Ma tante prétend que nous sommes tous prisonniers de cages dont nous forgerons nous mêmes les barreaux.
L'importance qu'ont les gens se mesure au vide qu'ils laissent lorsqu'ils sont absents.
À la seconde où Mathieu n'a plus été près de moi, je me suis sentie creuse comme jamais. Un hangar abandonné, une nef silencieuse, un monde déserté.
La réalité des sentiments, Tristan. La différence entre une aventure avec toi dans un placard et ce dont nous rêvons toutes se joue sur les sentiments. Tu peux assurer le frisson, mais il n'y a pas grand-chose après. Parce ce qui t'intéresse, et j'ignore pourquoi, c'est de démarrer les moteurs, de les faire chauffer, mais pas de prendre la route avec. Tu restes sur le parking à faire hurler tous les modèles de bagnoles et fumer les pneus. Mais tu fais toujours du sur place.
Tu as raison de chercher à comprendre. C'est une immense qualité. Partout. Sauf en amour. (p 135)
- Qu'est-ce donc que ce language, madame de Maublaincourt ? Répétez après moi : on ne dit pas " je m'en tape" mais " les affres de ma conscience n'entravent en rien le galop de ma volonté" !
J'ai d'abord eu l'idée d'effectuer des relevés de buste en me calant les pieds sous mon lit, mais je n'ai pas assez d'espace. Après m'être assommée deux fois contre le mur, dont une assez fort pour entendre des voix qui m'ordonnaient d'aller envahir la Suède, je me suis installée dans le salon avec ce que j'ai trouvé de plus lourd pour faire office d'haltère. Un pack de lait, dont la poignée a lâché au huitième mouvement. Passer la serpillère, c'est aussi de l'activité physique.
Non d'une occlusion, le fait même de poser la question revient à admettre que je tiens effectivement beaucoup à lui. Je vais manger mon verre et la table, ça me fera des minéraux et des fibres.
C'est bien connu, les questions n'attendent surtout pas d'être invitées pour débarquer, et elles ne demandent pas si elles dérangent. Elles forcent votre entrée mentale sans s'essuyer les pieds... (p 13)
Même si on écoute la radio à fond pour se distraire, notre esprit coupe le son avec une indécente facilité lorsqu'il a quelque chose à nous dire.
Ce midi, pendant ma courte pause déjeuner, je n'ai rien avalé. J'ai fait chauffer mon plat, puis comme j'étais seule avec lui, je lui ai parlé de Mathieu. J'ai réussi à saouler une fricassée de la mer ! Du coup, après, je n'ai pas pu la manger. On ne dévore pas quelqu'un qui vous a écoutée.