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4.19/5 (sur 206 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Varsovie , le 15/01/1891
Mort(e) à : Vladivostok , le 27/12/1938
Biographie :

Ossip Mandelstam (Осип Эмильевич Мандельштам) est un poète et essayiste russe.

Son père est un commerçant en maroquinerie et sa mère enseigne le piano. À Saint-Pétersbourg, il suit les cours de la prestigieuse école Tenishev (1900-1907), puis à la Sorbonne à Paris (1907-1908) et en Allemagne (1908-1910), où il étudie la littérature française ancienne à l’Université de Heidelberg (1909-1910). De 1911 à 1917 il étudie la philosophie à l’Université de Saint-Pétersbourg. Ses premiers poèmes paraissent en 1910 dans la revue "Apollon". Mandelstam est membre de la Guilde des poètes à partir de 1911. Avec Anna Akhmatova et Mikhaïl Kouzmine, il est l'une des principales figures de l'école acméiste fondée par Nikolaï Goumilev et Sergueï Gorodetsky. En 1921, il épouse Nadejda Khazina (1899-1980).

Dans les années 1920, Mandelstam pourvoit à ses besoins en écrivant des livres pour enfants et en traduisant des œuvres d'Upton Sinclair, de Jules Romains, de Charles De Coster, entre autres. Il ne compose plus de poèmes de 1920 à 1925, et se tourne vers la prose. Quelques années plus tard, alors qu'il est de plus en plus suspecté "d'activité contre révolutionnaire", il part en Arménie ("Voyage en Arménie", 1931) et revient à la poésie après un silence de cinq ans.

À l'automne 1933, il compose une épigramme contre Staline, "Le montagnard du Kremlin". Il fut arrêté pour la première fois en 1934 pour ce poème et exilé à Tcherdyne. Après une tentative de suicide, la sentence fut commuée en exil à Voronej, jusqu’en 1937. C'est de cette période que date des derniers vers écrits par Mandelstam et regroupés sous le titre "Les cahiers de Voronej".

Après trois ans d'exil, il est arrêté pour activités contre-révolutionnaires en mai 1938, et condamné à 5 ans de travaux forcés. Après avoir subi les pires humiliations, il meurt de faim et de froid, du côté de Vladivostok pendant le voyage qui le conduit dans un camp de transit aux portes de la Kolyma, après avoir subi de multiples privations. Son corps est jeté dans une fosse commune.

Cet immense poète ne sera pleinement connu et enfin reconnu internationalement que dans les années 1970. Sa veuve Nadejda Mandelstam publie ses propres mémoires qui décrivent leur vie.
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Prose et poésie d'Ossip Mandelstam (France Culture / Répliques). Photographie : Ossip Mandelstam, vers la fin de sa vie. © Mandelstam Centre, Moscou. Production : Alain Finkielkraut. Réalisation : Didier Lagarde. Avec la collaboration de Anne-Catherine Lochard. Diffusion sur France Culture le 19 mai 2018. Ossip Emilievitch Mandelstam (en russe : О́сип Эми́льевич Мандельшта́м), né le 3 janvier 1891 (15 janvier 1891 dans le calendrier grégorien) à Varsovie et mort le 27 décembre 1938 à Vladivostok, est un poète et essayiste russe. Il est l'un des principaux représentants de l'acméisme, dans la période dite de l'âge d'argent que la poésie russe connaît peu avant la révolution d'Octobre. Il écrit en 1933 une “Épigramme contre Staline”, qui lui vaut arrestation, exil, et finalement mort durant sa déportation vers la Kolyma. Évocation de la vie et de l'œuvre d'Ossip Mandestam dont Le Bruit du Temps publie une nouvelle traduction. « Le Bruit du Temps est une maison d'édition qui redonne confiance dans la vie intellectuelle. Après notamment l'immense poème épique de Robert Browning, “L'anneau et le livre”, et les “Œuvres complètes” d'Isaac Babel, voici que paraissent en deux volumes somptueux la prose et la poésie d'Ossip Mandelstam : “Œuvres poétiques” et “Œuvres en prose”. Je ne pouvais laisser passer une occasion si belle. J'ai donc invité celui qui a entrepris la retraduction de tous ces textes : Jean-Claude Schneider et l'historienne d'art Véronique Schiltz, qui a aussi traduit le poète Joseph Brodsky. Avant d'entrer avec eux dans l’œuvre fascinante et difficile, je voudrais demander à ces deux grands lecteurs ce qu'il faut savoir de la vie de l'homme dont nous venons d'entendre la voix. » Alain Finkielkraut Invités : Véronique Schiltz, archéologue et historienne de l'art française, orientaliste et helléniste Jean-Claude Schneider, poète, essayiste et traducteur Sources : France Culture et Wikipédia

