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4,05

sur 391 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman d'actualité sur une tragédie humaine qu'on voit régulièrement à la télévision, l'échouage des centaines de réfugiés sur les côtes de l'Europe.
Christy Lefteri s'est inspirée de son expérience de bénévole dans un centre de migrants à Athènes pour raconter une histoire très crédible. Elle nous éclaire sur les motifs qui poussent ces gens à entreprendre un voyage long, au péril de leurs vies. Contrairement aux idées reçues, la plupart de ces gens ne quittent pas de bon coeur leurs pays, leurs familles et leurs anciennes vies.
La guerre civile fait rage en Syrie. Persécutés, NURI et sa femme fuient Alep où les bombes leur ont tout pris, la maison, les ruches et un enfant.
Le livre suit leur exode et leur arrivée en Angleterre où ils espèrent obtenir le statut de réfugiés.
Une histoire triste, qui fait mal, mais tellement réelle.
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Un beau livre, bien composé, bien écrit et qui nous entraîne dans un voyage extraordinaire. Une histoire de migrants qui ont fui leur patrie pour un ailleurs avec une volonté farouche d'échapper aux deuils et aux souvenirs. le recours au "je" donne au roman une vérité qui nous émeut de la première à la dernière page.
Bravo !
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Ce roman inspiré de vrais récits de migrants, nous parle de la douleur, du déracinement, de ses familles qui traversent des choses horribles pour un peu d'espoir. L'autrice joue beaucoup sur les émotions, l'introspection, et de jolis portraits. La réalité est souvent crue et nue, mais toujours juste.
Juste dommage car le titre du livre, et le thème de l'apiculture est finalement secondaire dans le récit mais c'est un détail. Un beau roman.
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13 chapitres construits selon le même principe : la vie de Nuri et Afra en Angleterre puis une phrase qui se termine par un mot charnière. Ce mot fait basculer le récit qui narre alors la vie d'avant l'Angleterre : la Syrie, Alep, la guerre et ses horreurs, la fuite via la Turquie puis la Grèce, un voyage au cours duquel les rencontres vont se succéder. D'autres horreurs aussi, la misère et le malheur ne provoquent pas seulement des mouvements solidaires mais attirent les vautours. Ce procédé de chapitre miroir, un peu trop mécanique, est compensé par un style qui se garde de toute grandiloquence, hors de question de se gargariser de poésie comme chez Wauters lorsque les destins sont aussi tragiques. Volontaire dans un camp de migrants à Athènes, l'auteur relate l'enchaînement des faits avec une précision journalistique ce qui s'avère à double tranchant. L'expertise de l'auteur et son empathie, au demeurant louable, l'empêchent sans doute de s'aventurer davantage dans le romanesque. Dans la catégorie apiculteur, « Les Abeilles grises » d'Andreï Kourkov était moins didactique et le portrait de Sergueïtch plus complexe que ceux de Nuri et Mustapha puisque le choix du singulier est assez surprenant, les destins des deux cousins étant indissociables.
Le bandeau précise « une ode à l'humanité ». Là, mon opinion n'est pas la même. Entre les salauds et les cabossés qui forment une majorité des personnages, le lecteur ne ressort pas indemne de cette lecture. Sans trahir la fin, et même si la situation de Nuri et Afra s'est considérablement apaisée, le terme de Happy end pour le chapitre 14 n'est pas vraiment approprié, sans parler de la tentation d'un calembour malséant sur les termes api et happy.
Tandis que j'entamais ce livre, j'entendais sur France Inter « l'épreuve » vécue par ces voyageurs de la SNCF à la suite d'une panne de caténaire… Heureux pays où un retard de six heures est un des titres du journal et où l'on tend les micros vers ces « victimes »…
Autre télescopage de l'actualité, cruel celui-ci, un réfugié syrien manquait de provoquer un carnage dans un jardin public à Annecy… Un fou ? Un illuminé ? Sûrement. Un acteur d'une guerre infâme ? Certainement ! « L'apiculteur d'Alep » décrit les conséquences du stress post traumatique qui n'ont pas, dans ce cas, la violence imputable au meurtrier d'Annecy. Mais, dans le drame savoyard, quel est l'impact de l'expérience de guerre ?
Lorsque la littérature offre ainsi une réflexion brûlante sur un événement « réel », on se surprend à laisser le livre et à mettre un point final à cette chronique avec un certain soulagement.
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On commence ce roman avec un monde de couleurs. Celui d'avant, que les yeux d'Avra pouvaient voir et qu'elle illuminait de son rire. Très vite cependant, le ciel s'obscurcit, la tension monte et on termine le premier chapitre avec la sensation de s'être pris un coup de poing au ventre. Décidément, cette lecture ne va pas être facile.

Ce roman, c'est l'histoire d'un exil, d'une famille traumatisée, du pire dont l'être humain est capable et pourtant, il est aussi (et étonnamment) porteur d'espoir. À ce propos, j'ai trouvé que le titre et la couverture étaient trompeurs : ils ne reflètent en rien la violence qui vous attend entre ces pages.

