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3,97

sur 1938 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jusqu'où êtes vous prêt à aller pour avoir ce boulot ?
A quel point piétineriez-vous votre morale, votre éthique, votre humanité ?
Vous ne pouvez pas comprendre. Vous n'êtes pas ce demandeur d'emploi. Cette spirale infernale qui vous broie, cette sensation d'inutilité, alors que tous les jours, on vous répète qu'il vous faut être productif, utile, rentable.

Nous entrons de plein pied dans la vie d'Alain, cadre RH au chômage.
4 ans.
4 ans qu'il attend sa chance, qu'il cherche, qu'il turbine aux petits boulots humiliants où ceux qui se font humilier humilient à leur tour les sans grades quand ils prennent du galon.
Alors cette chance, il ne la laissera pas passer.

Le livre s'ouvre sur Alain, son désespoir, sa quête, sa vie qui ne tourne plus que sur un but, un boulot.
En toile de fond, la société, qui écrase, humilie, broie ceux qui sont descendus du tapis roulant de la réussite. Pas de place pour les perdants.
Alors quand Alain souhaite inverser les règles du jeu, ça peut faire mal, très mal.

Le livre était très prometteur. J'ai adoré la première partie.
Alain tendant vers son but. Sacrifiant tout. A n'importe quel prix, il lui faut ce job.

J'ai dévoré le bouquin d'une traite. L'intrigue est prenante, efficace.

Mais à partir du moment où la sélection a lieu, que la mise en situation de recrutement truquée se déroule, ce qui aurait pu continuer comme une critique acerbe, cynique, réaliste de la société devient un blockbuster avec Bruce Willis.
Ne parlons même pas de la fin, là on frise le ridicule.

A vouloir nous faire des rebondissements haletants et un happy end hollywoodien à tout prix, l'auteur est passé à côté de son sujet. Dommage.
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Ce roman noir est très bien construit et écrit et, malgré quelques longueurs, sait tenir le lecteur en haleine jusqu'au dénouement. de rebondissement en rebondissement, on suit avec angoisse la descente aux enfers de ce cadre au chômage prêt à tout (et surtout au pire !) pour retrouver un emploi.
Si l'intrigue parait tirée par les cheveux, comment ne pas frémir quand on sait qu'elle a été inspirée par un fait divers bien réel, une fausse prise d'otages organisée par la direction de France Télévisions en 2005 pour tester la résistance au stress de ses cadres. La réalité dépasse parfois la fiction (ou l'inspire dans le cas présent !)
Malgré une ambiance que j'ai trouvé parfois bien sordide, je n'ai pas réussi à le lâcher avant de l'avoir fini !
Deux bémols cependant pour moi : je n'ai pas aimé du tout le dénouement et j'ai trouvé le personnage principal antipathique au possible (mais c'était probablement voulu par Lemaitre !)
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Encore (oserai-je écrire) un très bon polar de Pierre Lemaitre à découvrir : de l'action, des rebondissements, du suspens sans crime horrible ni hémoglobine à volonté, une très bonne intrigue, une histoire au coeur d'une famille unie qui s'aime contre un système économique et financier qui broie tout et tous.
Chacun, selon sa personnalité, en sortira ou pas, indemne ou transformé.
A travers son roman et l'histoire d'Alain, Pierre Lemaitre décrit notre société contemporaine avec objectivité, exactitude et détachement. Cette description nous entraîne forcément à la réflexion...

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N°826 – Novembre 2014.

CADRES NOIRS – Pierre Lemaitre- Calmann-lévy.

Dans la série « on vit une époque formidable » et « la situation ne peut que s'améliorer », voici Alain Delambre, 57 ans, cadre au chômage depuis 4 ans. Non seulement se retrouver sans emploi à un âge où on commence à compter ses points de retraite est délicat mais encore devoir accepter des petits boulots subalternes sous l'autorité bornée de « petits chefs » quand on a exercé des responsabilités, c'est carrément déprimant ! Il faut même cacher la réalité à sa famille et ce n'est pas le plus facile. Alors quand arrive une convocation pour un entretient d'embauche on se pince, on cherche l'erreur, on se met à croire au miracle … et on reprend espoir ! Sauf que, nous le savons, les miracles ça ne marche qu'à Lourdes et que la société dans laquelle nous vivons n'a rien d'angélique, c'est un panier de crabes où chacun défend égoïstement ses intérêts, entre démagogie, mensonges, humiliations et manipulations, les paroles y sont comme les promesses électorales, elles n'engagent que ceux qui les croient. Pour le reste il faut bien s'adapter et quand une proposition se présente, il ne faut pas trop hésiter, il faut y croire très fort, ou faire semblant, parce que là le travail est vital et s'il le refuse d'autres sont là pour l'accepter sans états d'âme !

