Je m'éveille dans un matin pluvieux,
un de ces matins où les passants trop pressés se noient dans les caniveaux.
Je regarde au travers de la vitre les radeaux feuillus des arbres jadis rougeoyants,
dévalant les trottoirs pour se donner au vent.
J'écoute la vie qui s'écoule paisiblement dans les gouttières chatoyantes
et je me plonge de nouveau dans la chaleur de ton corps.
Un, deux, trois,
quelques gouttes d'Olympe frappent au carreau pour m'éloigner de toi.
Minuit ennemi sonne à ma porte comme sonne un clocher.
Les étoiles sont mornes et la lune aphone.
Tout là-haut minuit ennui forme ses projets.
Il faisait tellement chaud que mes doigts se mirent à fondre sur la lettre que je t'écrivais.
Des parapluies s'ouvrent dans ma tête comme pour me protéger des idées reçues.
L'ivresse est telle que je ne distingue plus tes mains des miennes.