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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On appelle le Fada, le Simple d'esprit, l'Idiot du village et lorsqu'il ne comprend pas ce que les gens lui disent, il sourit. Il sourit tout le temps malgré les moqueries dont il est l'objet à cause de son faciès disgracieux. Né un soir de Noël, d'un accouchement difficile, pour son plus grand malheur, il en garde des séquelles à vie. Mais une mère aime toujours l'enfant qu'elle a porté de long mois et tout particulièrement le petit Jean- Noël qui a tardé à naître. C'est d' ailleurs cette mère prévenante qui lui a conseillé de toujours sourire malgré la cruauté des propos dont il est la proie " ça les fera taire de te voir toujour counten va, mon Jean-Noël ! " Et chaque fois qu'elle lui baise la joue, il n'est plus un Simple d'esprit, un Fada mais le Petit prince des étoiles...

Au fil du temps, il va s'essayer à divers métiers, tantôt muletier, puis charpentier et bûcheron. Les animaux sont ses amis dont Néan, un âne qui deviendra son plus fidèle compagnon. Soutenu par une famille aimante, le voilà devenu un gaillard aux épaules solides, un homme à la carrure impressionnante.

Malgré sa différence, il va connaître les premiers émois du coeur en la personne de Marie, une écorchée de la vie tout comme lui. Elle est belle Marie et de Jean-Noël, elle ne voit que la beauté de son coeur. L'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre les conduira jusqu'au mariage suivi de la naissance de leur fils Gabriel. Rien ni personne ne pourra compromettre les sentiments qui les unis.
Mais la vie parfois revêt son manteau de tristesse et de désillusion. Et Marie, fascinée par la vie parisienne trépidante, de plus en plus distante depuis son départ pour suivre quelque temps les études de leur fils Gabriel devenu un beau jeune homme instruit, dont les fréquentations sont à l'opposées de celles qu'elle connaît à la campagne avec Jean-Noël, va bouleverser l'ordre des choses. Perdu, sans nouvelles de celle qu'il aime, son chagrin est sans nom. Vivant désormais dans l'espoir fou du retour de sa bien aimée, ses journées se suivent vides de sens malgré le soutien de son fidèle ami George.
Et voilà qu'un beau jour, il aperçoit là-bas dans le lointain, une silhouette qui s'avance d'un pas hésitant et désolé, dans sa direction...

Ce récit est une nouvelle pépite. La vie du Simple d'esprit, le Fada de Bousiéyas " toujours counten " décrit avec tellement de sensibilité, de poésie et de cruauté par la plume de Jean-Claude Lefebvre vous fendra le coeur, c'est du moins l'impact qu'il a eu sur le mien...


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Attention pépite ! ♥♥♥

Un grand merci à Jean-Philippe Laffont et aux jeunes éditions "La Trace" pour la découverte de cette pépite. Un livre que je n'aurais sans doute jamais découvert autrement, et quelle erreur, je serais passée à côté d'un petit bijou !

Avant de parler de l'histoire, je tiens à souligner la beauté de l'objet. le livre est soigné, avec un visuel magnifique qui reflète à merveille l'esprit du livre. Bravo.

Exercice difficile, trouver les mots sur ce récit magnifique. C'est parti !

Direction Bousieyas, un petit village des Alpes Maritimes dans l'arrière pays niçois.
C'est un 24 décembre que verra le jour Jean-Noël dit le Fada de Bousieyas.

La naissance s'annonce difficile, le bébé ne vient pas, il neige, il faut aller à la rencontre du docteur dans cette nature hostile, traîneau et mules sous la neige, braver le froid ! Il faudra utiliser les fers pour que Jean-Noël voit le jour. Il en sera marqué à vie, un oeil fermé, le visage déformé à tout jamais.. Il ne respirera pas de suite laissant quelques séquelles au niveau de son développement intellectuel.

Un chouette professeur le prendra à l'école mais au départ de celui-ci, il sera rejeté, deviendra la risée de tous au village. L'amour de ses parents le portera, lorsqu'au village on l'embêtera, pour éviter les affrontements il suivra les conseils de sa maman , il sourira, se forgera une carapace.

"Toujours counten" , on dit de lui , se sera la façon d'éviter des reproches et d'avoir la tranquillité, d'éviter que l'on s'acharne sur lui et devienne le souffre-douleur.