Ce qui sert d'examen d'embauche pour Delambre a quelque chose de surréaliste. le voilà engagé comme assistant RH dans une grande entreprise, chargé de tester des cadres supérieurs dans une situation d'urgence, en réalité une sorte de jeu de rôle, quelque chose comme un « test de Milgram », mais qui va mal tourner. Les apparences sont trompeuses, les choses peuvent s'inverser et déraper et les tests réservent parfois des surprises ! Quant au rôle que joue Delambre dans cette affaire, celui d'un cadre-senior au chômage victime de la crise, cela laisse perplexe et on peut penser qu'il s'y est quand même mal pris.

Il y a beaucoup de machiavélisme dans cette histoire, de jeu de pouvoir, de désespoir, de mystification aussi dans ce « monde impitoyable »du travail. Mais dans un roman de Lemaitre, c'est comme avec la pub, « c'est pas fini » et le lecteur n'est pas à l'abri de ses surprises. L'épilogue est étonnant, pas tant que cela cependant, et la morale qu'il nous chuchote illustre un grand classique de la condition humaine.

J'ai retrouvé avec plaisir le style enlevé de Lemaitre, avec ce sens de la formule que j'avais déjà aimé dans les romans précédents. J'ai quand même noté des longueurs dans un livre qui pourtant est agréable à lire. Il tient en haleine son lecteur jusqu'à la fin.

©Hervé GAUTIER – Novembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Une histoire un peu déroutante mais tellement vrai. On plonge dans la détresse de cet homme prêt à tout pour retrouver un emploi. Réaliste, poignant, étonnant. Je n'avais encore jamais lu d'histoire pareille, mais j'ai aimé découvrir ce livre. Je note le nom de l'auteur pour de futures lectures.
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Alain, ancien DRH au chômage, recherche désespérément du travail depuis 4 ans. Il a plus de 50 ans et sait que ses chances sont minimes jusqu'au jour où il passe miraculeusement les dernières épreuves d'un test d'embauche et doit concourir pour le poste final en participant à un jeu de rôle de prise d'otage. Il met toutes ses chances de son côté en mettant en danger financièrement sa famille et se présente le jour dit, mais là tout dérape.......
Un bon thriller psychologique où la manipulation est de mise, celle des protagonistes mais aussi celle du lecteur. Dommage que les événements qui passent crescendos n'aboutissent à un final digne des films de séries B. Trop c'est trop parfois.
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Alain cadre de près de 60 ans au chomage doit passer un dernier casting : faire une prise d'otage chez les cadres d'une socièté .
Il prend les choses en main et effectue lui même une vraie prise d'otage ...
Pierre lemaitre frappe encore un grand coup en nous montrant un cadre qui va passer de mouton à loup en nous surprenant jusqu'à la fin
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Pierre Lemaître - "Cadres noirs" - Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-253-15721-2)

Un de ces romans lu quasiment d'une traite, puis relu quatre ans plus tard sans que l'intérêt faiblisse. Lors de la première lecture, j'en étais resté abasourdi, c'était avant que l'auteur ne se voit décerner le Prix Goncourt (pour un roman que je trouve personnellement moins bon que celui-ci).

Trame : Alain Delambre, 57 ans, fut un de ces "cadres-dynamiques-et-performants", avant d'être victime d'un plan de licenciement et de se retrouver au chômage depuis quatre ans. Sa femme et ses deux filles le soutiennent moralement comme elles peuvent, mais la misère est maintenant toute proche, et il n'arrive plus à assumer cette déchéance face à ses proches. Miracle ! une officine de chasseur de têtes répond à sa lettre envoyée à tout hasard et le convoque pour un entretien.

Un livre excellent. Cet auteur, dont j'avais déjà lu "Robe de marié" en 2009, possède une technique d'écriture fort aguerrie, ce qui m'intrigue puisqu'il n'en serait qu'à son troisième ou quatrième roman. Rapide enquête sur Internet : il s'est mis à écrire des polars après cinquante-cinq ans, mais officiait déjà dans l'écriture au sens large auparavant. Il a effectivement manié les techniques dudit management et vu de près les dégâts causés par cette saloperie.

