il semble d’abord ne pas m’avoir entendu, puis de la voix lointaine d’un homme qui se réveille d’une anesthésie, il affirme : « Peut-être, mais il y avait aussi plein d’Allemands honnêtes, et ça n’a servi strictement à rien. » » p 184 a – 5
Mais une femme aux traits banals peut faire à peu près tout ce qu’elle veut de son apparence en l’espace de vingt ans. Le service imagerie nous a fourni un large éventail de physionomies que pourrait avoir adoptées la nouvelle Valentina alias Anette alias je ne sais qui. » p 190 a – 9
Et la Marion de notre service frère toujours en pleine fulmination qui sort de la pièce à grands pas de loup – ce qui me paraît contradictoire en soi, on ne peut pas marcher à grands pas et à pas de loup, si ? p 195 a 11
Haut plafond à poutres apparentes, fauteuils en cuir craquelé, icônes sombres, antiquités chinoises, livres anciens truffés de marque-pages et empilés en un équilibre précaire, ski en bois cassé accroché au-dessus de la cheminée, grand plateau d’argent où sont posés whisky, eau de Seltz et noix de cajou. » p 238 a – 14
Lui-même s’installe, rayonnant d’une bienveillance malicieuse. A Moscou, il faisait plus vieux que son âge ; maintenant sa jeunesse l’a plus que rattrapé. Ses yeux d’un bleu délavé brillent toujours d’une lueur semi-divine, mais plus claire et plus focalisée. » p 238 a – 2