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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire toute simple, joliment racontée.
Une vie de montagnard à cheminer à travers cols, à arpenter les estives, à prendre soin des troupeaux.
Jean-Noël est "Lou Fada" de Bousieyas, un simple d'esprit qui rit, qui pleure, qui aime comme tout être humain.
Dans sa tête, les mots se bousculent puis se mettent bien en place, chantent, dansent ou pleurent, mais au final, ils restent là...il n'arrive pas à les faire sortir alors, le plus souvent, il se tait ou il parle à son fidèle compagnon à quatre pattes.
Avec sa gaieté naturelle, Marie la jolie chevrière va illuminer ses journées en lui offrant son amour et en lui faisant "un pétchin".
Mais peut-on se contenter d'un coin de paradis quand le monde est si vaste ?
Le coeur de Jean-Noël n'a pas fini de saigner...

Avec mes parents, il y a juste quarante ans, nous avons passé une dizaine de jours à Saint Martin Vésubie, village des Alpes Maritimes, pas très éloigné du hameau de Bousieyas et dont je garde un souvenir ému.
Nous y avions emmené ma grand-mère peinée par le récent décès de mon grand-père.
C'est donc avec un léger pincement au coeur que j'ai franchi les kilomètres de sentiers montagneux qui mènent d'un patelin à l'autre en compagnie du jeune homme.
À une époque où les déplacements se faisaient encore à l'aide d'attelages, où il fallait compter plusieurs jours de trajet pour aller vendre sa production de laine, de peaux, de couvertures tissées par les femmes sur les marchés niçois, ce récit nous rappelle, si nécessaire, que la montagne est rude et pourtant si belle.

Ce n'est pas un coup de coeur, c'est une parenthèse hors du temps.
Un moment consacré à écouter l'autre, celui dont l'âme est au bord du coeur, celui qui n'a que son sourire de "toujours counten" pour apréhender le monde, celui qu'on dit "simple d'esprit"...mais justement...la simplicité...n'est-ce pas, en fin de compte, ce qui nous manque le plus ?
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Je referme la dernière page du roman « Simple d'esprit, le fada de Bousieyas » et l'histoire me poursuit. Les images qu'a fait naître la plume de Jean-Claude Lefebvre tournent dans ma tête. Elle est obsédante la plume de Jean-Claude Lefebvre. Je ne le connaissais pas mais je suis contente de cette découverte. J'aime la façon dont il décrit cette nature sauvage qui caractérise la montagne. On a l'impression tantôt de respirer cet air glacé qui vous coupe le souffle, tantôt de sentir l'odeur de l'herbe fraîche tout en profitant des rayons du soleil. On part en balade, on respire le grand air, on entend l'eau ruisseler au milieu des rochers, on sent le vent qui nous fouette le visage. Il réussit à faire de ces montagnes un personnage à part entière de son roman. En peu de pages (150) il nous immerge dans ce petit village perdu au milieu des montagnes : coupé de tout l'hiver et relié au reste du monde grâce aux muletiers l »été.

Cet univers il nous le fait découvrir à travers les yeux de Jean-Noël alias lou fada, un gamin pas tout à fait comme les autres qui deviendra un homme pas tout à fait comme les autres. A sa naissance les choses se sont mal passées et s'il a survécu il en a gardé quelques séquelles, d ‘abord physiques ; son visage est marqué, mais surtout mentales ; il n'est pas comme les autres il ne voit pas le monde de la même façon. Catalogué simple d'esprit les autres l'appellent lou fada et disent de lui qu'il est « toujours couten ». La vérité c'est que Jean-Noël suit les conseils de sa mère : sourire pour que les autres le laissent en paix. Donner l'impression qu'il est toujours content pour ne pas qu'ils s'acharnent à le faire souffrir.

