AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 16 notes
5
6 avis
4
4 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je viens de refermer Reconquista, qui m'a accompagné durant trois jours de lecture. Je suis allé vers lui pour la guerre d' Espagne; je l'y ai trouvée, avec force et réalisme, sans concession. Mais au-delà, c'est une grande humanité et une belle reconquête intérieure que je retiendrai. Ce Mateu qui renaît à lui-même dans les montagnes a quelque chose de Pablo, L'Espagnol, de Bernard Clavel. Un grand roman.
Commenter  J’apprécie          100
Reconquista est un roman bouleversant sur la vie d'un réfugié espagnol qui tente de redonner un sens à son existence à travers une opération militaire diligentée des deux cotés de la frontière pyrénéenne.
Il existe en fait deux romans en un : d'une part, nous découvrons "la vie d'avant" du héros (Mateu) à Barcelone et de l'autre, nous suivons les déambulations du soldat avant, pendant et après le combat dans le val d'Aran.
Les deux parties restent très équilibrées tout au long du roman et l'alternance du mode narratif (entre le "je" et le "il") permet au lecteur de bien cerner le caractère et le tempérament du héros, mais surtout les raisons pour lesquelles il se trouve dans les Pyrénées à l'occasion de cette "reconquête".
Le climat et les paysages de montagne sont très bien racontés et donnent ainsi un vrai socle à ce roman empreint de mélancolie mais aussi d'un espoir qui naît petit à petit. Il est même intéressant de disposer d'une carte de la région à portée de main pour suivre les errances de Mateu.
La lecture de ce livre achevée, je me demande même si le mot "Reconquista" ne va pas plus loin que la simple référence historique pour désigner aussi la lente et difficile renaissance du héros. Comme si la violence et la douleur représentaient des passages obligés pour accéder à une certaine sérénité et paix intérieure...







Commenter  J’apprécie          60
A la lecture de ce roman, le plaisir que j'en ai tiré, est resté comme un événement marquant dans ma mémoire.
En effet, « Reconquista » exprime de manière intense les grands moments et émotions de la guerre d'Espagne qui s'entrelacent dans ce beau texte : l'enthousiasme révolutionnaire de la période « républicaine » ainsi que la douleur liée à la poussée du « camp nationaliste » arrivant comme une sinistre vague.
On suit durant la lecture de ce livre enthousiasmant, Mateu, personnage complexe mais aussi extrêmement attachant. Lors de son évolution tout au long de « Reconquista », on est submergés par la tristesse de ce qui advient, mais aussi par la beauté incomparable des paysages où se poursuit cette errance.
Un superbe roman. Au terme de sa lecture, on a conscience d'en savoir beaucoup plus sur cette période, un peu comme si on l'avait vécue et qu'elle avait laissé en vous sa trace indélébile.
Commenter  J’apprécie          60
Le terme de Reconquista fait généralement référence à la période immédiatement postérieure à 1492, date-clé de l'histoire de la péninsule ibérique qui borne les débuts de la reconquête des territoires conquis par les Musulmans et leur expulsion d'Espagne .Dans ce roman, Serge Legrand-Vall nous incite à porter nos regards vers une autre Reconquista, cette opération militaire menée en 1944 par des maquisards espagnols, issus des rangs du camp républicain , dans le Val D'Aran , région frontalière de la France .Mateu Canalis, l'un des membres de cette expédition , prend part aux combats mais la campagne tourne court :son bataillon est pris dans une embuscade, et il doit rebrousser chemin vers la frontière française .
Le roman s'articule principalement autour de la personnalité de Mateu Canalis, un policier soucieux de bien accomplir son métier, un homme de gauche mais « d'une gauche raisonnable », un fêtard alcoolique, en proie à la tentation permanente de la séduction .La technique narrative est de voir cet homme évoluer dans les années 36-37-38 à Barcelone , celles de la Guerre civile , des combats entre troupes franquistes et républicaines, celles de l'Utopie révolutionnaire ; et les années 44-45 , celles de la libération de la France et de la tentative de reconquête militaire de cette région du Val d'Aran , qui aurait dû être le prélude à une libération de la dictature fasciste de Franco.
Pourtant , en dépit de ses failles dans sa conduite personnelle, nous nous attachons à Mateu, et nous comprenons et partageons ses interrogations .Ainsi touche-t-il du doigt la différence existant entre la justice et l'ordre dans un constat désabusé : « J'ai passé plus de temps à courir après les anarchistes, dans leurs repaires du Raval on de Poble sec où ils noud filaient souvent entre les doigts, pour les coffrer à la prison Modelo, qu'à inquiéter les patrons .Une bonne façon de découvrir la différence entre ordre et justice. »
Cet homme , marqué par l'ambivalence, est aussi attiré par l'utopie , la réalisation d'idéaux révolutionnaires, même s'il est conscient du long délai nécessaire à leur atteinte et à leur réalisation .Il tombe amoureux d'Esperança , une femme éprise de ces idéaux , qui le convainc presque de partager ses idées .Mais au-delà de l'idéologie, c'est son exemplarité qui séduit Mateu et déclenche son amour pour cette femme .Pourtant , Mateu devient complice d'un événement peu commenté de la guerre d'Espagne : l'élimination systématique , sur ordre du NKVD de Staline , des opposants à sa ligne en Espagne , parmi lesquels les militants de la CNT et du POUM, syndicat anarchiste , et organisation politique d'extrême-gauche . C'est le début de la désillusion, des remises en cause de ses convictions : « L'époque de toute la gauche unie contre le fascisme était révolue ; tout comme celle où la presse anarchiste réclamait que le conflit idéologique entre les staliniens et leurs opposants reste mesuré. Les naïfs de mon espèce avaient réalisé avec beaucoup de retard qu'il s'agissait d'une lutte à mort. »
Peu de temps avant son départ de l'Ariège, Mateu est hébergé par Adrien et Jeanne, sa fille institutrice. Ces derniers lui laissent le souvenir d'une France républicaine, résistante, bien disposée à l'égard du réfugié espagnol auquel Mateu s'assimile. Une France bien plus accueillante que celle des années trente, qui avait laissé de biens mauvais souvenirs aux réfugiés espagnols parqués dans des camps d'internement.

