Nous avions laissé Mehrlicht et son équipe, sous le choc de l'annonce du décès de leur ancien collègue Jacques. Dans
Sans pitié ni remords nous retrouvons notre équipe, au mois de novembre, mois tout gris et triste, hébétée par le décès de feu leur collègue et ami
Jacques Morel. Leur moral est à l'image de la météo... sombre, éteint, aucune lueur au bout du tunnel.
Notre Kermit préféré doit se rendre chez le notaire pour la lecture du testament de Jacques. Or, tel un ultime pied de nez à la grande Faucheuse, Jacques, qui adorait les énigmes (mots croisés, sudoku etc).. a laissé derrière lui tout un tas d'indices que le capitaine devra décrypter afin de décoder le message d'outre tombe laissé par son ami. Mais à la vue de ce que Jacques laisse à son ami, tout semble le désigner comme coupable dans une histoire liée à un trafic d'art.
Les lieutenants Latour et Dossantos, membres de son équipe sont envoyés sur un cas de suicide à fort relents d'homicide maquillé. La mise en scène est digne d'Houdini mais le flair de nos flics hors pair ne les trompe pas. Les enquêteurs comprennent alors que leur enquête en cours est liée pour une raison obscure, aux dernières volontés de Jacques.
Dès lors démarre un incroyable jeu de piste et une course poursuite entre les enquêteurs et les tueurs sanguinaires. Les cadavres (et non les feuilles mortes) se ramassent à la pelle, et les enquêteurs ont la désagréable impression d'arriver toujours après la bataille. Des tueurs, psychopathes et psychotiques prodiguent les pires sévices aux personnes après lesquelles ils en ont afin d'arriver à leur fin. Mais quelle est-elle ? La hiérarchie policière est sur les dents.
L'auteur nous régale avec une galerie de portraits truculente : Latour, enquêtrice amoureuse, cherche une solution pour que son petit ami puisse vivre dans la légalité ; Dossantos en lutte avec ses démons surgissant du passé, décide de pactiser avec le diable pour venir en aide à sa charmante coéquipière. Et pour notre plus grand bonheur, l'auteur adjoint à cette équipe de choc Cuvier, pseudo chef d'équipe dont personne ne veut tant il est incapable. Son incompétence ne peut même pas être mesurée, c'est vous dire le niveau atteint. le pire étant qu'il pense être compétent.. c'est encore pire ! L'auteur le tourne en dérision en l'affublant de l'art de mélanger les dictions et expressions françaises, un pur délice lexical ! Pour finir nous avons le Capitaine Kabongo, féru d'art, tenace, passionnant et passionné, travaillant pour le compte de l'OCBC (Office Central de Lutte contre le trafic de Biens Culturels).. qui a décidé de résoudre cette affaire coûte que coûte.. Il faudra le talent d'eux tous réunis pour tenter de mettre des bâtons dans les roues de nos tueurs hallucinés.
C'est réellement jouissif de voir l'auteur se gausser de la hiérarchie qui semble prête à tout pour ne pas déroger au "politiquement correct ».
Les textes de
Baudelaire (
Les Fleurs du Mal) en début de chapitre nous comblent, et l'auteur émaille son récit de figures de style, de rhétorique, et d'énigmes pour notre plus grand plaisir.. Tout est extrêmement bien ficelé et nous nous retrouvons entraînés dans cette course poursuite infernale dont l'issue sent un peu le roussi pour notre flicaille chouchou, compte tenu de la barbarie des tueurs engagés dans la lutte qui semblent carburer au Red Bull.
La lecture du roman est tout bonnement jubilatoire !
Si vous ne connaissez pas encore les romans de
Nicolas Lebel, FONCEZ ! Croyez-moi, à chaque roman, c'est encore meilleur, l'auteur se bonifiant au fil de l'écriture.
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