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Critique de oiseaulire


Violette Leduc possède un style poétique et flamboyant, parfois à la limite du pédantisme, et le plus beau c'est qu'elle s'en rend compte et s'admoneste elle-même en toute modestie et transparence. On comprend pourquoi elle attira l'attention de Simone de Beauvoir : cette auteure de génie vint à point nommé pour briser un certain nombre de tabous et, fait rare, pratiquait une honnêteté de rayon laser envers soi-même, et indulgence envers autrui.

Cupide elle se dépeint, et folle, et laide, et lâche (raflée par la gendarmerie, n'a-t-elle pas dénoncé ses partenaires de marché noir ?)

Mais elle apparaît aussi vivante, aimante, pas rancunière, imprévisible, et sa plume est magique : parfois c'est trop. Trop ! Et quelle galerie de portraits : Maurice Sachs, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Albert Camus (froid froid froid, distant distant distant), Jean Genet (ombrageux), Louis Guilloux, Nathalie Sarraute (quel beau portrait de Nathalie Sarraute !), Colette Audry, Jean Cocteau...

1944 : Paris. Pas mal d'allers retours dans le temps.
Dans l'espace aussi : dangereux trafics au marché noir avec équipées de nuit et auto-stop, une nuit en prison avec les prostituées après s'être fait gauler (je ne trouve de mot mieux approprié), écriture dans une chambre de bonne étriquée puis, sans transition, attente interminable aux "Deux Magots", salons de Saint-Germain-des-Prés, quel voyage, quelle traversée...

C'est quand même bien des auteurs comme ça !

Au fait, "La folie en tête", été éditée en 1970 par Gallimard.
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