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Citations et extraits (286) Voir plus Ajouter une citation
Ossip Mandelstam
Je n’ai pas envie de parler de moi, mais de tendre l’oreille pour écouter la germination et le bruit du temps.
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Ossip Mandelstam
Ses doigts sont gras comme des vers
Des mots de plomb tombent de ses lèvres
Sa moustache de cafard nargue,
Et la peau de ses bottes luit. 

Ossip Mandelsman parle de Staline. Il lui coûtera d’être arrêté et condamné à la relégation. Il mourra quatre ans plus tard dans un camp de transit vers la Kolyma.
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Une tristesse inexprimable
A ouvert deux yeux immenses.
Le vase de fleurs s’éveillant
Nous éclabousse de cristal.

Toute la chambre est imprégnée
De langueur — délicieux remède !
Penser qu’un si petit royaume
A englouti tant de sommeil.

Il n’y a qu’un peu de vin rouge
Et qu’un peu de soleil de mai —
La blancheur des doigts les plus fins
Émiette le mince biscuit.

LA PIERRE
1909
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« Toute la chambre est imprégnée
De langueur – quel délicieux remède !
Penser qu’un si petit royaume
A englouti tant de sommeil »
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« Souffre de ton angoisse comme d’une fable
Et soit tendre avec le superbe ennui. »
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LENINGRAD

Je suis revenu dans ma ville familière jusqu'aux sanglots,
Jusqu'aux ganglions de l'enfance, jusqu'aux nervures sous la peau.

Tu es de retour, avale donc d'un trait
L'huile de foie de morue des lanternes de Leningrad sur les quais !

Le petit jour de décembre, reconnais-le bien vite
Au jaune d'œuf dissous dans le goudron sinistre.

Pétersbourg ! je ne veux pas encore mourir :
De mes téléphones, tu as les numéros.

Pétersbourg ! J'ai les adresses d'autrefois
Où je reconnais les morts à leurs voix.

J'habite l'escalier de service et la sonnette
Arrachée avec la chair tinte dans ma tête.

Et toute la nuit jusqu'à l'aube j'attends les hôtes chers
Et les chaînettes de la porte cliquettent comme des fers.


Décembre 1930, Leningrad.
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"L'air grisâtre est bruissant et moite ;
On se sent bien et à l'abri dans la forêt.
Docile je vais porter une fois encore
La croix légère des promenades solitaires.

Et de nouveau, vers l'indifférente patrie,
le reproche, comme l'oiseau, monte en spirale.
Je participe à la vie ténébreuse, je suis innocent de ma solitude.

Un coup de feu. Sur le lac assoupi
Les ailes des canards pèsent lourd à présent.
Les troncs des sapins sont hypnotisés
Par le reflet d'une double existence.

Ciel vitreux à l'étrange miroitement,
de l'univers la brumeuse douleur -
Ô permets-moi d'être pareillement brumeux,
Permets-moi de ne pas t'aimer."
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Ossip Mandelstam
En me privant des mers, de l'élan, de l'envol,
Pour donner à mon pied l'appui forcé du sol :
Quel brillant résultat avez-vous obtenu ?
Vous ne m'avez pas pris ces lèvres qui remuent !
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À quel temps désires-tu vivre ?
Je désire vivre à l’impératif du participe futur, à la voix passive: au « devant être « .
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Ossip Mandelstam
Extrait de l'épigramme à Staline ( 8 distiques, composés mentalement et chuchotés à quelques personnes -dont un mouchard). Il n'aurait été "écrit" par Mandelstam qu'à la prison de la Loubianka, sur l'ordre de ses interrogateurs.
"Ses doigts, épais, sont gras comme vers de terre,
ses mots, infaillibles comme des poids d'un pound
L'entoure une racaille de chefs au cou frêle,
sous-hommes dont il use comme de jouets.
Un qui siffle, un autre qui miaule, un qui pleurniche,
Lui seul s'amuse en père fouettard et tutoie
Il forge comme fer à cheval, ses oukases
frappe, qui à l'aine, qui au front, qui à l'oeil..."(1933)
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