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EAN : 9782757887868
336 pages
Points (06/05/2022)
4.05/5   390 notes
Résumé :
Nuri est apiculteur, sa femme, Afra, est artiste. Ils vivent tous deux avec leur jeune fils, Sami, dans la magnifique ville d'Alep, en Syrie. La guerre éclate et ravage tout, jusqu’aux précieuses ruches de Nuri. Et l'inimaginable se produit. Afra ne veut plus bouger de sa chambre. Pourtant, ils n’ont pas le choix et Nuri déploie des trésors d’affection pour la convaincre de partir.

Fous de douleur, impuissants, ils entament alors un long périple où il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (94) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 390 notes
Nuri est apiculteur et adore son métier qui lui a été enseigné par son cousin Mustafa et avec qui il le pratique. Sa femme Afra est artiste-peintre. Ils vivent à Alep avec leur jeune fils Sami. L'éclatement de la guerre civile va mettre fin à ce bonheur.
C'est l'histoire de ce couple que Christy Lefteri a choisi de nous raconter, ce couple qui va devoir fuir son pays la Syrie, les ruches sacrées de Nuri ayant été détruites et leur enfant Sami tué. Afra est devenue aveugle à la perte de son fils et Nuri doit tout tenter pour la convaincre de partir.
L'auteure va alterner le récit de cette vie à Alep et de l'exode entrepris pour fuir l'invivable avec la narration de leur vie actuelle dans une pension, tout au sud de l'Angleterre où ils attendent depuis deux semaines d'avoir terminé les formalités de demande d'asile.
Le premier chapitre du roman commence avec la description de l'attente au Royame-Uni. Il porte évidemment le chiffre 1 sous lequel se trouve une abeille. Il se termine sur une phrase inachevée à laquelle il manque un mot. Ce mot sera le titre du récit suivant, récit du périple pour arriver jusqu'en Angleterre. Il sera ainsi le dernier mot de la phrase et le premier du paragraphe suivant. Nous passons ensuite au chapitre 2 avec l'abeille puis un autre mot et ainsi jusqu'au chapitre 14 où les deux récits se rejoignent. Une façon très originale pour enchainer à la fois le présent et le passé.
Christy Lefteri a mis en opposition, d'une manière remarquable, la vie heureuse, avant la guerre, dans la magnifique ville d'Alep et la tragédie vécue tout au long du périple vers une autre vie. Elle a su transcrire à merveille les couleurs, les senteurs les odeurs, de même que l'amour de Nuri pour sa femme et pour ses abeilles, abeilles qui ne le quitteront jamais. Tout au long du roman, le thème des abeilles et des ruches sera omniprésent et aidera souvent Nuri à ne pas perdre pied complètement.
En convoquant ici une famille parmi la multitude des réfugiés, l'écrivaine parvient ainsi avec cette histoire personnelle à nous faire vivre et ressentir au plus profond de nous-mêmes, ce qu'est le calvaire de ces gens poussés sur la route malgré eux, alors qu'ils vivaient heureux jusque-là, vers un avenir complètement incertain en prenant des risques immenses, dans des conditions inhumaines.
Quel beau livre puissant de Christy Lefteri, née à Londres, livre qui lui a été inspiré, comme elle nous le dit en fin d'ouvrage par son travail de bénévole dans un camp de migrants à Athènes en 2016 et 2017. Il n'a pas été sans me rappeler le roman graphique de Fabien Toulmé : L'odyssée d'Hakim.
Ce roman, L'apiculteur d'Alep m'a touchée, émue, bouleversée et je ne trouve plus juste résumé que ce qui est écrit sur le bandeau : Une histoire d'amour fou, une odyssée vers l'espoir.
À noter la très belle couverture où deux mains nous présentent deux moitiés de grenade, ce beau fruit, cadeau de Nuri à Afra.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce magnifique deuxième roman de Christy Lefteri. J'ai par ailleurs bien apprécié le post-scriptum en bas de page de la lettre d'envoi dans laquelle l'équipe du Seuil mentionnait :"Nous ne pouvons être tenus pour responsable de toute envie de miel découlant de cette lecture".

