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Citations sur Au-delà du merveilleux : Essai sur les mentalités du Moye.. (12)

Toutes ces merveilles - les exemples se laissent facilement multiplier - relèvent d'un merveilleux traditionnel, dont l'intention est politique : il faut faire connaître la puissance de Dieu, provoquer des conversions, extirper les dernières racines du paganisme en prouvant aux infidèles l'inanité de leurs dieux, incapables de rivaliser avec le Dieu des Chrétiens.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
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On n'ignore plus que la littérature médiévale est un monde fascinant où voisinent prouesse héroïque et merveilles, contes et légendes, fées et démons. Elle nous présente un univers où tout est possible, ou presque, où les lois de causalité sont encore largement inconnues, où les hommes rencontrent des êtres surnaturels, des monstres et des morts, où l'on se rend dans l'autre monde et où des lueurs jaillissent la nuit des trésors enfouis. À cette époque, la parole était toute-puissante et les charmes, conjurations et bénédictions vous protégeaient des esprits malins ainsi que les phylactères, amulettes, ligatures et médailles pieuses.

Avant-propos
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La prière a toutes les vertus : c'est un appel à Dieu et Il ne manque pas d'y répondre. Elle fait cesser une pluie diluvienne (I, 206), soude un plat cassé (I, 236), recolle une pierre (I, 83), fait remonter du fond d'un lac le fer d'une faux qui vient se replacer sur le manche (I, 238), change le bois ou les pierres en gemmes fines (I, 83), durcit l'eau sous les pas des (I, 286), les cerfs parlent (I, 170), des tombeaux s'exhalent de merveilleuses odeurs (I, 400), coule la manne (I, 44) ou de l'huile (I, 51).

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
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Ouvrons la Légende dorée, que Jacques de Voragine achève avant 1264. Amand (I, 206), Marc (I, 303), Pierre (I, 415), Thomas de Cantorbery (I, 94) et d'autres saints guérissent cécité, surdité, mutisme, invalidité, paralysie, sont les dignes successeurs des apôtres et, comme eux, ont été investis d'une parcelle des pouvoirs divins. Les dragons et les reptiles, figures de l'antique ennemi, ne résistent pas aux regards, aux injonctions, aux coups ou aux signes de croix de Silvestre (I, 104 s.), Hilaire (I, 124), Georges (I, 297) et Marthe (II, 21 sq.). La mort recule devant les prières de Philippe (I, 330), de Pierre (I, 415), de Thomas (I, 93) et de Paul (I, 429). Les démons et leurs suppôts, les magiciens, fuient devant Julien (I, 172) et Georges (I, 299), et le Moyen Âge garde vivant le souvenir des duels qui opposèrent Pierre et Simon Mage, Silvestre et Zambri. Le fer se brise ou s'amollit sur le corps des martyrs (I, 307), les anges délivrent les fidèles des cachots où les a jetés le paganisme (I, 208 ; 219 ;307 ; 394), Dieu éteint le feu sur lequel on torture les chrétiens (I, 199), change le plomb fondu en un bain tempéré (I, 208). Le signe de croix brise les coupes pleines de poison (I,237), et Grégoire le Grand raconte dans ses Dialogues (III, 5) qu'il rend le poison inopérant.
Les oiseaux apportent aux prisonniers ou aux ermites nourritures et hosties (I, 197 ; 282 ; 395), le feu du ciel consume les païens que la terre engloutit (I, 300), détruit les temples (I,396).

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
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Ce type de merveilleux, souvent appelé « surnaturel », repose sur un postulat clairement exprimé par saint Luc (I, 37) : rien n'est impossible de la part de Dieu. La merveille, le miracle, relèvent ici de l'acte de foi : on ne cherche pas à les expliquer, on les reçoit comme un message, on y voit la trace de la toute puissance divine, on y trouve la marque des interventions de Dieu dans notre monde. Cette attitude psychologique explique le nombre de stéréotypes employés dans la légende hagiographique (Legende) qui reprend, imite et amplifie les données bibliques.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Le merveilleux chrétien
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La vie médiévale est certes ponctuée de fêtes religieuses, rythmée par les travaux des champs et les saisons, coupée de crises politiques ; elle connaît aussi des phénomènes inexplicables ressentis comme des menaces et des augures.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
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Le merveilleux médiéval ne peut toutefois se comprendre que si l'on a une idée précise de l'attitude mentale de l'homme de cette époque.
Au Moyen Âge, tout ce qui remet en cause une certaine conception de la réalité, va à l'encontre des connaissances et de la raison, suspend le cours du quotidien, bref, offre un contre-poids à la routine et à la banalité, relève du merveilleux.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
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S'il fut une époque où l'on crut tout possible, ce fut bien au Moyen Âge : l'Occident médiéval baigne dans ce que l'on a coutume d'appeler le merveilleux.

Première partie
I. Le Merveilleux médiéval
Définition
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Depuis un quart de siècle, nous nous sommes attachés à découvrir ce qui se cache derrière le merveilleux de la littérature de divertissement et, dans maintes publications, avons tenté de mettre en évidence l'unité des croyances par-delà la dichotomie entre monde roman et monde germanique. Dans ce livre, nous proposons un bilan provisoire des principaux axes e nos recherches, poussé par le désir de montrer sur quel matériau se sont appuyées nos analyses antérieures, documents et études que les critiques n'ont guère pris la peine de vérifier.
Nous traiterons donc d'abord du merveilleux, puis de ce qu'il recouvre avant de nous attacher à quelques individus singuliers, tout en sachant que la quête de cet univers des croyances est loin d'être achevée.

Avant-propos
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On l'aura compris : étudier l'univers des croyances du Moyen Âge est une œuvre de longue haleine et semée d'embûches. Ce type de recherche est obligatoirement pluridisciplinaire s'il veut proposer autre chose que des hypothèses en l'air et des extrapolations ; il doit s'effectuer sur la longue durée et sur une large aire géographique, et non sur un seul siècle et un unique pays, s'il veut tenter d'appréhender les structures mentales ; il doit, en premier lieu, définir de façon aussi précise que possible le lexique des croyances et, surtout, le nom des êtres surnaturels.

Avant-propos
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