Esperança décède sur une barricade dans Barcelone en proie au combat. Mateu finit par emmener Montse, une fille issue d'une liaison avec une autre femme d'extraction bourgeoise, Remei, vers les Antilles françaises, dans l'intention de rejoindre Cuba, où un membre de sa famille a servi durant la guerre d'Indépendance de l'ïle.
Serge Legrand-Vall réussit à nous restituer la dimension humaine de Mateu, ses doutes, ses erreurs, sa propension éthylique, son besoin final de cohérence, ses amours : Esperança, Remei, Jeanne. Il nous introduit, aussi, dans l'une des périodes les plus sombres et les plus controversées de la Guerre civile : cette liquidation des militants de l'extrême-gauche, et cet épisode moins connu de cette tentative d'intrusion militaire en 1944. Deux mérites essentiels de ce roman très réussi dans son atteinte à l'humanité de ses personnages.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai beaucoup apprécié ce roman, son histoire très documentée, son personnage et surtout cette double narration qui rend son texte et son personnage encore plus vivant...
Pour moi un bon livre est un livre qu'on a du mal à quitter,
à peine refermé , on a déjà envie de le retrouver, de se replonger dedans...
J'ai trouvé cela avec "Reconquista", un vrai plaisir de lecture, une belle écriture et une belle histoire sensible... J'aime à penser qu'Il y a sûrement une partie de l'auteur dans ce livre...

Commenter  J’apprécie          40
D'une guerre l'autre : Serge Legrand-Vall, « espagnol imaginaire », publie un roman sur l'errance et la reconquête de soi.

Octobre 1944 : alors que le second conflit mondial touche à sa fin, des milliers de guérilleros issus des maquis pyrénéens rentrent en Espagne par le Val d'Aran dans une tentative désespérée de restaurer la République. Parmi eux, Mateu Canalis, ancien inspecteur de police. L'entreprise tourne vite au désastre. Huit ans auparavant, Mateu avait connu un autre naufrage, personnel et politique, Communiste sincère, amoureux d'une anarchiste victime d'une balle perdue, il s'était transformé peu à peu en serviteur docile d'un État abandonné par les démocraties et devenu l'otage de l'URSS. Témoin et acteur à ce moment-là d'une autre guerre dans la guerre, Mateu trahit ses idéaux, participant à la liquidation des opposants libertaires ou trotskystes dans les sinistres « checas », les prisons staliniennes de Barcelone. La guerre perdue, exilé en Ariège, il sombre dans la boisson. Plus tard, il ira chercher une improbable rédemption dans l'aventure sans issue du Val d'Aran. Avec une écriture dense et sans concession, Serge Legrand-Vall suit son personnage d'une guerre à l'autre, des journées révolutionnaires de l'été 1936 à l'errance dans la neige et le vent en 1944, pour tenter de le comprendre, parvenir à le rejoindre, dans ses failles, sa déchéance. L'auteur bordelais, qui aime à se définir comme un « espagnol imaginaire », cherche sa vérité dans la fiction : coupé de ses racines, il remet un peu ses pas, à travers cette histoire, dans ceux de l'homme qui pourrait être son grand-père.

François Rahier
Commenter  J’apprécie          30
J aime votre façon de rechercher la vérité qui
conduit du côté de la vie
Commenter  J’apprécie          30
Mateu est un flic barcelonais, dans les années 1930. A travers son histoire, on est témoin de l'arrivée de Franco, de la guerre civile et de la façon dont les soviétiques se sont servi d'une partie de la population pour parvenir à leur fin. Mateu est de ceux-là: il a cru en cette idéologie et cela a mal fini. le roman est intéressant car il est construit selon deux moments: parfois, nous somme dans les années 1930 et la guerre civile, parfois nous sommes au moment présent de la narration, c'est-à-dire vers la fin de la guerre et le moment de la Reconquista. Et les deux époques sont en miroir. Au moment de la Reconquista, Mateu n'est plus qu'un miséreux alcoolique car la guerre civile lui a tout pris. Alors qu'il s'est engagé dans la Reconquista dans l'espoir de mourir au combat, il va être sauvé par une personne tout à fait inattendue. le personnage de Mateu est très touchant. Je recommande ce roman.
Commenter  J’apprécie          20
Reconquista est avant tout un roman initiatique autour de la rédemption. A travers cette page sombre de l'histoire de l'Espagne très bien documentée et imagée, les personnages très attachants, nous font vibrer intérieurement durant tout le récit. On souffre avec Mateu, on exulte avec l'amour qu'il vit avec Esperanza et on se laisse tantôt partir à la dérive tantôt être surpris par la force qui guide Mateu vers le chemin de l'espoir et la vie. Un beau roman qui secoue mais qui apporte aussi une jolie petite lueur au cœur de cette dramatique période.
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman historique a beaucoup plu pour le traitement original du sujet, peu ou pas connu par beaucoup de lectrices. Très documenté, cette histoire narre le parcours humain d'un homme dans des montagnes pyrénéennes sublimées. Les deux narrations en miroir, avec des phrases dans le mouvement, font écho a un passé douloureux et une lutte contre soi-même, pour retrouver un intérêt à la vie malgré les blessures. le cheminement de l'homme vers son enfant est magnifique.
Médiathèque de Saintes
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}