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Christy Lefteri a été profondément marquée par son engagement bénévole auprès des réfugiés, à Athènes. Les rencontres, les histoires racontées par ces femmes, ces hommes, les dessins des enfants l'ont poussée à écrire ce magnifique roman, dur et émouvant : L'apiculteur d'Alep.
Nuri Ibrahim, le narrateur, vit heureux en famille, à Alep (Syrie) où, avec son cousin, Mustafa, ils possèdent de nombreuses ruches dont ils extraient un miel délicieux produit par ces abeilles merveilleuses, indispensables à notre survie.
Hélas, tout dérape. Guerre civile, intégrisme religieux, luttes politiques insensées, sécheresse et c'est le peuple qui souffre, des milliers d'innocents qui voient leurs vies brisées. Mort, destruction, toute une société s'écroule. Une seule solution pour tenter de survivre : la fuite vers notre Occident rêvé où il est si difficile d'être accepté.
D'autres écrivains comme Louis-Philippe Dalembert dans Mur Méditerranée, m'ont fait partager ce cauchemar, ces souffrances inouïes, la rapacité des passeurs mais aussi la générosité des bénévoles oeuvrant pour les organisations humanitaires et Christy Lefteri donne un autre éclairage qui m'a profondément ému, troublé, révolté parfois.
Il est indispensable de lire de tels livres dans ce XXIe siècle qui apporte aujourd'hui d'autres drames et nous fait oublier un peu trop facilement que, chaque jour qui passe, des enfants, des femmes, des hommes tentent de fuir la guerre, la famine, la misère, au péril de leur vie.
L'apiculteur d'Alep, sur les pas de Nuri et d'Afra, son épouse, sans Sami, leur fils, tué par une bombe avant leur départ, est un roman remarquablement construit. Comme d'autres avant moi, je remarque et j'apprécie cette liaison subtile entre le présent – Nuri et Afra sont en Angleterre et attendent une régularisation – et ce qu'ils ont enduré pour en arriver là. Une phrase se termine par un mot écrit en caractères gras au centre de la page suivante et ce même mot est le début d'une nouvelle phrase. C'est original et je pense qu'il faut saluer le travail de la traductrice, Karine Lalechère, qui a su respecter et transcrire en français l'écriture talentueuse de Christy Lefteri.

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Dans Alep dévastée par la guerre, alors qu'ils ont tout perdu, l'apiculteur Nuri finit par convaincre son épouse murée dans le chagrin qu'ils n'ont que trop tardé et qu'il leur faut partir. Avec pour seuls bagages la douleur de deuils impossibles et le traumatisme de la violence et de la peur, le couple entame alors un long et dangereux périple au travers de la Turquie et de la Grèce, dans le but de gagner l'Angleterre et d'y obtenir le statut de réfugiés.


Son expérience de bénévole dans un camp de migrants à Athènes a permis à l'auteur de recueillir les témoignages et les confidences de familles syriennes et afghanes réfugiées en Grèce : autant d'histoires bouleversantes qui ont nourri ce roman et lui ont donné un centrage émotionnel fort. Au-delà d'un aperçu des dramatiques conditions et obstacles qui jalonnent le parcours des migrants, le récit met l'accent sur l'intime et l'humain, nous faisant partager le désespoir engendré par le deuil et la perte, mais aussi l'extraordinaire résilience dont beaucoup de ces personnes déplacées savent faire preuve.


Ainsi, au beau milieu des drames et de la noirceur ambiante, l'on parvient tant bien que mal à se réchauffer le coeur à une petite flamme d'espoir et de vie, précairement entretenue par les souvenirs d'un passé serein et lumineux, par l'amour et la tendresse de deux époux accrochés l'un à l'autre, et par l'actif et continu soutien des populations locales et des organisations humanitaires.


Au travers de cette histoire particulière qui laisse perler l'espoir dans un chaos général où beaucoup de migrants se perdent, l'on devine la volonté de croire, pour les aidants bénévoles comme l'auteur, à ce que, heureusement, et en partie grâce à leurs efforts, un certain nombre de destins brisés puissent retrouver la lumière.

