Ce matin de Septembre, je traverse le pont sous un ciel blanc. En amont de l’Oise, un édifice au toit en coupole intrigue par ses rondeurs et sa présence discrète sur la pointe de l’île. Encore quelques mètres avant d’entrer dans la salle des archives de la ville.
« Ce bâtiment de l’autre côté du pont ?
C’est le kiosque à musique, on n’y joue pas bien-sûr mais on lui a donné ce nom là. C’est même un bâtiment classé, depuis 1924, je crois. Si ça vous intéresse, je peux vous montrer des documents le concernant. On raconte qu’il a été construit avec des pierres qui n’avaient pas servi à la construction du pont de la boucherie, vous savez, celui après le grand pont. On l’appelle comme ça parce qu’il y avait une boucherie à côté. Si vous regardez bien, vous verrez des inscriptions sur une des façades à l’entrée de la rue… »
(…) A la lecture du document dans la salle des archives municipales je découvre le nom du constructeur du kiosque à musique.
(…) En 1750, quand Jean-Rodolphe Perronnet construit le pavillon de musique sur la pointe de l’île, dans les rues de Creil, on croise « Gélin, chanteur d’opéra », « Nainville de la Comédie Française », ou encore celui que l’on nomme « l’Anacréon du canton » qui, quand il ne joue pas de violon en qualité de premier violon d’un théâtre italien, passe ses jours de retraite dans la petite ville de l’Oise. Une présence qui, d’après l’auteur du document que je consulte, à pu influencer la construction de cet édifice.
Le 14 juin 1846, on inaugure la gare de Creil construite sur le même modèle architectural que celles de Lille, d’Amiens ou de Paris. Les premiers voyageurs empruntent ses rails six jours plus tard. De là, ils partent travailler ou rentrent de voyage. Les départs et les arrivées ont lieu sous une verrière dont l’entretien couteux force sa démolition quelques années avant la seconde guerre…