Mais pourtant, il n'en est pas si insensible, il nous raconte ici son histoire, nous donne sa vision des choses.

Il est sensible, il ressent toutes ces choses en dedans mais à du mal à s'exprimer. L'amour inconditionnel de ses parents, la bienveillance de Georges son parrain et son confident "Néan", un âne du Poitou différent comme lui, lui permettront d'avancer, d'apprendre le métier de muletier de son père, de garder des chèvres en montagne.... et surtout de vivre comme tout le monde, une vie simple au rythme des saisons.

Un magnifique récit, une plume poétique, bien particulière qui m'a séduite d'entrée de jeu. L'écriture est sensible comme notre "fada", magnifique.

Elle nous décrit à merveille la montagne, la nature. On ressent la tempête, l'orage, la neige, on voit littéralement les paysages, on ressent la nature en soi.

Un roman qui nous parle d'un autre temps, nous sommes au siècle dernier. Il nous parle de la modernisation, de la fin du métier de muletier avec l'arrivée des routes, de la période de la première guerre..

Les mots, l'apprentissage auront une place importante. Amour, différence, regard des autres sont des thèmes abordés tout en sensibilité, un roman magnifique, à découvrir de toute urgence.

Vous l'avez compris c'est vraiment un immense coup de coeur, un livre qui m'a touchée.

Ma note : ♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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C'est vraiment un très très beau livre !!!
Reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio, je remercie la jeune maison d'édition La Trace pour ce livre qui est déjà très beau d'aspect (qualité du papier, typographie agréable...). le graphisme de la couverture représente bien l'histoire à mes yeux.
Le Fada de Bousieyas, c'est Jean-Noël qui raconte sa vie (avec quelques passages ajoutés par un narrateur externe) dans les Alpes, né à la fin du 19ème siècle, contemporain de la modernisation des campagnes et des transports après la première guerre mondiale.
Depuis son plus jeune âge, le fils de Jean le muletier et Sophie, sa femme qui élève des chèvres, est surnommé le fada "toujours content" parce qu'un accouchement difficile lui a laissé les traces des forceps sur le visage et un esprit "simple".
Ses parents aimants, son parrain Georges et son oncle et sa tante bienveillants l'élèvent en lui apprenant comment vivre en respectant le rythme de la montagne et des saisons en quasi autosuffisance.
Il mène une vie heureuse au contact de la nature et de son âne Néan, un baudet du Poitou, discriminé aussi car différent des animaux locaux.
Sa vie va basculer un été lorsqu'il découvre la petite chevrière qui estive dans les alpages...
C'est une très belle histoire d'amour.
C'est un portrait magnifique servi par une écriture sensible et une atmosphère sensuelle (les cinq sens sont sollicités par les descriptions de la nature et de la vie à la montagne au fil des saisons : les couleurs, les odeurs, les sensations de l'air ou de la neige, les chants des bêtes et des éléments ou le silence...).
Je vous le recommande chaudement !
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Simple, oui mais pas idiot.
Imbéciles, ceux qui jugent sur l'apparence
Méchanceté gratuite il la subit.
Patience, il lui en a fallu.
Larmes refoulées, essuyées.
Eclats de malice.

Destin apprivoisé.
Esprit il a le sien.
Sentiments, son coeur en déborde.
Pain, il n'en manque pas, il le gagne au quotidien.
Rêves, plein la tête.
Instinct de vie.
Tendresse, pour ceux qui l'aiment vraiment.

Libre, il l'est, il y a travaillé.
Ebloui par la nature et ses saisons.

Fier, il s'assume.
Attristé par la bêtise humaine.
Désiré, il fût et le resta.
Abaissé souvent, relevé toujours.

Désirs, c'est son droit.
Estime, il l'a gagné.

Bonheurs amassés comme les cailloux de sa Tinée.
Ouvert sur le monde, plus que d'autres.
Utile, il s'y emploie.
Sympathique, c'est sa nature.
Incompris souvent.
Espiègle comme l'écureuil observé.
Yeux, ceux du coeur, ceux qui voient le mieux.
Amour de Sophie et Jean le muletier.
Surnom, mais il s'appelle Jean-Noël.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 01 novembre 2018.
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Jean-Noël naît un jour de Noël à la fin du XIXème siècle. L'accouchement a été difficile. Alors qu'elle se préparait à mettre au monde chez elle, la future mère a dû être conduite au village le plus proche car il lui fallait un médecin, les compétences de la sage-femme étant insuffisantes. Seulement pour atteindre ce village, quand on sait que Bousieyas est un hameau des Alpes Maritimes qui culmine à 960 mètres d'altitude, ce n'est pas une promenade de santé !