L'on suit donc l'histoire de Yuri et d'Avra, de leur départ de Syrie et de leur quête vers un monde meilleur. Les émotions de Yuri sont bien retranscrites à travers les mots de l'autrice et j'ai aussi beaucoup aimé les mots de liaison entre certains chapitres, comme s'il y avait un relai entre passé et présent. Christy Lefteri y aborde aussi certains effets du stress post-traumatique et j'ai trouvé cela intéressant.

Si je devrais émettre un bémol toutefois, ce sont les passages reliés à l'apiculture, qui m'ont quelque peu agacée. Ils m'ont semblé toujours tomber comme un cheveu que la soupe et n'apportaient rien au récit à mon sens.

Mais cela n'a pas douché mon enthousiasme. J'ai versé quelques larmes à la fin de cette lecture qui m'a touchée. Cet exil vécu par Yuri et par des milliers de personnes est important à connaitre car il est le reflet de la noirceur de notre monde, de ce que certain.e.s sont contraint.e.s d'abandonner et de ce que d'autres sont contraints de prendre en charge.

Ce roman devrait être lu par tou.te.s, et notamment celles et ceux qui pensent que les migrant.e.s, c'est le mal, alors qu'ils et elles n'ont rien demandé et n'ont pas eu d'autre choix : c'était ça ou la mort.
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Nuri était apiculteur en Syrie avant que la guerre n'éclate. Les combats sont tels qu'il doit quitter son pays. Pour garder espoir au milieu du chaos, il se remémore son travail auprès des abeilles, il les entend encore, il sent le parfum des chaudes journées syriennes. Ce livre nous conte à la fois le voyage plein d'embûches de Nuri qui part rejoindre son cousin en Angleterre, son chagrin de devoir quitter ce coin de terre qu'il aimait tant, et l'amour qu'il porte à sa femme devenue aveugle suite à un traumatisme. L'écriture sait se faire lyrique pour décrire la vie paisible d'avant guerre et terriblement réaliste quand il s'agit de décrire le voyage et les camps où sont entassés des milliers de personnes obligées de fuir leur pays comme Nuri.
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Je viens de passer quelques jours aux côtés de Nuri, L'apiculteur d'Alep, et de sa femme Afra. Ils fuient la Syrie frappée par la guerre en espérant atteindre l'Angleterre.

Le périple est éprouvant et bouleversant. Après les bombes, la mort, la destruction, ils sont confrontés au déracinement, au deuil, à la violence, au souvenir d'une vie meilleure à jamais perdue. le chemin vers la sécurité et la liberté est tout aussi dangereux que le pays qu'ils quittent. Mais, au milieu de toute cette noirceur, le souvenir des abeilles et l'espoir d'en avoir un jour à nouveau, apportent un peu d'appaisement. Et puis, la force de l'amitié et de l'amour permet de tenir tant bien que mal.

Nuri et Afra sont touchants, chacun emmuré dans sa propre douleur. Ils vivent les mêmes épreuves mais n'arrivent pas à les affronter ensemble. Pourtant, même s'ils ne sont pas là l'un avec l'autre, ils sont là l'un pour l'autre.

L'écriture est très belle, imagée et poétique. La narration présente une originalité : au milieu du chapitre, un mot qui prend toute une page finit la phrase précédente et débute la phrase suivante, comme un lien indéfectible entre le présent et le passé.

Un roman inspiré de véritables témoignages de migrants qui montre le pire et le meilleur de l'humanité.
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Raconter l'exil de syriens n'est pas chose aisée et, de prime abord, ne m'attiré pas.
Je dois reconnaître que la lecture n'est pas toujours réjouissante. mais est-ce pour autant un livre noir et plombant ? Pas totalement puisque c'est aussi un livre de clarté avec la force de l'espoir au bout de la route. La lumière d'Alep, quittée à regrets, n'est jamais loin dans leurs souvenirs malgré, les passeurs violents, les vagues hautes et les camps de réfugiés pouilleux.
Cet apiculteur réfugié symbolise, comme ses abeilles, la vulnérabité à notre Monde, mais aussi la Vie et l'Espoir.
Une bonne surprise
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C'est comme le port Salut. C'est marqué dessus. Ce livre "l'apiculteur d'Alep" raconte l'histoire de Nuri, un apiculteur, exerçant à Alep en Syrie.

Nuri vit avec sa femme Afra, une artiste-peintre plutôt douée, et leur fils Sami. Nuri fait donc du miel et adore les abeilles pour lesquelles il voue une passion sans égal. Cette passion lui a été transmise par Mustafa avec qui il travaille désormais, main dans la main et leur commerce se porte plutôt pas mal. Tout semble aller pour le mieux lorsque la révolution syrienne éclate.

Comme pour un certain nombre d'autres pays voisins, le printemps arabe fait souffler un vent de démocratie sur ce pays dirigé de mains de fer par Bachar al-Assad. Mais, au fur et à mesure que la contestation prend de l'ampleur, la répression devient sanglante et la vie devient de plus en plus difficile à vivre entre les bombes tombant un peu aléatoirement sur les civils et les exécutions plus ou moins justifiées (plutôt moins que plus d'ailleurs). Plus personne n'est à l'abri de mourir du jour au lendemain, sans raison. 