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J'étais bien partie avec ce roman. Une plume sensorielle avec des descriptions de grande beauté.
« Afra inhalait le monde comme si c'était une rose. Voilà pourquoi je l'aimais plus que la vie. »
Nuri est apiculteur et Afra est artiste peintre. Avec leur jeune fils Sami, ils auraient pu être tellement heureux dans leur pays qui sent si bon. Sauf que leur pays, c'est la Syrie et lorsqu'un pays est en guerre, plus rien n'est beau.

Malgré l'objection d'Afra à fuir, le couple n'aura d'autre choix que de tout quitter, soleil, abeilles, même les yeux d'Afra resteront clos à jamais sur un pays qu'elle n'arrivera jamais à oublier.

Quand je lis sur la couverture « une histoire d'amour fou », je suis à même d'espérer la voir et la ressentir cette histoire d'amour. Mis à part les quelques premières pages du début, je n'ai par la suite pas du tout ressenti cet amour. le couple est quasiment absent de cette histoire au détriment d'une odyssée vers l'immigration qui ne m'aura pas plus passionnée que cela. Pour que les nombreuses épreuves que vont vivre le couple me chavirent, je dois sentir l'ancrage et la force émotionnelle de ce couple. Et il n'en a rien été. C'est une multiplication d'épreuves, de pas en avant, en arrière, sans jamais voir Nuri tenir la main d'Afra.