J'ai été très touchée par l »histoire de Jean-Noël. On veut bien tolérer (pas accepter il ne faut pas exagérer) les gens différents mais à condition qu'ils soient conformes à ce qu'on attend d'eux. Les simples d'esprit sont heureux c'est bien connu. Alors il faut qu'ils sourient quoi qu'il arrive. C'est ce que va faire Jean-Noël mais pas seulement il va se battre pour avoir de vraies raisons d'être toujours content. Mais la vie ne lui fera pas de cadeaux. Son envie de vivre, d'être heureux est touchante. Mais ce qui m'a le plus frappé c'est cette solitude à laquelle sa différence le condamne. Même s'il est entouré de gens qui l'aiment sa différence ne lui permet pas de s'identifier aux autres, ni les comprendre et inversement. On sent page après page cet attachement aux autres et en même temps cet isolement que rien ne semble pouvoir briser. Sauf peut être Néant, un âne lui aussi un peu différent. Cette différence va le rapprocher de Jean-Noël qui va faire de cet âne son confident.

J'ai regretté que certains personnages ne soient pas plus denses, plus consistants. Certains sont pour moi restés à l'état d'ébauche et c'est dommage. Toutefois j'ai beaucoup aimé Georges : un homme un peu rustre, taiseux, mais avec un coeur d'or. J'aime beaucoup ces personnes avec qui on peut partager de longs silences sans ressentir aucune gène. C'est comme ça que j'ai perçu Georges.

Au delà du thème principal ce roman c'est aussi celui d'un quotidien simple, parfois rude mais heureux. Une vie d'un autre temps tuée peu à peu par les avancées technologiques. C'est la disparition d'un mode de vie.

Ce roman bien qu'empreint de mélancolie ne sombre ni dans la mièvrerie ni dans le pathos. L'écriture est poétique et je suis vraiment très tentée de découvrir les autres romans de cet auteur.

Merci beaucoup à Babelio qui grâce à sa masse critique m'a permis une fois encore de faire une belle découverte. Merci également aux éditions La trace pour cet envoi.
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Dans les alpages est arrivé en plein hiver un bébé un peu abîmé au sourire figé.


” On l'appellera Jean comme moi et Noël comme aujourd'hui. Et il me baptisèrent Jean-Noël, un prénom que bientôt seuls mes parents et Georges continueront à me donner, les autres l'ont oublié. ”



En grandissant « Toujours counten » se révéla quelque peu Simple d'esprit. 
Entouré de l'immense amour de ses parents, de son véritable ami Georges et toujours accompagné de son âne Néan, il suit son petit bonhomme de chemin.


” L'arrivée de Néan transforma ma vie. (...) Cet animal avait un poil brun roux, très long qui pendait autour de lui comme une houppelande et qui, sur la tête, lui cachait pratiquement les yeux. (...) Il semblait rejeté par les autres. Je me suis approché, il a tourné sa tête vers moi, je lui ai tendu la main à plat comme mon père le fait avec les mules et il est venu la lécher. (...) je l'ai pris pris par le cou, et il a posé sa tête sur mon épaule « on sera les deux Fadas, moi des hommes et toi des ânes mais personne ne doit le savoir, c'est notre secret ». 



Dans une époque et un environnement parfois très rude, Jean-Noël nous confie son histoire, ses joies, ses peines, ses rencontres, ses amours, ses douleurs...


Une histoire en toute simplicité d'un garçon différent qui ne manquera pas d'amour et en donnera en retour au centuple à qui saura ouvrir son coeur. 


” J'ai beau être simple d'esprit j'ai un coeur comme les autres. ” 



Ce que j'en dis :

Derrière cette magnifique couverture se cache un récit qui l'est tout autant.


L'auteur nous emmène au coeur de la montagne, dans l'arrière-pays niçois. 
Au fil des saisons, la vie très particulière de Jean-Noël nous est contée avec une douce sensibilité et une plume pleine de poésie.

Une histoire qui nous parle sans pathos de la différence, la vie d'un simple d'esprit à une époque lointaine, de sa naissance à l'âge adulte. 

Un roman court mais d'une intensité incroyable qui telle une immense bouffée d'oxygène, nourrit l'âme et bouleverse le coeur. 

L'auteur nous offre une histoire d'amitié, d'amour, et dégage à chaque instant une multitude d'émotions, en nous baladant dans une nature parfois aussi hostile que certaines personnes, mais qui réserve tout de même de belles surprises et de belles rencontres. 

C'est un petit bijou, une petite douceur qu'il serait dommage de ne pas suivre à La Trace, cette chouette maison d'éditions amoureuse des beaux mots qui font toujours de belles histoires.

