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Livre hommage à Jacques Allano, libraire à Saint Brieuc au Pain des rêves dont il était le co fondateur et qui s'est suicidé en mai 2020 suite au premier confinement et à la situation désastreuse des librairies
L'autrice qui a travaillé avec Jacques Allano dans les derniers mois qui ont précédé son suicide raconte l'homme et les difficultés qu'il a connu
Le livre se voudrait le témoin de la noblesse et la difficulté du métier, mais la langue manque de simplicité et Meredith le Dez insiste sur des passages peu clairs et pas assez universels.
du coup on passe un peu à coté de l'homme sans doute exceptionnel qu'était Jacques Allano, dommage !
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Une grosse boule de chagrin, de désespoir, d'amitié, de compagnonnage de libraires…. Une lecture faite cette nuit d'une traite, la gorge serrée…Un trésor d'empathie, de poésie, d'admiration d'une femme, auteure-poète, ancienne éditrice et « passagèrement libraire « auprès de Jacques Allano…dans une période délicate et tourmentée de « pandémie » pour tous nos amis-Libraires indépendants !

Un HOMMAGE aux LIVRES, à ce métier absolu de Libraire, de l'auteure à son ami, Jacques Allano, libraire à Saint-Brieuc pendant plus de 30 ans. Co-fondateur de la librairie « le Pain des rêves » (en hommage à un autre breton, Louis Guilloux). Revenu en 2019, après avoir pris sa retraite presque 10 ans plus tôt…reprise voulue pour ne pas voir « sa » librairie disparaître ! Tous ses proches, amis, clients l'ont vu profondément heureux de cette reprise, jusqu'au 1er confinement le 16 mars 2020, face à un vide, à une vie désertée par sa substance principale…

Confronté à ses fragilités,des chagrins et cette foudroyante épée dévastatrice le transperçant en lui assénant que ce métier adoré, exercé avec foi et enthousiasme n'était pas « essentiel »…

Blessure insensée vécue par tous nos professionnels de la culture, comédiens, musiciens, peintres, artistes de toutes les expressions…

Mérédith le Dez, pour conjurer le vide trop douloureux de l'absence de son ami, ne sait que faire… sa vie, à nouveau en suspens, avec une raison de vivre et d'agir qui s'évanouit… Elle avait ,pour accepter de seconder Jacques Allano pour reprendre la librairie, mis de côté un projet important de Livre ! Mais ce projet commun de refaire vivre « le Pain des rêves » l'a transportée…portée, avec cet ami-libraire qu'elle connaissait depuis de nombreuses années, qu'elle estimait et avait appris à connaître… Elle se voyait si bien se « former » auprès de lui… pendant des années et prendre sa suite lorsqu'il l'aurait sollicitée. Mais malheureusement, rien ne s'est passé comme prévu !
Et Jacques, l'Ami, le libraire érudit, « à la mémoire encyclopédique, au désordre savant », à l'amour inconditionnel pour ses livres, sa librairie, a tiré sa révérence, quelques jours après la réouverture le 16 mai 2020….

Mérédith le Dez est sous le choc… elle ne peut imaginer que Jacques est parti, elle lui parle quotidiennement , voudrait lui rendre existence et justice pour son parcours exemplaire de Libraire, Un libraire appartenant à la haute lignée des Libraires, défendant la Littérature, des textes confidentiels de qualité…mettant en avant ses coups de coeur, pratiquant une indépendance de goût et de choix, hors des chemins médiatiques… de cette race de Libraires-découvreurs dont nous ne pouvons nous passer JAMAIS, à moins de vouloir vivre dans un monde aseptisé, uniforme, sans âme ,sans caractère, ni relief !


