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Citations sur Dans la brume écarlate (50)

Sauf Mehrlicht. le petit capitaine qui, enfant, avait dû tomber dans une marmite de caféine, de cocaïne, de nicotine, d'amphétamine, de pipérazine et d'autres trucs en -ine bien moins connus, devenait furie dès que l'homme mou entrait dans la pièce. Une répulsion des contraires. Si l'on ajoutait à l'indolence de Dubois son incapacité à prendre es décisions et sa réelle lâcheté face aux responsabilités, on avait une liste solide des mobiles susceptibles d'élucider son homicide par Mehrlicht.
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— Sa femme a été assassinée par le Monstru, comprit Latour.
— Le Vampire… C’est pas vrai…
La traductrice hésita un instant, cherchant où commencer :
— C’est un surnom, évidemment… Comment vous expliquer ? Il fait allusion à une période de l’histoire roumaine. Entre 1965 et 1989, Nicolae Ceaușescu a régné en despote sur la Roumanie, imposant la terreur à toute la population, tuant son peuple à petit feu, dans un pays totalement fermé. C’était un tyran fou et paranoïaque qui a démultiplié les effectifs et les pouvoirs de la Securitate, la police politique secrète, pour contrôler toute une population et arrêter les « ennemis du peuple », les opposants au régime.
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Elle se dirigea vers la porte, plantant là son collègue. Elle se disait que, pour les femmes, rien n’avait finalement changé. À se demander même si les choses changeraient un jour : il y avait eu les Weinstein, les « MeToo », les « Balance ton porc ». Le monde occidental avait découvert avec effroi, dans un bêlement planétaire, que les femmes du XXIe siècle continuaient de subir harcèlements, insultes, agressions sexuelles et violences à tous les niveaux de la société, parce qu’elles étaient femelles, parce que, depuis le jardin d’Éden, Ève la pécheresse et ses descendantes avaient servi de sac de frappe et d’exutoire fanatique à la moitié couillue de l’humanité, aux Adams revanchards et aux dieux masculins de toutes les civilisations. On avait dès lors posé sur elles tous les anathèmes et tous les tabous, de l’interdiction de paraître en public à celle de jouir de leur corps, de celle d’aller à l’école à celle de parler en leur nom. Ainsi en allait-il depuis toujours de la domination de l’homme sur la femme, sur sa femme comme sur les femmes, au foyer comme au travail ou dans la rue, dans l’espace privé comme dans l’espace public.
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Dans la Mégane banalisée qui filait à travers l'air cotonneux de Paris, Mehrlicht grognait au volant parce qu'on n'y voyait rien.
- Mets les oreilles, Sophie ! On va être en retard au rencard du patron...
Latour sortit le gyrophare et le colla sur le toit, mais la lumière bleutée et les deux-tons n'impressionnaient pas le brouillard.
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- On barbote dans la ouate, là !
- Ça fait trois jours. Et d'après la radio, ça ne va pas s'arranger...
- Oui bah, si ça s'épaissit encore, faudra qu'on distribue des cannes blanches et des chiens à tous les gars du Central.
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Dossantos se figea. Mehrlicht et lui qui tombaient d'accord, ça arrivait aussi rarement qu'une pensée sensée dans la tête de Luc Ferry. Certains anciens assuraient avoir déjà assisté à pareil phénomène, mais personne ne les croyait.
- Comment ça, "ouais" ?
- T'as raison. Peut-être qu'elle a eu un accident de comptoir, qu'elle s'est pris une bufflée homérique, et qu'elle se réveillera à midi avec un paillasson dans la bouche et les yeux en gelée ! Peut-être même que la Lucie, elle en biche pour sa copine, et qu'elle est partie au soleil bras dessus, bras dessous avec sa Cathy, loin de maman et mamounette ou mamie Jacotte qui passaient leurs journées à lire son avenir dans le tarot et à lui péter les rouleaux....
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Lucie percuta un arbre surgi du brouillard, perdit une chaussure et tomba au sol, hébétée, s’empêtra un instant dans les ombres osseuses des ramures noires, se releva, reprit sa fuite aveugle, des larmes dans les yeux, traversa une ruelle en piaulant à l’aide, boitant sur son pied nu, trouva un hall d’immeuble, une porte fermée, des rangées de boutons d’Interphone, lueurs dans la nuit, pressés du plat de sa main écorchée, des anonymes qui décrochèrent mais n’entendirent que le cri aigu et lointain d’une femme avalée par le brouillard.
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Mehrlicht se trouvait bien en peine de dire "au revoir" à cette femme qui ne le quitterait jamais, qu'il voyait tous les jours dans les traits de leurs fils, qui l'accompagnerait tout le reste de sa vie jusqu'à sa propre mort
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— Des trafiquants de cadavres, reformula le gardien-chef. Un cas d’école. Au XIXe siècle, les facultés de médecine ont commencé à acheter secrètement des corps pour les débiter en amphithéâtre, puis après les scandales, plus discrètement… En Écosse notamment, on se souvient de Hare et Burke qui exhumaient des cadavres enterrés le jour même pour les revendre à des « anatomistes » peu scrupuleux, à une époque où seules les dépouilles des condamnés à mort pouvaient légalement être disséquées. Devant le succès financier de leur entreprise, et peinant à trouver des corps récents à déterrer, les deux hommes se sont mis, si vous me passez l’expression, à « produire » leurs propres cadavres, assassinant des mendiants et des prostituées pour les vendre à l’université. Par étouffement, pour ne pas… gâter la marchandise. On leur a attribué seize meurtres !

— Ah, quand même ! lâcha Mehrlicht.

— Une entreprise, je vous dis, répéta Pinson.

Il sourit comme à lui-même avant de reprendre :

— Burke a été pendu pour ses crimes puis disséqué le lendemain en public à l’université de médecine. Son squelette y est encore exposé.

— Un juste retour karmique ! commenta le petit capitaine en pouffant sa fumée.
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Plus jeune, il s’était tu et avait encaissé. Moins jeune, il s’était défendu et avait rendu les coups.
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