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3,63

sur 213 notes
C'est le premier roman de le Clezio que j'ai lu et je l'ai fort apprécié. Il parle du colonialisme et de ses conséquences, de l'esclavage et de la recherche de ses racines...
Un homme séjourne à Maurice pour retrouver des noms, ceux de ses ancêtres et pour comprendre d'où il vient. A travers les personnages secondaires et leurs trajectoires, le roman dépeint l'envers du décor de cartes postales. Certaines descriptions sont magnifiques (celles de la forêt et de la cascade) et j'ai beaucoup aimé le personnage marginal du livre, Dodo, qui dort dans les cimetières et finit sa vie en France au bord de la méditerranée.
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Deux personnages racontent.

Le premier, Dodo, s'exprime dans un mélange de français et de dialecte africain. Ses propos sont signalés en italiques dans le texte. Pour bien restituer ses pensées, l'auteur adopte délibérément une orthographe souvent phonétique, et une grammaire approximative : il a dû faire pas mal d'effort pour arriver à un résultat aussi crédible !

Malheureusement, quant à moi, j'aime les écritures fluides. J'ai abandonné l'ouvrage après une demi douzaine de page laborieusement déchiffrées (dans le livre, le nombre de pages en italiques, correspondant au témoignage de Dodo, semble dépasser la centaine).

Le second personnage, Jérémie, est présenté en 4ème de couverture, et je m'en tiendrai à ce résumé, même si c'est peut-être passionnant.

J'essaierai de découvrir Jean-Marie LE CLEZIO (Nobel de littérature en 2008) à travers une autre de ses ouvrages. Et je remettrai rapidement celui-ci dans une boite à livre, celle où je l'ai trouvé ou une autre.
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Le Clézio choisit de nous faire partager son histoire familiale avec l' île Maurice en campant 2 personnages qui ont des liens avec le domaine d'Alma, lieu des années de l'enrichissement par la canne à sucre et la traite négriere.
Le premier, un pauvre diable surnommé Dodo, mangé par la lèpre, qui finit SDF à Paris ; le second, un jeune homme en quête de ses racines mauriciennes, qui part sur les traces de son père ayant vécu à Alma et cherchant des réponses sur les non- dits de sa famille.
Un parallèle avec la disparition du dodo, l'oiseau pataud et lourd sacrifié à l'arrivée des colons anglais et hollandais qui le chassent et saccagent son habitat naturel court tout au long du livre qui raconte le désespoir des pauvres spoliés par l'appât du gain, ainsi que la nostalgie de ce paradis perdu et vendu au tourisme international avec ses couchers de soleil sur fond de drogue et prostitution.
Les récits se succèdent, s'enchassent avec des témoignages, des gros plans pas toujours reliés, une quantité de noms, de lieux, de faits desquels émergent des moments forts : le lavage des pieds des clochards, l'appel des esprits, l'accouchement de la fille violée...
Un livre fort, engagé, qui pointe du doigt un monde dur aux faibles et l'impossibilité même de trouver des réponses.



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J'ai cordialement détesté lire cette histoire, que je me suis forcée de lire jusqu'à la fin. L'histoire n'a aucun intérêt, la narration est brouillonne au point d'être perdue : qui parle ?
Je ne me suis intéressée à aucun des personnages, je n'ai été touchée par aucun d'eux, je n'ai pas voyagé... la lecture fut une épreuve et j'ai voulu l'arrêter plusieurs fois, mais je voulais la finir pour essayer de lui laisser une chance.
Livre brouillon, peu touchant, sans aucun intérêt pour moi. Ceci est mon avis personnel, totalement assumé.
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Voici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l'oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l'admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l'ancien domaine des Felsen sur l'île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions :
« Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d'hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s'éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d'or. Je suis dans mon île, ce n'est pas l'île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n'est pas l'île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c'est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon coeur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d'or, les yeux levés veVoici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l'oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l'admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l'ancien domaine des Felsen sur l'île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions :
« Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d'hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s'éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d'or. Je suis dans mon île, ce n'est pas l'île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n'est pas l'île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c'est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon coeur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d'or, les yeux levés vers l'intérieur de ma tête puisque je ne peux pas doVoici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l'oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l'admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l'ancien domaine des Felsen sur l'île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions :
« Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d'hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s'éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d'or. Je suis dans mon île, ce n'est pas l'île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n'est pas l'île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c'est Alma, mon Alma, Alma des champs et des ruisseaux, des mares et des bois noirs, Alma dans mon coeur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d'or, les yeux levés vers l'intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »rmir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »rs l'intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles. »
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Une pierre de dodo comme déclencheur, un jeune femme qui accouche au milieu de la forêt, une jeune prostituée prénommé Krystal, un animal disparu, un certain Dodo au visage détruit par la lèpre (?) qui peut lécher son oeil avec sa langue, les traces presque effacées des esclaves conduits à Maurice et traités avec barbarie et des noms, des dizaines de noms dont la marque s'efface dans les cimetières et dont il ne reste de trace que dans le souvenir de Jérémie pour les avoir lus au dos des enveloppes ou entendus dans des conversations familiales. Et la chanson Auld Lang Syne de Robert Burns.