Mes 3 étoiles je les accorde pour la beauté de la plume et de certains passages qui m'ont beaucoup touchée. Mais l'ensemble me laisse une impression de déséquilibre.
J'ai regardé de loin Nuri, Afra et tous les autres victimes de la guerre avec un coeur qui n'aura pas gercé comme il aurait dû.
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C'est une histoire qu'il est indispensable de lire. Elle donne le véritable éclairage sur le drame que vivent des milliers de personnes chaque année, chassées de leur pays par la famine ou par une guerre. Ces gens migrants que l'on qualifie si facilement d'envahisseurs dans nos sociétés occidentales privilégiées. Ces gens qui effraient parce qu'ils ont une culture et une langue différentes de la nôtre et dont on craint qu'ils ne se répandent dans notre espace vital pour se l'approprier, le corrompre et faire naître le chaos.
« L'apiculteur d'Alep » révèle la véritable nature de ces gens, des hommes, des femmes, des enfants traumatisés, meurtris, condamnés à errer d'un camp à un autre après avoir affronter la mort de multiples fois, des gens qui avait une vie honorable et que la folie des hommes a anéantie l'espace d'une déflagration de bombe.
La peur de l'inconnu nous les a fait craindre, haïr ou mépriser, et pourtant, l'histoire de Christy Lefteri les révèle être pour la plupart des personnes avec une âme noble et douées d'humanité comme on en rencontre de moins en moins souvent dans nos démocraties.
A travers le plus beau métier au monde, celui qui entretient la vie, l'apiculteur, l'auteur raconte le voyage sans retour de Nuri, gardien des abeilles d'Alep et Afra, son épouse devenue aveugle depuis la mort de leur fils Sami, de Syrie en Grèce puis en Angleterre.
L'auteure n'est pas tombée dans l'écueil du reportage. Il s'agit bien d'une fiction basée sur des faits réels qu'elle a bien connus puisqu'elle a travaillée deux années consécutives dans un centre de migrants à Athènes. Elle a eu le talent de traiter un sujet aussi grave avec beaucoup de poésie.
C'est une lecture qui marque et qui ne peut laisser indifférent à moins d'être dénué de toute sensibilité. Une lecture qui rend intelligent.
Traduction de Karine Lalechère.
Editions du Seuil, Points grands romans, 325 pages.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
29 juin 2020
Une histoire d’amour et d’exil émouvante.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Marianne_
23 juin 2020
Un livre vibrant de couleurs et d’empathie nous précipite dans le monde brisé d’un couple syrien en fuite. Avec "L’apiculteur d’Alep", la jeune romancière Christy Lefteri, qui travailla plusieurs années dans un camp de migrants à Athènes, brosse avec talent le tableau pudique et bouleversant d’un exil.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
Le matin, l'appel du muezzin invitait les maisons vides à la prière. Je sortis pour essayer de trouver de la farine et des œufs, car il n'y avait presque plus de pain. Je marchais dans la poussière. Elle était si dense qu'on avait la sensation de patauger dans la neige. Il y avait des voitures carbonisées, des cordes à linge avec des vêtements crasseux sur des terrasses abandonnées, des fils électriques qui pendouillaient dans les rues, des magasins éventrés, des immeubles au toit arraché, des tas d'ordures sur les trottoirs. Ça puait la mort et le caoutchouc brulé. Au loin, des serpentins de fumée s'élevaient dans le ciel. J'avais la bouche sèche, les mains crispées et tremblantes. Je me sentais prisonnier de ces rues distordues. Dans la campagne, les villages étaient incendiés et un flot humain se déversait sur les routes, les femmes terrorisées parce que personne ne contrôlait les milices et qu'elles craignaient d'être violées. Pourtant, ici, à côté de moi, il y avait un rosier de Damas en fleur. Je fermai les yeux, humant son parfum, et pendant un instant je pus faire comme si je n'avais pas vu ce que j'avais vu.
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Chaque matin, je sortais et je fouillais les ruines pour trouver à manger, et je lui rapportais un cadeau. Je déterrais un tas d'objets dépareillés, des morceaux de la vie des gens, cassés ou intacts : une basket d'enfant, un collier de chien, un téléphone portable, un gant, une clé. C'est bizarre de trouver une clé lorsqu'il n'y a plus de portes à ouvrir. À vrai dire, ça l'est encore plus de trouver une chaussure ou un gant quand il n'y a plus ni pied ni main pour les enfiler.
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Dépense ton argent sagement : les passeurs tenteront de t'extorquer le maximum, mais n'oublie pas que le voyage sera long. Tu dois apprendre à marchander. Les êtres humains sont très différents des abeilles. Nous ne travaillons pas ensemble, nous n'avons pas de véritable notion du bien commun. Voilà ce que j'ai découvert.
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Elle portait un monde en elle, et ils s'en rendaient compte. Quand ils regardaient le tableau, puis la regardaient elle, ils comprenaient. Son âme était aussi vaste que les champs, le désert, le ciel, la mer et les rivières qu'elle peignait. et aussi mystérieuse. On n'en finissait pas de la découvrir.
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Le souk Al-Madina était le plus ancien marché du monde, une étape essentielle sur la route de la Soie, qui attirait des commerçants venant d’Égypte, d’Europe et de Chine. Afra parlait d’Alep comme s’il s’agissait d’un pays magique dans un conte. Comme si elle avait oublié tout le reste, les années qui avaient conduit à la guerre, les émeutes, les tempêtes de sable, la sécheresse, la lutte constante qu’il fallait mener pour survivre, déjà avant les bombes.
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Videos de Christy Lefteri (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christy Lefteri
Nuri est apiculteur, sa femme, Afra, est artiste. Ils vivent tous deux avec leur jeune fils, Sami, dans la magnifique ville d'Alep, en Syrie. La guerre éclate et ravage tout, jusqu'aux précieuses ruches de Nuri. Et l'inimaginable se produit. Afra ne veut plus bouger de sa chambre. Pourtant, ils n'ont pas le choix et Nuri déploie des trésors d'affection pour la convaincre de partir.
Fous de douleur, impuissants, ils entament alors un long périple où ils devront apprendre à faire le deuil de tout ce qu'ils ont aimé. Et apprendre à se retrouver, peut-être, à la fin du voyage, dans un Londres où les attendent des êtres proches. Pour reconstruire les ruches et leur vie.
Christy Lefteri est née à Londres de parents chypriotes. Elle anime un atelier d'écriture à l'université Brunel. "L'Apiculteur d'Alep", son deuxième roman, lui a été inspiré par son travail de bénévole dans un camp de migrants à Athènes.
"Derrière l'immense tragédie impersonnelle des réfugiés, Christy Lefteri fait émerger une histoire personnelle subtile et bouleversante." Kirkus Review
"Impossible de ne pas être touché par cette ode à l'humanité." The Guardian
Traduit de l'anglais par Karine Lalechère
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