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3,42

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  


Émilie, jeune infirmière devenue unijambiste à la suite d'un accident de voiture , a sombré peu à peu dans la dépression, peu à peu coupé les ponts avec ses relations, quitté son travail et finit par se faire embaucher dans un chenil.

Un jour elle retrouve la trace de Simon Diez, qui conduisait la voiture qui a percuté la sienne, et après l'avoir séduit et entrainé chez elle lui tire une balle dans la jambe et le séquestre..

Roman dense et complexe ce "En douce" sorti récemment chez j'ai chez Lu ,confirme largement tout le bien que l'on pense de Marin Ledun un de nos meilleurs auteurs de polars français, qui assurément, mériterait une reconnaissance critique et publique encore plus forte que celle qu'il a actuellement.

Entre thriller psychologique et chronique sociale, Ledun nous tisse un huis clos intense et percutant entre deux être paumés bouffés par la société de consommation d'aujourd'hui

« Je n'ai rien, je ne suis rien, je fais ce qu'on me dit de faire depuis si longtemps que je ne me souviens même plus quand ça a commencé. »

En douce frappe par un ton particulièrement épuré, à l'os , encore plus que dans les précédents romans , pour une tragédie sociale aussi poignante qu'édifiante. Une incontestable réussite à découvrir à petits prix chez J'ai lu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il y a plus de deux ans de cela, nombreux étaient ceux – moi compris – qui trouvaient que L'homme qui a vu l'homme était le roman le plus abouti de Marin Ledun. Abouti par la grâce d'une intrigue au cordeau basée sur une riche documentation particulièrement bien exploitée sans verser dans la démonstration et de personnages forts et complexes. Avec En douce, Marin Ledun passe un nouveau palier en réussissant à conjuguer l'exploitation de thèmes qui lui sont chers avec une histoire surprenante et en avançant vers une certaine épure dans l'écriture.
En douce, donc, c'est l'histoire d'Émilie, jeune infirmière mutilée lors d'un accident de voiture. Devenue unijambiste, elle a sombré dans la dépression, peu à peu coupé les ponts avec ses relations, quitté son travail et finit par se faire embaucher dans un chenil. Là, entourée des animaux dont elle doit prendre soin à l'écart d'une petite ville de la forêt des Landes, Émilie rumine ses échecs, sa solitude, ses espoirs jetés à bas par l'accident… Pour exorciser ses démons, pour trouver une forme de revanche et certainement pour tout un tas d'autres raisons qu'elle ne sait comment exprimer, elle retrouve Simon Diez, qui conduisait la voiture qui a percuté la sienne, le séduit, l'entraine dans son mobil home, lui tire une balle dans la jambe et le séquestre.
Alternant les scènes du passé d'Émilie, de sa chute après l'accident, de sa recherche de Simon, et celle du présent, Marin Ledun met en place une étrange confrontation qui est moins celle entre la geôlière et son prisonnier qu'entre Émilie et elle-même. Car ses actes, dont elle ne sait vraiment où ils peuvent l'entrainer ont au moins la vertu de la forcer à regarder en face l'engrenage qui l'a menée dans ce chenil sous la chaleur étouffante d'un été landais et à ouvrir les yeux sur son otage par la même occasion. S'il n'est pas comme elle un déclassé – encore eût-il fallu pour cela qu'il fût « classé » à un moment : « Je n'ai rien, je ne suis rien, je fais ce qu'on me dit de faire depuis si longtemps que je ne me souviens même plus quand ça a commencé. » – Simon n'est jamais lui aussi qu'une autre petite main invisible d'une société dans laquelle l'existence passe avant tout par la consommation. Consommation de biens, consommation de personnes pour des aventures sans lendemain… Ne pas consommer, ne plus pouvoir consommer, c'est disparaître. Et ne plus pouvoir travailler, comme c'est le cas d'Émilie, c'est ne plus pouvoir consommer. Ainsi la manière dont Marin Ledun décrit la manière dont Émilie se dépouille – et se fait dépouiller – peu à peu de ses biens et de ses relations montre d'une manière vertigineuse la vitesse à laquelle arrivent le déclassement, la perte d'estime de soi, et la disparition finale des radars de ceux qui jusqu'alors vous voyaient encore. La relation qu'entretient Émilie avec Isabelle, mère de famille bien rangée, est d'ailleurs aussi belle et tragique qu'édifiante.