L'accouchement se passe mal. L'enfant bien au chaud ne veut pas sortir. le médecin doit aller le chercher aux forceps. Jean-Noël en gardera des séquelles. Il ne verra plus le monde que d'un oeil et aura le visage déformé. Son cerveau ayant manqué d'oxygène trop longtemps, l'enfant ne se développera pas normalement. Au village, on le connaîtra sous le nom de Lou Fada, le simple d'esprit . Seuls ses parents se souviendront de son prénom. Simple d'Esprit ! La plupart des gens s'arrêtent à ce jugement lapidaire. Mais qu'en est-il de son monde intérieur, de ses aspirations, de ses désirs ? Son monde est-il si différent du nôtre ?

La suie de ma chronique sur le blog : cliquez sur le lien ci-dessous
Lien : https://leslecturesduhibou.b..
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Quelle belle découverte que ce Simple d'esprit de Jean-Claude LEFEBVRE aux éditions La Trace. Une couverture magnifique, une écriture somptueuse, une histoire aussi touchante que marquante… Je l'ai refermé depuis bientôt 15 jours mais il résonne toujours en moi tant il est fort et intense..

Passant le week-end dans l'Ubaye, cette lecture s'est avérée à la fois de circonstance mais également une opportunité d'échanger avec l'auteur en personne.

« Chiéou lou Fada de Bousiéyos. Je suis le FADA DE BOUSIEYAS : « lou fada », chez nous, tout en haut des montagnes, c'est le simple d'esprit, l'idiot du village. Mais c'est plus gentil de dire « lou fada… ». « Lou Fada » : c'est celui à qui « lou boun Diéou » a donné d'être « toujours countent » comme dit maman.

Le narrateur, « Lou Fada », c'est Jean-Noël. Né la veille de Noël, d'où son prénom, il a failli ne jamais voir le jour tant l'accouchement a été difficile… Marqué à vie dès les premières secondes par des séquelles à la fois physiques et intellectuelles, il n'en fallait pas moins pour qu'il soit catalogué comme l'idiot du village.

Page après page, chapitre après chapitre, nous voguons aux côtés de Jean-Noël, de ses premières respirations à son dernier souffle. Nous grandissons avec lui, nous avons nos premiers émois amoureux, nos fiertés et déceptions, nos joies et tristesses…

Comment se construire quand on est différent ? Comment le vit-on? Quand surtout on est « vu » comme différent, comme un simple d'esprit subissant moqueries et autres ingratitudes ? Notre monde est-il différent ? de vrais questions subtilement amenées et abordées par l'auteur.

Se révolter, Jean-Noël le fera et ça lui coûtera. Loin d'être idiot, il sait s'adapter et donner le change. Toujours le sourire aux lèvres, toujours content lui a dit maman.
J'ouvre une parenthèse et m'écarte un peu du fond pour parler de forme: L'utilisation du patois, quelle belle trouvaille ! Un parfait mariage avec le thème, la campagne, les villageois, les anciens… Quel bonheur ! Je ne pouvais qu'adhérer ayant personnellement connu ce genre de situation dans mon petit village landais. A la terrasse du bistrot du coin ou durant les repas familiaux, c'était une tradition ! Que d'aucuns continuent à faire vivre, mais qui malheureusement se perd comme tant de valeurs du passé…

« Elle avait la peau douce et chaude maintenant…Elle a relevé la tête, ses yeux brillaient de mille points d'or, elle a pris ma bouche dans un baiser de chaleur de lèvres, de goût de cerise brûlante, de tournement de tête et ce fut une tempête de corps, de douceur de peau, d'éclairs de désir et d'envie de nous, d'éboulement de plaisir encore et encore, roulant sans fin, corps emmêlés l'un à l'autre jusqu'à l'explosion de soleil comme un feu d'artifice du 14 juillet, un grand bonheur d'amour. »

Il découvre l'amour. C'est Marie, son alter ego, orpheline, mise à l'écart… 2 écorchés de la vie en quelque sorte, mais deux battants qui sourient à la vie et profitent. La encore, que d'émotions, que de sentiments profonds ressentis à la lecture des lignes… L'écriture de Jean-Claude est vraiment très évocatrice. Avec elle, il aura un fils, sa fierté. Mais il connaîtra aussi l'abandon et l'affront de l'adultère, avant le retour et la mort de Marie. Toujours fidèle, amoureux, jamais Jean-Noël ne déviera, ne transigera avec ses valeurs.