Jérémie, alter ego de l'auteur, se lance dans la quête de ce monde disparu. Il retourne à Maurice que son père a quitté jeune pour retrouver les traces de la famille Felsen, autrefois une grande famille de planteurs de cannes et une famille esclavagiste.
En parallèle, nous suivons la vie de Dodo, Dominic Felsen descendant de la branche réprouvée des Felsen, et réduit à l'état de clochard après la ruine de la famille, la mort de son père et la maladie qui l'a rendu monstrueux.

Dodo se rappelle le passé, son enfance dans la case à coté de la grande maison des Felsen, à Alma, son appartenance à l'illustre famille. Il décrit tout ce qu'il connait, refait les mêmes chemins pour que que les choses ne s'effacent pas comme les noms sur les pierres tombales. Sauf pour quelques vieux, il n'est qu'un clochard misérable qui se fait tabasser. C'est un tabassage qui rompt son destin et lui fait prendre un autre chemin.

Jérémie vient à Maurice sur les traces de sa famille, les Felsen de la grande maison, dont il est un des derniers descendants et dont le nom a laissé des souvenirs. Il rencontre quelques vieux qui ont connu cette époque et explore les lieux et les traces du passé de sa famille : le domaine appelé Alma dont il ne reste rien. Mais aussi les lieux où les esclaves étaient amenés, là où ils vivaient et mourraient ... Ces mêmes endroits où les touristes profitent de plages somptueuses.

Entre ces deux narrations s'enchevêtrent les récits des personnage représentant l'histoire locale : Saklavou, Ashok , Marie Madeline Mahé et Topsie, enrichissant encore le tableau..

Il y a de la magie dans ce livre, celle de la nature et de la force de certains humains, celle du souvenir qui garde vivant encore un temps. Il y a de la douleur et de l'injustice, celle du dernier dodo, de Dodo l'homme paria, des esclaves aux vies brisées, celle de Krystal, la jeune prostituée d'aujourd'hui. Il y a le poids d'une responsabilité (culpabilité?) d'une impuissance à défaire la douleur et l'injustice d'aujourd'hui (Krystal) comme celle du passé.