Dans "Cadres noirs", le récit s'appuie sur les ravages causés par le chômage d'une part, et de l'autre par les "manadgeurs". D'un côté les puissants de ce monde qui liquident des usines comme ils se débarrasseraient d'une vieille chemise, de l'autre les milliers de salariés détruits par ces splendides délocalisations, et au milieu ces cadres "hautement performants" qui servent d'exécuteurs des basses oeuvres.

Un excellent tableau d'une des réalités les plus sordides de nos sociétés "développées" actuelles.
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Polar sur fond de crise économique, de chômage et de peur du déclassement avec en toile de fond les informations TV et radio qui nous rappelle sans cesse cette crise.
Livre en 3 parties : avant, pendant, après.
La première partie est excellente, nous suivons un homme de 57 ans, ex-cadre, au chômage depuis 4 ans, condamné aux petits boulots, mais toujours à la recherche d'un vrai travail.
Entre les humiliations quotidiennes, les petits mensonges pour maintenir sa dignité, les tentatives désespérées pour obtenir un travail, l'ambiance est bien rendu, le personnage principal, bien que pas très sympathique est touchant. A la fin de cette première partie, on se dit : chef-d'oeuvre !

Mais les 2 autres parties ne tiennent pas ces promesses. Adieu cohérence, on se retrouve dans le polar typique français avec ses clichés, ses personnages caricaturaux (les super méchants, le héros super malin et hyper-manipulateur avec ses phrases qui cloue le bec de l'adversaire), l'incohérence de l'intrigue.

Bref, il faut lire ce livre pour sa première partie.
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Pour moi, lire Pierre Lemaitre s'apparente à une séance de torture mentale. Lors du premier roman, Robe de marié, j'ai lu avec horreur ce que Franz faisait subir à Sophie, incapable que j'étais de lâcher le livre. Pour celui là, le personnage de Delambre est tellement bien dessiné que je pensais voir des collègues ou des connaissances, ou imaginer qu'ils auraient réagi de cette façon. J'ai trouvé ce livre particulièrement dérangeant d'un point de vue personnel. Et c'est probablement le but recherché de ce livre.

J'ai eu beaucoup de difficulté à prendre du recul par rapport à ce livre, mais je dois reconnaître que Pierre Lemaitre est très doué pour plusieurs choses :

D'une, ses personnages sont réalistes et vrais. Sa façon d'aborder la psychologie humaine ajoutée à un style qui s'adapte au personnage fait que l'on est plongé au coeur de la narration, et que par conséquent on est littéralement pris à la gorge, pas par l'action mais par l'identification au personnage (ou le dégoût dans mon cas).

Ensuite, il a un art certain pour mener une intrigue. A chaque fois, ses intrigues sont diaboliques et chaque rebondissement nous étonne parce qu'on ne l'a pas vu venir. Comme dans Robe de marié, Lemaitre m'aura bien mené par le bout du nez. Et le fait d'alterner les points de vue (ici Delambre puis Fontana) permet de mieux manipuler le lecteur en ne proposant qu'un seul point de vue à la fois. Indéniablement, celui-ci est plus fort, plus abouti que Robe de marié.

Enfin, ne cherchez pas dans Pierre Lemaitre un porte-parole pour ou contre la société actuelle, pour ou contre les patrons voleurs, pour ou contre les délocalisations et les licenciements. Il prend cela en toile de fond comme on choisit des ingrédients, ajoute un personnage comme une pincée de sel, et mélange en laissant l'histoire se dérouler comme une recette où il est le seul à savoir ce que ça va donner, ce qu'on va manger. Et la cuisine, c'est une question de goût.

Alors, pour ou contre ? Je ne peux pas dire que j'ai détesté, ni que j'ai adoré, mais un peu des deux. Par contre, j'ai adoré la fin, bien noire. Pierre Lemaitre est indéniablement doué pour écrire des thrillers et je souhaite qu'il continue sur cette lancée. Personnellement, ce livre m'a plusieurs fois gêné par son contenu, mais je suis persuadé que les livres de cet auteur valent le coup d'être lus pour leur qualité. Il y a des passages que je n'ai pas aimés, d'autres que j'ai adorés, mais ce n'est qu'un ressenti lié à mon vécu personnel et professionnel. Et le pire, ou le comble, vous savez, c'est que j'achèterai et que je lirai le prochain.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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