« Avec Néan nous sommes descendus comme si on avait des ailes et je me répétais : « je veux la marier Marie, je veux la marier » mais arrivé vers chez nous il m'est venu le doute : est-ce qu'un Fada peut se marier .... le doute, c'est terrible, c'est comme la pourriture dans un fruit, si on le laisse il gâte tout, dans mon grand bonheur tout neuf il y avait une épine. »

Il aura son ami indéfectible, l'âne Néan. Comment ne pas s'attacher à ces deux personnages. Car oui Néan c'est un vrai personnage dans ce récit, fidèle accompagnateur, confident, ami à qui il partagera ses interrogations, ses moments de doute mais aussi de joie. Un duo aussi atypique que touchant.

Et que dire enfin, pour ne pas être trop dithyrambique, de ce superbe voyage que nous faisons, tant l'écriture est descriptive et poétique. On se promène dans la nature, on visualise les montagnes, on frissonne avec la neige, on ressent la tempête ou l'orage. On randonne, on découvre, on a réellement l'impression d'y être. Une vraie bouffée d'oxygène, un moment hors du temps.

« La vie en montagne ne coule pas, elle saute comme la Tinée de caillou en caillou, de vasques bouillonnantes en gravières tranquilles, de douceur en douleur, de chaleur en fraîcheur, de gerçures et d'onglées en sueur et brûlures, de saison en saison »

Vous l'avez compris, point de pathos, ni de mièvreries. Bien au contraire, même si la mélancolie est présente, c'est un récit tout en sensibilité servi d'une remarquable écriture. Comment il pouvait en être d'ailleurs autrement. C'est non seulement la marque de fabrique des éditions de la Trace, mais il aurait été impossible de traiter aussi intelligemment et justement la question de la différence.

Les pages se tournent, le temps s'écoule sans qu'on y prenne garde. Impossible d'abandonner ce texte, impossible de le lâcher avant d'en connaître l'épilogue tant c'est beau, c'est fort, c'est émouvant.

Je ne peux que vous recommander très fortement cet ouvrage. Vraiment ! Merci Jean-Claude, merci Florence et Jean-Philippe pour avoir publié une si belle oeuvre à nouveau.

Bon voyage à tous.

4,5/5

Lien : http://www.alombredunoyer.co..
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La vie de Jean-Noel de sa naissance à sa mort, racontée par ses yeux et ses mots. Un très beau livre qui nous fait voyager, aimer et rêver au rythme des descriptions et des sentiments livrés par le narrateur. le récit nous plonge dans ce monde rude des montagnes, au rythme des saisons, des phrases de patois et de l'avancée en âge de Jean-Noel.
Né avec les forceps qui lui ont laissé des séquelles physiques et intellectuelles, Jean-Noel n'en est pas moins sensible et intelligent. Sa différence le fait surnommé « fada », une mise à l'écart qui le blesse énormément mais le rend sensible à tout geste et action. Sur les conseils de sa mère, il affiche un sourire sur ses lèvres, afin de couper court à toute provocation : un fada toujours « counten »
Jean-Noel découvre l'amour de sa vie, Marie, une orpheline aussi mise à l'écart qu'il épousera et lui donnera un fils, Gabriel, qui finira instituteur. Une fierté pour lui et sa mère mais les études de leur fils à la ville entrainera Marie à l'adultère et Jean-Noel à la solitude qu'il vivra en même temps que la perte de ses proches. Marie reviendra finalement au seul homme qui l'aura aimé pleinement mais mourra de tuberculose précocément.
A la lecture, on visualise les paysages, les personnages, on sent l'air de la montagne et on entend le son du vent et du patois.
Un très beau récit qui d'une part nous fait voyager dans un monde du début du siècle dernier et d'autre part nous présente les pensées d'un enfant puis d'un homme, traité différemment de par sa difformité mais qui n'en est pas moins sensible et intelligent, surtout émotionnellement. On vibre à l'unisson avec lui au travers du récit.
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un Grand livre ! simple et touchant
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