Deuxième tome des aventures de Théodore Poussin... le poussin qui tarde un peu à éclore. Il essaie de se rebeller, de s'affirmer, mais il est pris dans des filets qui ne lui laissent que peu de marge, il a voulu endosser un costume de marin au long cours trop grand pour lui, mais il persévère. Et cette persévérance a quelque chose de beau et de fascinant. On sent la tendresse de Frank le Gall pour son héros. Et cette tendresse est communicative. Ce Poussin, on a envie de le protéger, de ses ennemis et de lui-même, parce qu'il a un certain chic pour chercher (et trouver) les ennuis.
Théodore Poussin hésite. Rentrer en France. Assumer son statut de marin... Il opte pour la seconde option. Il est marin. Il restera en Indochine et cherchera à en savoir davantage sur son oncle. Mais Monsieur Novembre n'est jamais loin. Il récupère les lettres que Théodore envoie à sa mère. Il lui annonce que tout le monde le croit mort. Et en même temps, Monsieur Novembre simule sa mort. Théodore est recherché pour le meurtre d'un pasteur. Pourquoi tant de haine, Monsieur Novembre? Pourquoi dépenser tant d'énergie à orienter les pas de Théodore Poussin, un petit fonctionnaire du port de Dunkerque qui a rêvé d'exotisme...?
Frank le Gall, avec un trait Ligne claire très personnel, évolue vers plus de contenu et plus de profondeur. Si l'humour affleure, le propos est souvent grave et sombre. La mise en couleur est tout à fait adéquate. Les personnages gagnent en épaisseur. Que du bonheur, quoi !