Mérédith le Dez , dans un premier temps, trouve révoltant de raconter « son ami, Jacques »… et puis comme elle ne peut s'empêcher de lui parler chaque jour, de l'apercevoir en permanence près d'elle, l'idée fait son chemin, et elle se décide à prendre « la plume »… pour prolonger la vie de son Ami, mais pas que… aussi celle de tous les oubliés désespérés de ce confinement…violent, cruel, injustifié pour cause de « métier culturel », décrété par les hautes instances comme « NON ESSENTIEL »…

Une brève parenthèse : j'ai eu la joie de rentrer très récemment à Lons-Le-Saunier dans une librairie indépendante, La boite de Pandore, dynamique, appartenant au groupement « Initiales » ; le plaisir de découvrir sur la vitrine un très beau et grand dessin floral, réaffirmant la fonction de la boutique : « Librairie… accompagnée du qualificatif… cette fois acquis, confirmé à tout jamais, « d'ESSENTIELLE » au prix de tant de chagrins et découragements , de « victimes » dont on prendra pleinement et totalement conscience, comme le formule très justement Mérédith le Dez, que progressivement et avec retard, inexorablement…!

Ce texte magnifique l'est doublement car son auteure a eu la très belle idée de mettre en tête de chaque Lettre adressée à son ami, une citation d'un ouvrage qu'ils ont souvent lu et débattu ensemble, entre 2019 et 2020. La chaîne des enthousiasmes et de la passion pour la littérature est bien vivante, ressourçante, communicative, nous reliant dans une même complicité fraternelle… Un livre-hommage, qui poursuit la chaîne amicale des amoureux des livres et de nos passeurs préférés : nos libraires de quartier !