Tout cela, Marin Ledun le dit avec une singulière et ô combien louable économie de moyens. « Une écriture à l'os » comme se plaît à dire le chroniqueur en manque d'imagination, qui participe à merveille du sentiment d'étouffement qui saisit autant le lecteur que le magnifique personnage principal. Et tout cela sans didactisme, sans explications lénifiantes, de manière à faire passer un message, oui, mais à laisser le lecteur tirer ses propres conclusions. En douce représente ainsi une fort belle alliance entre thriller tendu et roman noir social. C'est une incontestable réussite.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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« En douce » est une perle noire. Brute, imparfaite, sombre mais magnifique… à l'image de son héroïne : Emilie.
Ici, Marin LEDUN nous dépeint le portrait d'une femme brisée avide d'amour et de vengeance.
L'histoire débute un soir de 14 juillet. Flon-flon, musette et feu d'artifice. Emilie est en beauté et elle le sait. Elle chasse. Sa proie : Simon DIEZ. Simon est l'homme qui l'a percuté au volant de son 4 x 4 quelques années plus tôt et lui a ôté l'usage de l'une de ses jambes. Emilie le séduit rapidement, l'attire chez elle, le séquestre et lui tire une balle dans la jambe. Il est ainsi à sa merci.
Le cadre est posé. le décor également. Minimaliste. L'auteur met toute son énergie et son talent dans la description de ses personnages.
La plume est vive, acérée, impitoyable. le destin d'Emilie et Simon est touchant.
La folie douce d'Emilie empruntera des chemins sulfureux, broussailleux puis s'achèvera sur une note douce-amère. Une prise de conscience douloureuse mais salvatrice.
J'ai adoré.
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En commençant l histoire d Emilie,on sais que l on va plonger dans un roman noir .On nage entre "alex" de Pierre lemaitre et "des noeuds d acier "de Sandrine colette.
Hormis la séquestration de Simon par l unijambiste Emilie,l auteur nous parle de solitude, de detresse,de haine,de colere....
Une tension s installe tout au long du roman jusqu'au final dont seul l auteur a le secret.Une réussite de noirceur.
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Bien loin des thrillers politiques précédents, un roman noir foncé …
Emilie est victime de la double peine : elle a perdu une jambe suite à un accident de voiture et son boulot suite à la dépression post-traumatique et ses dommages « collatéraux ». Elle se sent humiliée, dévalorisée, bref en régression. Elle décide alors de retrouver Simon qui était dans l'autre voiture et aucunement responsable et de le faire payer. S'en suit une quête de vengeance assortie de violence extrême dont l'issue est improbable parce que la rédemption n'est pas a priori dans le schéma de pensée d'Emilie.
Une fable sociologique sur la déchéance psychique, physique et matérielle, due à un fâcheux concours de circonstance qui n'aurait jamais du mettre en présence les deux protagonistes. On y retrouve l'analyse sociologique précise et le style affûté, dont a déjà fait preuve Marin Ledun dans ses précédents romans.
On peut se dire « trop court ce roman » mais au bout du compte tout est dit pour notre plus grand plaisir de lecteur après avoir subi les frayeurs avec Simon.
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Encore un très bon roman noir, pas mon préféré mais très bon quand même! Tout y est. L'ambiance noir, l'écriture parfaite et ces deux personnages livrés à eux mêmes, chacun face à sa propre vie. C'était très prenant, très noir. Formidablement écrit et décrit.

Pourquoi pas mon préféré? A cause du résumé très certainement et du qualificatif de huis clos que j'ai vu passer sur ce roman. Un huis clos, dans un roman, implique que les personnages soient dans un lieu unique duquel ils ne peuvent sortir ( Définition Wikipédia, vous pouvez vérifier). Selon moi, cela implique donc que au moins 95% du roman se déroule dans cet espace clos. Ce n'est pas le cas ici. Oui, Émilie et Simon sont dans le chenil, cependant, les nombreux retours en arrière dans la vie d'Émilie qui expliquent (ou qui le tentent) son état actuel font qu'on sort tout le temps de cet espace. Ce ne sont pas juste des informations données à Simon, on fait un retour dans le passé et même dans le présent, il y a des sorties… Donc, ce n'est pas un huis clos à mon sens. Ajouter à ça le résumé, bah je me suis faite une image erronée de l'interaction qu'il allait y avoir entre Émilie et Simon. Je voyais une sorte de Misery (bouh c'est mal, cette comparaison à King!!) et nous en sommes finalement très éloigné.

