Si j'admire énormément
Christopher Lee, je dois admettre ma déception après la lecture de son autobiographie.
Avec une bonne dose de second degré, l'acteur retrace toute sa vie, de sa naissance à son rôle de Saroumane dans « Le Seigneur des Anneaux ». Cette vie et cette carrière, si riches, sont malheureusement racontés avec maladresse et l'intérêt que l'on peut porter à son livre se fait irrégulier. Si certains passages sont passionnants comme ses années de guerre et ses anecdotes et commentaires croustillants sur la profession de comédien, d'autres sont plus dispensables. Je pense notamment aux nombreux chapitres dédiés au golf, sport fortement apprécié de
Christopher Lee. Ce dernier s'attache parfois plus à décrire ses parties de golf que ses films. C'est bien là le principal point faible du livre. M. Lee a trop tendance s'étendre sur des détails pas toujours passionnants. de même, l'acteur s'attache à brosser un panorama le plus complet possible de sa filmographie, traitant brièvement le grand nombre de série B (et Z) qu'il a pu tourner. Cela donne parfois à son autobiographie un effet catalogue fort désagréable.
Si, en 700 pages, on apprend moins de choses que prévus, on ne repart pas avec cette sensation d'avoir perdu son temps. A travers ces lignes, on décèle chez cet homme un être touchant, sincère, ouvert qui n'a pas peur de manier l'auto-dérision et de se remettre en question quand il le faut. On a presque la sensation de le connaître intimement, ce qui fait regretter doublement sa mort.