Simple d'esprit n'a pas fini de faire chavirer les coeurs. 


Je remercie les éditions La Trace pour cette merveilleuse découverte pleine de charme. 

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Bonjour les lecteurs ….
Tout d'abord, un grand merci aux éditions " La Trace" qui n'ont pas hésité à m'envoyer ce joli livre à Lisbonne.
Jean-Noël est né le 24 décembre des suites d'un accouchement difficile qui lui laisseront des séquelles physiques et intellectuelles.
Jean-Noël devient pour les habitant du village " Lou fada" , le simple d'esprit.
Jean-Noël raconte son histoire, ses joies, ses peines, ses révoltes.
La vie n'est pas toujours facile face aux moqueries des autres. Mais Jean-Noël a des parents extraordinaires qui lui donneront un amour sans faille et qui feront tout pour l'intégrer.
Ils lui donneront une ligne de conduite pour faire face à la bêtise des hommes.
« - Les gens ne sont pas gentils, ils n'aiment pas que l'on soit différent ni que l'on ne pense pas comme eux. Toi tu es différent, plus doux et tes idées dans ta tête ne suivent pas le même chemin, alors ils ne peuvent pas comprendre. Aussi, quand quelqu'un te traite de Fada, de simple d'esprit, t'insulte ou te dit quelque chose que tu ne comprends pas , souris, es ben mieil.- Mais je n'ai pas envie de sourire quand ils sont méchants !- C'est pour cela qu'il faut sourire » m'a-t-elle répondu, s'ils voient qu'ils te mettent en colère , que leurs paroles te blessent, ils continueront et ce sera pire. Alors que, si tu leur souris, s'ils te croient toujours content, ils se lasseront rapidement et te laisseront tranquille. Souviens-toi de cela et souris. ».
On suit la vie simple de ce " fada" au rythme des saisons.
Ce "fada" et son ami le baudet Néan, son seul confident.
Pendant 150 pages , le temps s'arrête, on revient à des choses simples, essentielles: la beauté de la nature et de certaines personnes qui ont croisé la route de notre gentil "fada".
Voici une petite bulle d'oxygène, un dépaysement total.
"Prenez le temps d'admirer les belles choses et ne cessez pas de croire en votre bonne étoile qui mettra de belles personnes sur vote route".. tel pourrait être le message de "Lou fada"
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Devient-on effrayant pour les autres avec une paupière tombante et une pommette aplatie ? Les sentiments sont-ils diminués lorsque les mots ne s'articulent pas aussi bien qu'on le voudrait, que la parole bute et ne parvient pas à traduire ce qu'on voudrait dire ? Et quelles peuvent bien être les pensées de Jean-Noël, surnommé Lou Fada, le simple d'esprit  ?
Peut-être faut-il apprendre alors à dissimuler sa tristesse et ses peines pour éloigner de soi les moqueries, et se protéger en étant toujours counten. Parce qu'il subsiste encore en chacun de nous, et aussi chez les habitants de Bousiéyas, une sorte d'impératif de conformité face à la personne différente qui, elle, inquiète du fait de sa non ressemblance aux schémas habituels.
Jean-Noël le simple d'esprit nous raconte la vie rude des alpages, la compagnie de son âne Néan, son amour pour Marie la petite sauvageonne, surnommée la muette. Il nous parle de ce qui le touche dans son être intime, ce qui l'anime, mais aussi de ce qui le détruit.
A-t-on le droit d'aimer, d'être aimé, de devenir père… en étant différent ? le droit au bonheur est-il pareillement accessible à tous ?
« Simple d'esprit » répond à ces questions avec ses mots à lui, et nous voilà entraînés dans la grâce d'une langue superbement imaginée, capable de traduire les mille facettes d'une beauté intérieure, avec l'infinie délicatesse que seul un fada peut exprimer. Alors, comment ne pas être touché en plein coeur par cette très belle histoire et rester sourd à cet appel qui vient murmurer à notre conscience combien les apparences sont trompeuses et à quel point l'humanité peut se cacher là où on aurait coutume à ne pas l'envisager ?
Je sors de cette lecture troublée, et confortée dans mon désir déjà existant de rester vigilante pour ne jamais trop m'éloigner de ce…. Pauvre d'esprit.

Rachel

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