La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Ceux d'en haut les appellent "occasionnelles", ces femmes de chambre, ouvrières, couturières ou blanchisseuses, qui se vendent pour s'acheter, le plus souvent, l'expédient qui leur donne le courage de se vendre. Cercle vicieux, infernal. Cercle. Clos. Dont on ne s'échappe qu'en se remettant à une charité qui tue plus sûrement que la pauvreté la plus noire.
La différence entre un homme à soi et les autres, c'est que le sien croit ne pas payer.
Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing ! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Des usines, des crassiers, des taudis et de la suie partout... Les faubourgs de Londres. Londres... Londres ? Le centre du monde, la puissante, l'abondante cité... façonnée par le génie de l'homme ? Est-ce possible qu'un tel joyau s'accommode d'un écrin pareil, un écrin de crasse et de misère ? Faut-il avancer encore quand tout, ici, paraît n'être qu'un avant-goût de l'enfer ?
Et d'où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l'injustice et des coups de bâton.
Comprendre, quand la vie vous est expliquée à coups de pied, à coups de poing! La violence n'apprend rien. La misère, la solitude et le désespoir non plus.
Et vous suivre à Londres ? Qu’est-ce que j’irais y faire ?
Et d’où on vient, peu importe. On vient de la misère, on vient de l’injustice et des coups de bâton. Les beaux messieurs qui font les lois nous appellent des nécessiteux. Et les paysans nous disent brigands. On est des miséreux. Tu veux voir un brigand ? Tu vois Ian Rooney ? Il est irlandais, lui, et les Llewelyn sont gallois, comme toi, comme la plupart d’entre nous ici. Walker était un ouvrier carrier dans les ardoisières. La roche lui est tombée sur le dos. Walker ne pouvait plus travailler, alors le propriétaire a voulu l’envoyer à l’asile des pauvres. À l’Union, les familles y sont séparées et les enfants meurent à coups de fouet, ou violés par les portiers. On y mange debout dans le froid. Les hommes travaillent à casser de la pierre, ou à faire de la filasse, comme les bagnards. Tu les vois les romanis, tes rôdeurs ? Ce sont d’honnêtes gens. Tout ce qu’ils veulent, c’est garder leur famille et avoir un travail.
La différence entre un homme à soi et les autres, c'est que le sien croit ne pas payer.