Même si je ne vous ai pas connu, Jacques, MERCI pour tous les trésors que vous avez défendus, offerts à vos clients-amis, au fil de vos années de LIBRAIRE, et Un autre MERCI…à votre amie-collaboratrice, par son livre , de nous avoir permis de vous rencontrer au-delà de son chagrin. Ce qui reste un vrai tour de force… car réalisé avec infiniment de respect et de pudeur !
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Sous le prétexte de rendre hommage à un libraire disparu, l'auteure ne cesse de raconter les évènements de sa vie à elle, de mettre à distance cette disparition et somme toute d'afficher un certain mépris pour les gens qui ne font pas partie du cénacle autour de cette librairie.
Toute personne entrant dans une librairie devrait être hautement respectable et respectée quelles que soient ses lectures, quelle que soit sa provenance et visiblement ce n'est pas le cas puisqu'on n'évite pas le stéréotype du touriste inculte égaré en province. Heureusement que l'auteure et sa suite savent repérer les "vrais" lecteurs, les "vrais" amoureux des livres.
Une caricature des bourgeois intellos de province!
Un livre enflé de prétention, plutôt lourdement écrit, égocentrique et fort ennuyeux. Beaucoup trop de "je" pas assez de "il".
M'est tombé des mains.
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Un récit autobiographique absolument bouleversant sur une belle personne, Jacques Allano, libraire passionné de la librairie le pain des rêves à Saint Brieuc. Un homme cultivé et pudique qui s'est suicidé, laissant son amie Mérédith le Dez, ravagée par le chagrin.
Un deuil douloureux qu'elle surmonte en lui adressant des lettres dans lesquelles on devine les failles d'un homme toujours courtois et d'une grande disponibilité pour les autres.
Un force d'évocation très subtile, un style fluide pour évoquer cet ami très cher, un amour partagé pour la littérature et les petits plaisirs de la vie par celle qui fut sa collaboratrice durant les 9 derniers mois de sa vie.
Le confinement étouffe la vie tout au long des pages, on se balade dans Saint Brieuc et leurs lectures. Chaque lettre est précédée d'un extrait d'un livre marquant pour les deux amis. Jacques Allano revit sous la plume de Mérédith le Dez dans le plus belle des sépultures, un livre poignant.
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Avec ce bouleversant hommage à son ami Jacques Allano, Mérédith le Dez signe un livre déchirant et lumineux à la fois, où pointent tour à tour colère et tendresse, sans jamais sombrer dans la complaisance. Ce récit d'amitié - dont la portée, universelle, est servie par une écriture sensible et subtile - célèbre avec beaucoup de délicatesse, la littérature et rend justice aux passeurs, essentiels et discrets, qui nous la transmettent. Un petit bijou.
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Quel beau livre.
Mérédith le Dez est une passionnée de mots, de poésie, de littérature, de livres ; elle est écrivaine, bien sûr, mais elle a aussi été éditrice dans une autre vie, ainsi que librairie, pendant quelques mois, en compagnie de Jacques, à qui cet ouvrage hybride est dédié. Hybride car il est à la fois un éloge panégyrique à son mentor, ce grand libraire aux failles intérieures - révélées par le confinement - mais c'est aussi une collection de lettres qu'elle lui adresse, de citations tirées de livres lus en grande partie pendant leur compagnonnage à la librairie le Pain des Rêve, située à Saint-Brieuc. Plus encore, ce livre, à la fois enchanteur par sa richesse et sa générosité, mais aussi bouleversant par ce qu'il nous raconte, ce livre donc, est un éloge des librairies indépendantes, des centres ville encore vivant, du contact humain. C'est une défense et illustration par les mots de ces libraires courageux, celles et ceux qui mettent en avant la poésie avant les romans qui se vendent facilement. « le libraire » est un chant d'amour aux livres et à la littérature.
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J'habite Saint-Brieuc depuis un an. L'évènement tragique dont il est question avait déjà ébranlé le milieu culturel briochin. le confinement du printemps 2020, très strict, a créé un trou noir fatal, une tombe sensorielle, désocialisation inhumaine pour toute personne douée d'une sensibilité aux contacts, indispensables vecteurs d'humanité. L'auteure a travaillé aux côtés de Jacques Allano, proximité qui dépasse le cadre professionnel. Travailler dans une librairie vous fait rentrer dans un monde multiple dans lequel les rencontres sont le terreau sur lequel éclosent et s'épanouissent des connivences impalpables. L'invisible ici devient visible, il est la réalité, la seule qui vaille, par delà les apparences. Il est difficile voire impossible d'évoquer la mort brutale d'un être proche, trouver les bons mots est un exercice d'équilibrisme entre un larmoiement indécent et un silence teinté d'indifférence. La formule épistolaire permet de renouveler, à chaque opus, les émotions transcrites, d'évoquer l'anecdote qui construit la relation privilégiée, l'instant magique, naissance d'une complicité au hasard des lectures partagées. C'est de cela dont il est question, se projeter ensemble dans une oeuvre, méconnue par l'une, à l'écoute d'un homme secret aux multiples richesses.
L'humilité qui nous manque tant est ici chez elle, le sens du secret et des mondes cachés aussi. J'ai rencontré dans ma vie professionnelle ces femmes et ces hommes passeurs d'univers. Les écouter parler d'un livre méconnu, découvrir un auteur grâce à eux m'ont permis de garder intact mon goût pour la littérature. Ce que je proposai ne les intéressait guère mais l'accueil était au rendez-vous.
Merci à Meredith le Dez pour cet émouvant et sensible hommage à un homme attachant.
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« Il y eut dans cette ville un libraire. Ce libraire n'était pas n'importe quel libraire. Il était un libraire de la haute lignée des libraires. »

