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Critique de CzarnyPies


« L'homme blanc » de Perrine Leblanc est un véritable tour de force qui transpose « le tambour » de Günter Grass en Russie. le roman de Grass décrit le parcours des gens nés dans le Troisième Reich qui ont dû s'adapter à la vie dans l'Allemagne de l'Ouest après la guerre. Leblanc nous donne l'histoire des gens nés sous Staline qui ont vu par la suite la déstalinisation, la Perestroika et la fin de l'URSS. Les protagonistes des deux romans à la fin se sentent très mal dans leurs peaux dans leurs nouvelles sociétés.
Pour souligner son thème d'adaptation psychologique, Leblanc commence son roman avec une citation du grand poète Russe, Ossip Mandelstam : « Ne compare pas; le vivant ne se comparent pas. » L'héros de Leblanc va justement toujours comparer son présent avec son passé. Par conséquent il va vivre très mal.
« L'homme blanc » qui raconte 58 ans d'histoire de la Russie/L'URSS se divise en quatre parties. La première partie commence avec la naissance de son protagoniste Kolia en 1937 dans un camp de travail en Sibérie. Kolia perd rapidement ses deux parents. Un prisonnier mystérieux Iossif devient son protecteur et un père suppléant. En 1952, Iossif disparait. Staline meurt en 1953. Kolia est libéré l'année après et part rejoindre Tania la soeur d'Iossif à Moscou. La première partie s'achève.
La deuxième partie débute en 1961. Kolia est ouvrier mais il adore le Cirque. Il réussit le concours qui le permet de rentrer dans l'école de Clown. Il aura une carrière brillante en tant que troisième membre du célèbre « duo » Bounine composé de Pavel Petrov et Ilia Bounine. Tania lui apprend qu'Iossif n'est pas mort dans le camp et vit possiblement en Roumanie. Petrov meurt ce qui un très dur coup pour Kolia. Gorbatchev fait son entrée sur la scène politique. La deuxième partie prend fin.
Dans la troisième partie, Kolia s'adapte très mal à la Perestroika. Il devient pickpocket, se fait arrêter et subit une deuxième incarcération en Sibérie. Il ne reprendra jamais sa carrière de clown. Bounine son deuxième collaborateur meurt en 1991 l'année ou le putsch militaire renverse Gorbatchev ce qui met fin à l'URSS. La troisième partie se termine.
La quatrième partie commence avec l'avertissement de Mandelstam : « Ne compare pas; le vivant ne se comparent pas. » le lecteur comprend que Kolia n'est apte à vivre dans le présent. Il pense toujours à Iossif son père spirituel. Tania t lui écrit pour lui dire qu'elle venait d'apprendre qu'Iossif a bel et bien fui en Roumanie mais qu'il y est mort en 1954 dans des circonstances obscures. Kolia se rend en Roumanie où il n'apprend rien de plus sur la mort d'Iossif. Kolia visite la fosse commune où on l'a probablement enterré Iossif. Kolia rentre à quelque peu soulagé. C'est la fin du roman.
« L'homme blanc » est très lugubre mais très bien écrit. Leblanc une Canadienne crée très bien l'ambiance russe. Quand on lit les passages qui décrivent la vie dans le camp de travail, on a l'impression que c'est Soljenitsyne qui écrit. Quand on lit la description de la vie sous le régime réformiste de Gorbatchev, on croit que c'est Svetlana Alexievich qui est l'auteur. Enfin c'est un jeu de passe-passe. Dans sa note à la fin du livre, Leblanc annonce : « Je n'ai jamais mis les pieds en URSS. » Elle ne dit pas cependant si elle a visité la Russie car d'après ses propres dires l'URSS a cessé d'exister en 1991.
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