Sans le "Défi des Nobels", je doute que j'aurais lu un livre de J.M.G. le Clézio. Comme entrée en matières, j'avais opté pour celui qui lui a permis (à 23 ans) de recevoir de Prix Renaudot et de se faire un nom très rapidement.
Quasiment en même temps, j'ai pu entendre une interview de l'auteur, très simple et érudit, parlant du sens de la vie et des racines, des origines et de leur importance.
Et c'est aussi ce que l'on trouve dans
le procès-verbal. Une quête de sens d'Adam Pollo, refusant les carcans, l'armée,
la guerre, la famille, cherchant la vie dans l'errance. le rapport aux autres et aux codes est également largement abordé. le refus des convenances. La recherche de soi.
L'écriture est lente (et finalement
pas si datée ou dé
passée que cela, malgré les années). C'est recherché, sous le soleil du Sud le temps s'écoule différemment. Mais la monotonie n'est qu'apparente.
Le Clézio déroule un rythme prenant, qui rend captif le lecteur. On se prend au jeu des dérives et des délires du personnage central. On ne frémit
pas vraiment, mais on se satisfait de savoir qu'il reçoit ce dont il a envie et qu'il échoue dans un asile d'aliénés, et y trouve son compte.
Les doutes instillés avec les coupures de presse, et la chute finale, au terme d'un roman de 300 pages sont tout à fait bienvenues. Cela donne à l'ensemble une touche ironique que j'ai beaucoup apprécié.
J'ai souvent pensé à
Molloy de
Beckett en lisant
le procès-verbal. Pour l'absurde, les codes, l'errance.