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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une bonne vingtaine d'années avant la création d'Arpanet (le prédécesseur d'Internet), l'auteur a décrit, en 1946, un monde dans lequel chaque individu peut se connecter... comme sur des roulettes. Jusqu'au jour où une défaillance microscopique permet à un logique (ordinateur) de passer de l'information à la consigne. Des directives à la dérive, il n'y a ensuite que quelques pas, si on sait poser les "bonnes" questions...

Dans ce court texte de trente-cinq pages, Leinster le Clairvoyant a su peindre une vision aussi pertinente qu'inquiétante de l'interconnectabilité, même si les termes et techniques inventés et utilisés alors sont aujourd'hui évidemment caducs. Il ne reste pas moins que, désuétude ou pas, j'ai savouré cette nouvelle sur un possible dérapage avec un petit sourire en coin.
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En cette fin d'année, j'ai envie de lectures rapides, de petits bouquins vite lus. Pour ça la collection « Dyschroniques » de l'éditeur le passager clandestin est parfaite. La note d'intention de cette collection est de proposer de vieilles nouvelles SF qui se distinguent par leur côté visionnaire. « Un logique nommé Joe » remplit parfaitement sa mission.

Comme le résume la 4ème de couverture, dans cette courte nouvelle, Murray Leinster imagine les dérives d'un réseau informatique mondial. Ce texte a été écrit en 1946. Si, si je vous jure ! Autant dire que le père Leinster est tombé juste dans son propos. Bien sûr, les aspects techniques imaginés par l'auteur ont un aspect désuet aux yeux du lecteur d'aujourd'hui. Mais le fond est vraiment saisissant de pertinence. Cette évocation des dangers d'un tel réseau d'informations, notamment la menace qu'il fait peser sur la vie privée, et l'évocation de notre dépendance à cette technologie est d'une pertinence et d'une actualité saisissantes. de plus, l'auteur opte pour un traitement humoristique qui rend cette lecture vraiment savoureuse.
Le petit plus de cette collection c'est de compléter chaque récit avec un mini-dossier qui vient apporter des éléments de contexte.

J'ai passé un très bon moment de lecture. J'ai bien envie de découvrir d'autres textes de Murray Leinster. Et cette lecture me confirme la qualité de cette collection. Dommage que ces petits bouquins soient finalement proportionnellement assez chers (il faut compter entre 4 et 8 € pour ces textes qui sont tout de même très très courts).
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A nouveau une bonne pioche de la collection Dyschroniques.

Murray Leinster – auteur que je découvre – nous propose en 1946 une première version du PC et un premier modèle d'Internet. Vu d'ici c'est plutôt bien senti. Les PC s'appellent des Joe : un écran, un clavier sur lequel on pose une question, des connexions genre Skype ou Teams (ça y est, dans quelques années ce billet sera old school), une banque de données à la Wikipédia… Fortiche !

Évidemment, pour faire une histoire il s'agit de raconter un truc qui ne fonctionne pas correctement. Là c'est un Joe qui se met à fonctionner « trop bien ». L'auteur évoque une notion peu technologique de « curiosité » de la part du Joe mais on pourrait dire que son programme l'oblige à optimiser son service à l'utilisateur.
Résultat, chaque foyer se retrouve avec l'équivalent du génie de la lampe dans son salon. Et sans aucune sécurité légale du genre RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).
Iceberg à l'horizon ! Vous imaginez ce que la curiosité malsaine aussi bien que les meilleures intentions du monde peuvent créer comme chaos si chacun voit ses voeux exaucés ? Murray Leinster s'en donne à coeur joie dans les exemples : cela va des petites tromperies conjugales à éliminer la luxure du monde.

Le ton est plutôt à l'humour, un brin coquinou et émaillé d'une misogynie de stand-up. J'ai bien apprécié. J'aimerais bien lire d'autres choses de l'auteur mais ce n'est pas facile à trouver.
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Une nouvelle d'une clairvoyance incroyable, puisqu'elle prédisait de manière très troublante dès 1946 l'ère de l'internet pour tous et ses immenses potentialités, pour le meilleur et pour le pire.

Tout le monde a un "logique" à la maison, sorte de mix ordinateur-télévision, relié à un "réservoir de données" constitué de "plaques de données". Et c'est une mine d'informations, à l'instar de l'internet actuel...Tout le monde est donc bien content d'en avoir un.

Le narrateur, agent de maintenance dans la société qui a créé les logiques, nous explique comment un jour un défaut infime à la fabrication a vicié un logique, qu'il appelle Joe...et comment l'interconnexion de toutes les machines aidant, chaque propriétaire va pouvoir demander à son logique comment résoudre une situation embarrassante dans sa vie, ou mener à bien un dessein pas toujours bien intentionné, ou connaître toutes les indiscrétions sur la personne ciblée...
De la paix des ménages à la paix dans le monde, la menace se répand.

Heureusement, le narrateur va trouver où a été installé l'appareil source défectueux et le mettre en sommeil...heureusement aussi qu'il trouve plus de satisfaction personnelle à avoir sauvé le monde qu'à avoir satisfait ses désirs personnels qui pourraient bien l'inciter à rallumer un jour la machine...

Excellente nouvelle de Murray Leinster, très grand auteur de nouvelles de l'âge d'or de la SF des années 1940 à 60. C'est véritablement visionnaire me semble-t-il sur bien des points : l'internet nous rend des services extraordinaires à tel point qu'on ne pourrait plus s'en passer, c'est exactement ce qui est dit déjà dans cette nouvelle...et en même temps, en mettant à la portée de tout le monde le savoir, en permettant parfois des intrusions dans des éléments de nos vies privées, ne risque-t-il pas de fragiliser l'humanité ?