Après la destruction totale des ruches, incendiées par des vandales et la mort de son fils, Mustafa, l'associé de Nuri, décide de quitter la Syrie pour rejoindre le Royaume Uni avec le statut de réfugié et recommencer une vie dans un pays accueillant et stable. Il s'installe dans le nord de l'Angleterre et essaie de se reconstruire à l'aide des associations locales avec lesquelles il peut mettre à profit ses compétences en miel et en abeilles.

Nuri et sa petite famille restent donc seuls à Alep car Afra, sa femme, ne souhaite pas tenter l'experience de l'exil.

Mais voilà, la guerre, bah, c'est moche.
Très moche même.

Le temps se suspend lorsqu'une bombe tombe dans la cour dans laquelle Sami jouait. Il est tué sur le coup. Afra, qui le regardait jouer avec des yeux pleins d'amour, devient aveugle.

Extrait : "Sami, mon fils. Il était dans le jardin. Je le laissais jouer sous l'arbre, mais je le surveillais de la fenêtre : il n'y avait pas eu d'attaque depuis deux jours, je pensais que ça ne risquait rien. C'était un enfant, il voulait s'amuser dehors avec ses amis. Mais ils étaient tous partis. Il ne pouvait pas passer sa vie à l'intérieur, c'était une prison pour lui. Je lui ai mis son tee-shirt rouge préféré et un short en jean. Il m'a demandé s'il pouvait sortir dans le jardin et, quand j'ai vu son regard, je n'ai pas eu le coeur de refuser, parce que c'était un petit garçon, docteur, un petit garçon qui voulait jouer."

Mais Afra ne voulait toujours pas partir. Elle voulait attendre. Attendre que Sami revienne. Ou attendre de prendre une autre bombe sur la tête, pour le rejoindre s'il ne revennait pas.

Après avoir échappé de justesse à une execution sommaire, Nuri réussit à convaincre Afra de partir pour rejoindre Mustafa au Royaume Uni. Ce n'est plus vivable, la mort n'est plus qu'une question de jours. C'est même bien plus dangereux de rester là que de tenter la traversée vers l'Europe, la Grèce en premier lieu.

C'est donc dans ces conditions peu confortables que Nuri et Afra vont être obligés de quitter leur maison, les cendres des abeilles et surtout le souvenir éternellement douloureux de Sami.

Ce livre raconte leur périple, leur rencontres. Certaines sont jolies, d'autres un peu moins...

J'ai cru que la morale de ce livre allait être encore une fois que les occidentaux sont des sales égoïstes à pas vouloir accueillir les migrants. J'ai cru à un moment donné que l'histoire allait prendre le fameux ton culpabilisateur qui, quand tu reposes le livre, une fois la dernière page terminée, te fait te sentir comme le pire des enfoirés dans ta tour d'Ivoire, à râler après la sécu parce que l'homéopathie n'est plus remboursée. 

Mais, le pire dans cette histoire, c'est que l'essentiel n'est pas là.

Ce livre parle surtout du deuil, de la douleur et de la folie liée à la perte de son enfant, de la difficulté voire de l'impossibilité de s'en remettre.

La guerre, c'est pas bien. Tout le monde le sait... même si ça n'empêche pas les conflits un peu partout dans le monde.
Être obligé de quitter son pays pour ne pas être tué, c'est pas top non plus.
Quant à vivre dans un camp de migrants, ce n'est pas ce qu'il y a de plus enviable à la réflexion.

Mais voir son enfant mourir sous les bombes reste indescriptible.

Et c'est pourtant ce qu'a réussi à faire Christy Lefteri avec ce roman. Décrire l'indescriptible.
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C'est une lecture qui sort de mes habitudes, c'est une lecture qui interroge, qui fait réfléchir, qui remet tout en perspective. C'est l'histoire de réfugiés syriens et de leur périple pour arriver jusqu'au Royaume-Uni. Il y a une double temporalité qui décrit d'une part le voyage, et d'autre part l'attente en Angleterre pour obtenir une place permanente.

J'ai trouvé la plume de l'auteure d'une grande richesse stylistique, c'est poétique et mature, c'est riche en décors, en descriptions précises. La construction des pages m'a un peu perturbée, vous le verrez si vous feuilletez le roman, mais souvent, une phrase se termine en plein milieu, la suite est un unique mot écrit en gros au centre sur la page d'après, et ce même mot entame le chapitre suivant. C'est perturbant mais c'est très bien écrit.

Ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de lire et ce n'est pas ce que je lirais souvent car ce n'est pas forcément une lecture agréable au vu du sujet, cela demande un peu de réflexion, on se s'abandonne pas à la lecture comme pour certains romans estivaux, et je vous recommande de le découvrir mais plutôt pas en été.

C'est un très beau roman d'espoir et de poésie sur la vie, la philosophie, j'ai beaucoup aimé l'importance de la nature et le rapport qu'a le personnage avec ses ruches et ses abeilles, c'est la première fois que je lis un roman sur ce sujet de fond.
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