C'est à ce formidable libraire avec lequel elle avait eu le bonheur de travailler et d'être amie que s'adressent les lettres de Mérédith le Dez, dans cet intimiste ouvrage au sobre titre et à la couverture délicieusement évocatrice. Jacques Allano, libraire de haute lignée, donc, si attaché à son travail et à sa librairie briochine, « le Pain des rêves », qu'il avait préféré s'arracher à sa retraite plutôt que de la voir, faute de repreneur, fermer définitivement ses portes. Mais ses lettres resteront sans réponse, Jacques est mort. Victime, comme tant d'autres, ce cet ébranlement profond généré par le confinement du printemps 2020 au point de sombrer dans l'une de ses propres failles, il a baissé un rideau définitif et sans appel sur sa vie de libraire, sur sa vie d'homme, laissant ses proches comme ses plus lointain dans un état de douloureuse sidération.
Il faut tout le talent, que je découvre avec plaisir, et toute la douce persuasion de Mérédith le Dez pour passer outre la sensation de gêne des premières pages de son livre : pénétrant de plain-pied au coeur d'un deuil dont l'intensité nous échappe, quelle pourra bien être notre place, humbles lecteurs de passage, dans cette intimité qui n'est pas la nôtre ? C'est pourtant bien au coeur de ses lettres, empreintes d'une douloureuse et pudique affection, que se dessinera l'espace privilégié où se rencontrent ceux qu'unit une seule et même passion, la lecture. Source inépuisable de rencontres, de trouvailles et d'émerveillements, elle est le premier pas vers les liens les plus forts et les plus durables, à plus forte raison lorsqu'elle est guidée par cette poignée de passionnés entièrement dévoués à son partage et à sa transmission. C'est donc à une très jolie réflexion sur cet attachement fort et personnel que chaque lecteur noue avec les livres et ceux qui les aiment et les font aimer, ceux qui en assurent le cheminement jusqu'à leurs appétits insatiables, que nous invite Mérédith le Dez, créant, de fait, entre elle et nous, la proximité qui nous autorise à partager son chagrin et à devenir les discrets témoins de ses derniers adieux à Jacques, « libraire de la haute lignée des libraires », portrait idéal des meilleurs d'entre eux, dont le nôtre, forcément.
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Dans un libraire, l'autrice rend hommage à Jacques Allano, un ami et libraire qui aura tout fait pour sa librairie jusqu'à reprendre du service pendant sa retraite.
C'est l'histoire d'une amitié puissante née de l'amour des livres, ceux de l'autrice, ceux qu'elle a édité et tous les autres. C'est aussi l'histoire d'un deuil et de l'écriture qui participe à ce travail compliqué.
C'est un texte en deux parties aussi touchantes l'une que l'autre. La première fait penser à un discours non préparé où on laisse le coeur parler et ça fonctionne, le lecteur est effectivement touché en plein coeur. Jacques en est le fil conducteur mais on navigue dans les pensées et la vie de l'autrice tout du long de cette partie. C'est aussi une réflexion sur la façon de rendre hommage à son ami.
Après de nombreuses hésitations, elle décide de partir sur des lettres qu'elle destine à Jacques pour lui décrire la vie depuis son suicide. Parle-t-on de récit épistolaire quand il n'y a qu'une personne qui écrit ? Je ne suis pas sûre mais en tout cas choisir ce type de narration privée pour nous raconter Jacques et l'attachement qui les liait est une très bonne idée. Ce choix renforce le côté intimiste du récit tout en restant éloigné de l'aspect intrusif d'une biographie.
Le langage utilisé est souvent très imagé et témoigne de l'amour qu'elle a pour Jacques et pour les livres en général. Les lettres parlent de l'après mais aussi des livres. C'est un peu comme si on était dans la librairie à écouter les conseils de libraires qui vantent des pépites pas assez mises en avant.
L'autrice a écrit de la poésie et ça se sent dans sa façon d'écrire même si ce texte est en prose. C'est un bel hommage et une belle façon de montrer les différentes étapes du deuil. Merci lecteurs.com et Philippe Rey pour cette découverte touchante
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Jacques va sortir de chez lui et marcher dehors
S'arrêter un instant, regarder le ciel
Et le ciel le regardera à son tour.
Le soleil, sur les toits, posera ses reflets d'or
non essentiels.
Jacques va parler en silence et sourire à haute voix.
Il peut faire ça longtemps, vu que ce n'est pas essentiel.
Embrasser quelqu'un, pas essentiel.
Sourire sincère, pas essentiel.
Se promener en forêt, pas essentiel.
ouvrir un bouquin, pas essentiel.
Jacques, le libraire, finit par dire adieu au spectacle vivant.
Il laisse un immense vide, comme tous les non essentiels.
Meredith le Dez inscrit cette période sur une page blanche, pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli.
Ce livre sobre, pudique, montre la société dans son grand corps malade. Je l'ai lu en m'asseyant 5 minutes seule sur un banc avec moi. Moi, non essentielle.
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