Une idée géniale et un grand sens de la synthèse, une réussite ! On regrettera malgré tout une assez piètre qualité dans le style d'écriture, avec un langage à mon sens trop familier, mais le but n'était pas là pour cet auteur de nouvelles percutant qui cherche avant tout à faire s'interroger le lecteur.
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Le problème avec la littérature dite d'anticipation, c'est qu'elle est bien souvent parole de prophétie. Jules Verne nous emmena dans un tour du monde en 80 jours. François Gabart le réalise en 77 jours et quelques heures.
" Un logique nommé Joe" nous entraîne dans une spirale infernale et destructrice. Imaginez un monde où l'on aurait délégué aux machines dites logiques, le pouvoir d'imaginer à notre place. L'imagination est le moteur de la création.C'est la puissance de la recherche qu'elle mobilise qui donne réponse. Qu'arriverait il si nous envisagions de livrer notre savoir, l'assouvissement de son besoin à des machines qui auraient la capacité d'anticiper nos besoins quelque soit leur nature ? Cette nouvelle de l'auteur américain Murray Leinster fut écrite en 1946. En 2013, existe t il encore un homme pour réaliser que ce que nous avons produit peut échapper à notre autorité ? Remettre en question ce que nous nommons "nos avancées" ? Les Editions le passager Clandestin nous propose de nouveau de redécouvrir ce que à quoi nous devrions plus souvent songer et donc mieux penser. Excellent voyage en lecture à bord de la collection "dyschroniques"! Quel beau voyage en clandestinité !
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Le narrateur de cette nouvelle (40 pages) est agent de la maintenance des logiques, un mox de téléphone/ordinateur/télévision. Nous sommes en 1946, et les logiques permettent de mettre les gens en relation. Ils répondent à des questions basiques, c'est une espèce de gigantesque base de données.
Sauf qu'un jour, un logique, que le narrateur va surnommer Joe, pour pouvoir fonctionner rapidement, va permettre au logique de répondre à n'importe quelle question que leur poserait un humain ; du genre, pouvez vous retrouver mon chou? (le chou étant en l'occurence le narrateur), ou comment faire disparaitre ma femme? quels secrets cachent mes voisins? Très pratiquement et sans censure, ils vont répondre en récoltant les données, en indiquant un mode d'emploi parfaitement calibrée.
Au narrateur de découvrir quel logique est à l'origine de ce beau "bordel"...
Une écriture simple mais un propos novateur pour l'époque, où l'ordinateur prenait la place d'une pièce et avait la puissante d'une calculette d''aujourd'hui. le logique semble suffisamment miniaturisé pour prendre place dans chaque foyer. Il n'est pas réellement décrit, mais on dirait un micro actuel.
C'est troublant. le propos en est simple (le narrateur doit retrouver le logique sinon on court droit à la catastrophe), tout comme peut l'être certains livres de Jules Verne.
Il n'y a pas à dire, l'imagination des écrivains, dépasse la réalité!

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"Visionnaire" est un piètre mot pour décrire la clairvoyance de ce court texte de Murray Leinster.
Ecrit en 1946, il raconte l'histoire d'un réseau informatique mondial. Bien évidemment, un grain de sable vient en modifier le fonctionnement et ce sont tous les travers humains qui s'expriment et se révèlent à travers les machines appellées "logiques".
Certes le texte est court, mais il s'en dégage une profonde vérité, à la limite de l'effroi lorsqu'on considère la date de parution de l'oeuvre.
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« Vous connaissez les logiques. Vous en avez un chez vous. Ça ressemble à un récepteur d'images, seulement il y a des touches au lieu de cadrans et vous pianotez pour avoir ce que vous voulez. L'appareil est raccordé au réservoir de données (…). Par exemple, vous tapez « Radio BIDE » sur votre logique. Des relais, dans le réservoir, prennent la relève, et le programme visuel que BIDE est en train de diffuser apparaît sur votre logique. (…) Mais en plus de ça, vous pouvez avoir les prévisions météo, apprendre qui a gagné les courses d'aujourd'hui à Hialeah ou qui était la maîtresse de la Maison-Blanche pendant le mandat de Garfield, ou ce que Illico Presto va vendre aujourd'hui. »
Dès les premières pages le décor est planté et le lecteur de 2013 se retrouve, sinon en terrain connu, du moins avec une impression d'étrange familiarité, un peu décalée. le narrateur travaille à la maintenance des logiques, ces appareils installés dans tous les domiciles. Il vient de s'occuper d'un logique un peu particulier, Joe, qui va semer sous peu la zizanie et montrer rapidement le danger à trop accorder sa confiance aux machines.
Une belle leçon que l'on se répète aujourd'hui comme un Mantra en publiant ses derniers statuts sur Facebook. La machine bleue ne veut que du bien à notre carnet d'adresses, jusqu'au jour...
Vous l'aurez compris, cette nouvelle nous plonge dans une problématique contemporaine, à cette différence près qu'elle a été écrite en... 1946 !
Sans être bouleversé par l'intrigue, on parcourt la quarantaine de pages sans se lasser de s'étonner de la clairvoyance de l'auteur.
Bref, un petit cadeau à (se) faire pour (se) rappeler de se méfier de ces logiques qui traînent désormais un peu partout chez nous.
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