Dur dans ces conditions de faire un retour et dur de faire un retour sans rien spoiler. Ce qu'il faut retenir c'est en fait, l'histoire est véritablement axée sur Émilie, son accident, les conséquence qu'il a eu sur sa vie. On assiste et on découvre sa descente aux enfers. Voilà c'est ça qu'il faut garder en mémoire et surtout il faut se dire que l'auteur n'y va pas par quatre chemins et que ça fait mal.

L'auteur réussit à nous mener là où on ne s'attendait pas du tout, j'ai été surprise et c'est génial. Ce roman, il est noir mais teinté de gris.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Où comment se reconstruire après un grave accident qui laissera l'héroïne avec une jambe amputée partiellement…
L'auteur nous montre à travers un roman noir sans concession le poids d'un handicap et ses conséquences sur la vie sociale dans son ensemble.
La jeune fille, dans un premier temps, va s'en prendre à l'homme qui s'est juste trouvé là au mauvais moment, mais il s'agit plus pour elle d'un prétexte que d'un vrai désir de vengeance ! Elle s'identifie à lui, tous les deux sont en marge de cette société, mal dans leur peau !
Les causes véritables finalement sont le monde du travail qui crée des robots à qui on ne demande surtout pas de réfléchir mais de faire, et le regard que nous portons sur le handicap. Il est soit empreint de pitié soit mû par un désir malsain, mais que dire de son propre regard sur celui-ci ? Quel regard finalement l'emporte sur l'autre ?
Les deux héros du livre se retrouvent là confrontés à eux-mêmes, à leurs échecs, ignorant comment s'en sortir, agissant dans une certaine routine qui ne leur plait pas, les dévalorise sans oser agir véritablement. Tous deux réagiront donc en se marginalisant, en se mettant hors la loi, manière de s'affranchir des chaines et de tout recommencer !
Marin Ledun fait là une véritable critique de la Société, du monde du travail, qui transforme les gens jusqu'à leur en faire perdre la raison, mais aussi du handicap… A travers celui-ci il nous montre à quel point l'humain est voyeuriste sans se soucier du mal qu'il peut faire ! Seule sa curiosité morbide compte, au point que la personne handicapée se voit en miroir à travers ces regards et finit par se retrancher du monde.
Il s'agit bien là d'un livre noir mais terriblement touchant, où les personnages et la psychologie sonnent justes. Personne n'est véritablement mauvais bien au contraire il s'agit là de victimes qui finissent par réagir ou plutôt surréagir !
C'est un livre que je conseille vivement, que je recommande et j'en lirai d'autres de cet auteur, que je viens de découvrir !
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"En douce " de Marin Ledun aux Éditions Ombres Noires

Bal du 14 juillet, soirée idéale pour provoquer une rencontre. Émilie entre en action et use de ses charmes pour piéger Simon et l'enlever.

"Comme au cinéma : arrêt sur image, fondu enchainé et ralenti. "

Le scénario idéal pour enfin obtenir réparation, et faire face aux fantômes du passé. Et ce n'est pas sa jambe de bois qui freinera la réalisation de son projet.

"Si la vie te semble trop absurde, si tu es déçu par trop de choses et trop de gens, ne cherche pas à comprendre pourquoi, Recommence...

...Il lui semblait que c'était ce qu'on lui avait imposé toute sa vie : passer à autre chose, subir, encaisser, prendre sur soi, serrer les poings et les dents, recommencer, recommencer encore, sans jamais chercher à analyser ni à poser les bonnes questions. Surtout pas. Pourtant ce qu'elle souhaitait par dessus tout tenait précisément en ce mot de dix lettres : comprendre. Embrasser le monde par la pensée. Saisir le sens de sa vie. "

Comprendre enfin cette tragédie, voilà ce qu'Émilie souhaite plus que tout. Cette femme blessée, aveuglée par sa haine, s'apprête à assouvir enfin sa vengeance.