Certains passages m'ont fait venir les larmes, m'ont serré le coeur comme peu de livres ont pu m'atteindre. Je repense au carré de ciel bleu qu'on voit depuis le fond du puit où étaient précipités les esclaves. Je repense aux pierres jetées au dernier dodo et à son cri si triste. Je repense à l'errance de Dodo et aux quelques êtres d'exception qui lui offrent quelques moments de joies au fond de sa solitude.
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Dans sa langue flamboyante intégrant le créole, Le Clézio nous emmène sur les traces d'un passé perdu (dans plusieurs sens du terme) sur l'île Maurice, ce domaine du dodo, animal exterminé par les hommes comme le peuple africain mis en esclavage, et dans ces familles blanches désargentées qui eurent des branches métissées...
J'ai fini par me lasser d'une litanie de noms et détails qui se répètent, mais j'ai aimé ce voyage qui a fait écho - j'aime ce hasard des lectures - avec Les cent puits de Salaga (Ghana) et L'île de l'éternel retour (Barbade... beaucoup de similitudes entre ces îles malgré la différence d'océans).
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Jérémie Felsen arrive à Maurice pour y enquêter sur le dodo, cet oiseau étrange qui ne savait pas voler et que l'on fit disparaître. a la vérité, c'est sur la famille Felsen qu'il vient chercher des traces, car elle fut puissante. En 1796, Axel Fersen arrive à Maurice. C'est le début d'un empire basé sur le commerce, la canne et l'esclavage; Les Fersen vivent à Alma, une grande propriété foncière. Non loin de la là, vit la branche subalterne de la famille qui est très éloignée du pouvoir et des fastes. Dominique, le descendant de la branche pauvre, est un malheureux défiguré à la mémoire pourtant bien vivante. Alors que Jérémie évoque l'expansion de Maurice aux 18° et 19° siècle et la grande époque de richesse des Felsen à Alma, Dominique évoque des figures d'esclaves ou d'engagés et tout un panel de légendes et de croyances que ceux qu'on amenait de force dans l'île apportaient avec eux.
Entre ces deux récits qui s'entrecroisent, il y a le dodo dont, avec l'arrivée des hommes, le sort semble inexorablement fixé. Ce grand oiseau, adroit par moments et maladroit à d'autres et qui semble comprendre son destin...
Si on peut s'interroger sur l'attribution du prix Nobel à un tel ou une telle, ce questionnement ne peut s'appliquer à JMG le Clézio. Enchanteur, poétique, puissant et cruel, Alma est un roman à plusieurs voix dont la construction, la sureté d'écriture et le pouvoir d'évocation sont la marque d'un très grand auteur. A plusieurs reprises, j'ai été littéralement éblouie par le talent sidérant de cet écrivain. Je pense au passage qui touche à la fille illégitime de Mahé de la Bourdonnais et celui sur le dodo qu'on extrait avec précaution de Maurice pour le conduire en Angleterre où il rencontre une mort certaine. Mais il faudrait aussi citer les passages sur Krystal, ceux sur Aditi et les merveilleuses évocations d'Alma faites à tour de rôle par les deux narrateurs.

Un très beau livre d'une puissance rare sur ce que fut et ce qu'est Maurice. Et un grand auteur, très au dessus de la mêlée...






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Il est un peu difficile d'entrer dans ce livre, car il faut se laisser porter par le flux du langage et accepter de perdre le fil de la narration. Splendide roman-poème, le texte dévoile peu à peu l'identité de l'île Maurice, ses habitants, sa langue, sa flore et sa faune, son rythme qui n'est pas le nôtre, ses richesses et sa pauvreté, et nous transporte dans un autre lieu, mais aussi à une époque où elle était "Alma", avant de devenir "Maya'. "Alma", l'âme, en latin, et les références bibliques abondent, comme souvent chez Le Clézio, dans cette quête des origines : Jérémie, Achab, Jonas, Macchabée, L Arche, le lavement des pieds, et le "clochard céleste" évoqué comme un Christ souffrant. "Alma, Alma mater", c'est la femme vénérable, la Vierge, qui manque à Dodo, lépreux ravagé par la misère, et "Maya", c'est la féminité dévoyée, la sexualité triomphante alliée à la cupidité. Et que dire de "Ripailles", "L'harmonie", "Crève-coeur" etc ? Ce n'est pas un hasard si Le Clézio attire notre attention, au début, sur les noms. le roman-poème est tissé de noms. "Alma", c'est un mythe, une histoire qui raconte l'éternel recommencement de la lutte du bien contre le mal, la nostalgie d'un salut, et un héros qui affirme "Mon nom est Personne", car il est "L'étranger". Cette quête de racines géographiques n'est-elle pas aussi, et peut-être avant tout, une quête d'âme ? de plus, l'oiseau Dodo rappelle l'albatros de Baudelaire : le poète a "des ailes de géant" qui l'empêchent de marcher, il demeure incompris des autres hommes. Sa seule patrie, c'est la littérature. Un excellent livre, qui procure un grand plaisir de lecture.
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J'ai mal ciblé mon choix de livre. Je ne m'attendais pas à "ça", j'ai été déçu. Je crois que je suis simplement passée à côté du bouquin.
Je cherche encore la signification à cela, le message à faire passer.
Les histoires, destins croisés de deux personnages principaux et de quelques personnages secondaires, sont tous tristes, sans but, sans intérêt.
J'ai été dérangée par le désir d'un personnage pour une fille mineure, et la manière dont j'ai l'impression que l'auteur ne trouve pas cela anormal (ou encore une fois, peut-être que je suis vraiment passée à côté).
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