Dans ce huis clos en pleine campagne, Marin Ledun nous offre un somptueux roman noir. Sans excès de violence sanguinaire mais avec une bonne dose de torture psychologique, jour après jour la tension monte crescendo. Toujours très proche de ses personnages, Marin nous offre une fois de plus des portraits forts, des acharnés de la survie, des cabossés déterminés, que rien n'arrêtera.

"Niant l'incendie qui la ravageait de l'intérieur, elle se raccrocha à l'idée de survie."

Du noir social qui plonge le lecteur dans la tourmente de cette femme en tête à tête avec cet homme qui a fait d'elle un bourreau. Un roman magnifique, une plume incisive, un livre qui te bouscule et t'interpelle. Un roman vrai, puissant, à découvrir très vite.

Si tu es déjà fan de Marin Ledun, ce roman noir te comblera, et si tu ne l'es pas encore tu es juste en passe de le devenir. Accro tu seras, toi aussi ...ce n'est qu'une question de temps, qu'une question de lignes, des lignes noires à dealer sans modération.

Marin Ledun est romancier et essayiste. Il a déjà publié de nombreux romans noirs, dont 'Les visages écrasés' qui remporta plusieurs prix ( Trophée 813 du meilleur roman francophone 2011, Grand prix 2012 du Festival International du film policier de Beaunes ) et sera très prochainement adapté au cinéma.

À découvrir également " le ventre des mères " "L'homme qui a vu l'homme" suivi de "Au fer rouge" "No more Nathalie" mais aussi des romans pour la jeunesse tel que "Lux". Il ne tient qu'à vous de passer de très bons moments de lecture.


Lien : http://dealerdelignes.worpre..
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La chronique jubilatoire de Dany pour Collectif Polar
Bien loin des thrillers politiques précédents, un roman noir foncé …
Emilie est victime de la double peine : elle a perdu une jambe suite à un accident de voiture et son boulot suite à la dépression post-traumatique et ses dommages « collatéraux ». Elle se sent humiliée, dévalorisée, bref en régression. Elle décide alors de retrouver Simon qui était dans l'autre voiture et aucunement responsable et de le faire payer. S'en suit une quête de vengeance assortie de violence extrême dont l'issue est improbable parce que la rédemption n'est pas a priori dans le schéma de pensée d'Emilie.
Une fable sociologique sur la déchéance psychique, physique et matérielle, due à un fâcheux concours de circonstance qui n'aurait jamais du mettre en présence les deux protagonistes.
On y retrouve l'analyse sociologique précise et le style affûté, dont a déjà fait preuve Marin Ledun dans ses précédents romans.
On peut se dire « trop court ce roman » mais au bout du compte tout est dit pour notre plus grand plaisir de lecteur après avoir subi les frayeurs avec Simon.
Prix Transfuge du meilleur polar 2016
En douce est un roman dévastateur, où l'injustice se heurte à la force de vie d'une héroïne lumineuse.
Pour en savoir plus c'est ci-dessous
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Emilie est victime d'un accident de la route. Elle y survit mais perd une jambe. Elle devient dépressive et perd tout petit à petit: son travail, ses amis et relations dont elle s'éloigne, sa vie… Elle trouve un emploi dans un chenil de la région. Bientôt, elle s'y installe, dans un vieux mobil-home. Là, elle rumine: tout ce qu'elle a perdu, les échecs successifs, les espoirs évanouis, et la haine… La soif de vengeance…

Alors elle se lance à la recherche du chauffard qui lui a tout pris. Et elle finit par le retrouver. Simon Diez. Elle l'observe longtemps, le séduit, l'emmène au chenil. Là, elle lui tire une balle dans la cuisse et le séquestre.

Le récit alterne les scènes du présent (la rage d'Emilie, le calvaire de Simon) et des scènes du passé d'Emilie qui nous éclairent sur son histoire et sa descente aux enfers. La montée de la colère d'Emilie, à mesure qu'elle pers sa confiance en elle, son estime d'elle-même. La descente inouïe et spectaculaire dans l'abîme que devient sa vie. La vitesse à laquelle elle devient une marginale.

Les personnages sont complexes, surtout Emilie qui est un flot de contradictions. Ce thriller dépeint une histoire sociale sombre: la marginalisation, la détresse sociale et affective, le poids du handicap. Un portrait sans concession d'une société trop égoïste, de deux personnages subissant leur vie.

Un très bon thriller, très efficace.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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